Cinquième puissance industrielle mondiale, et troisième en Europe (derrière l'Allemagne et le Royaume-Uni), la France a connu de profondes mutations dans son organisation industrielle depuis une trentaine d'années :
- restructuration des industries lourdes (métallurgie, chimie…) et quasi disparition des industries de main-d'œuvre comme le textile à cause de la hausse des prix de l'énergie dans un premier temps qui a obligé à réduire les coûts de production alors que la chute des coûts de transport permettait d'importer des produits venus de pays à faibles coûts de main-d'œuvre ;
- développement de la productivité grâce à l'automatisation (depuis 1950 la production industrielle a quadruplé, mais la main-d'œuvre a perdu 1,5 million d'emplois depuis 1970), à la concentration des entreprises, à l'externalisation des emplois (sous-traités à d'autres entreprises) ;
- tertiarisation de l'industrie, la production occupant moins de temps et de main-d'œuvre que des activités comme le marketing, la gestion, la logistique ou la recherche…
- mondialisation, avec des alliances entre grandes entreprises (Renault-Nissan), des installations à l'étranger ou d'étrangers en France (38% du chiffre d'affaires français provient d'entreprises étrangères) ou encore une plus grande ouverture aux capitaux étrangers
- spécialisation dans des secteurs performants : le poids des industries lourdes diminue au profit de l'aéronautique, le nucléaire, la micro-informatique, les biotechnologies, l'industrie agroalimentaire ainsi que les industries du luxe…
Mais au total, l'industrie française reste dominée par les moyennes technologies (matériel électrique, automobiles, matières plastiques, dérivés du pétrole, production métallurgique…) ce qui la fragilise par rapport à des pays qui contrôlent des technologies de pointe (Allemagne, Japon), et par rapport aux risques de délocalisation vers les pays à faible coût de main-d'œuvre d'Asie et d'Europe de l'est.
[...] II) étude de cas : une zone industrialo portuaire : Fos sur Mer a Une création planifiée Le port de Marseille étant saturé et la fin de l'empire colonial obligeant à des reconversions économiques, l'État décide d'aménager un grand port moderne à l'ouest de Marseille, sur le site de Fos. L'immensité du site permet des perspectives de développement quasi illimitées. S'adaptant au boom de l'or noir, un premier port pétrolier avait été construit dès 1952 à Lavéra. L'État approuve en 1964 le lancement de travaux gigantesques dans le golfe de Fos. [...]
[...] Actuellement, le port de Fos-sur-Mer présente un bilan ambigu. D'un côté, c'est le premier port français avec plus de tonnes traitées, c'est le premier centre sidérurgique national, le site ne manque pas d'atouts ( ha, une bonne profondeur de mouillage, des eaux abondantes, la proximité des hydrocarbures algériens Mais en même temps, son trafic plafonne alors que ceux de Gênes et Valence décollent, les usines sidérurgiques ont toujours fonctionné en sous-capacité, aucune industrie aval n'est apparue (seulement emplois sur le port) et les emplois féminins manquent cruellement, ainsi que les logements. [...]
[...] Un projet pédagogique sera élaboré en vue de mettre à la disposition du public des éléments d'information sur l'environnement de la zone de Fos ainsi que sur son patrimoine industriel et portuaire. Ensuite, l'entretien des bassins du port de Fos suppose un dragage régulier. Chaque année m3 C'est le volume moyen de sédiments issus des dragages d'entretien effectués par le PAM pour maintenir les tirants d'eau nécessaires à une navigation en toute sécurité. Les travaux pour le projet Fos 2XL ont dégagé 5,6 millions de m3 de sédiments. [...]
[...] A Marignane, l'aéronautique offre des salaires élevés. Ces activités ont donné naissance à tout un tissu de PME sous-traitantes installées à Port-de- Bouc, Martigues, Vitrolles. b Des espaces d'abord adaptés à l'industrie lourde et actuellement aux conteneurs - Grands bassins artificiels creusés pour accueillir pétroliers, minéraliers et maintenant porte conteneurs ; - Grandes zones de dépôt et de distribution, d'abord pour les matières premières minérales (fer, charbon), raffineries de pétrole et aujourd'hui parcs à conteneurs ; - Raffineries et usines sidérurgiques construites sur le port lui-même sidérurgie sur l'eau ; - Autoroute, canaux, oléoducs pour relier Fos aux grandes villes françaises ; c Des espaces à problèmes ? [...]
[...] L'évolution des productions et des modes de production a modifié les localisations des industries. On est passé d'une localisation sur les matières premières (fer, charbon) à l'époque des deux premières révolutions industrielles à une localisation en fonction des aménités, c'est-à-dire des atouts ou des agréments d'un lieu (qui peuvent être paysager, climatique, culturels ou fonctionnels : desserte, relation avec d'autres acteurs économiques Toutefois, une localisation demeure, les villes qui ont toujours été des centres de production (présence de main d'oeuvre, de consommation, des pouvoirs ) Ainsi en France, on a la géographie industrielle suivante : - domination parisienne toujours écrasante des effectifs industriels du pays et 20% de la valeur ajoutée, amis aussi les sièges sociaux, les investissements étrangers, la recherche ) malgré les opérations de déconcentration opérées par les pouvoirs publics dans les années 1950-70 qui ont permis l'industrialisation de l'ouest du bassin parisien. [...]
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