Le déficit courant américain n'a cessé de se dégrader depuis la deuxième moitié des années 1990 et est passé de -1,5% du PIB en 1997 à -7% en 2006. En conséquence, la dette extérieure nette des Etats-Unis s'est accrue pour représenter environ 35% du PIB en 2006 contre 9% en 1999.
La balance des paiements est un document comptable qui présente l'ensemble des flux entre une économie et le reste du monde durant une période donnée.
L'équilibre des échanges courants d'une économie ne constitue pas un objectif en soi. Un excédent ou un déficit peuvent être justifiés économiquement. Le caractère préoccupant du déficit courant américain tient d'une part à la persistance d'une position américaine déficitaire et d'autre part à l'impact de ce déficit sur les autres économies.
Ce qui compte n'est donc pas le niveau de déficit courant ou celui de l'épargne nationale mais bien la capacité d'un pays à couvrir d'une façon permanente son déficit courant par un excédent de la balance des capitaux (entrée nette de capitaux).
D'où la question de la soutenabilité de ce déséquilibre, peut-il être financé ? Si oui, comment ? La composition de ce financement est-elle stable et fiable sur le long terme ? Quelles sont ses conséquences sur les autres économies ?
I. L'aggravation du déficit de la balance courante américaine pose des problèmes de « soutenabilité » de la dette extérieure.
II. L'ajustement des déséquilibres courants par la baisse du dollar ne semble pas suffisant et inquiète les autres économies.
[...] Les déséquilibres courants devraient s'accroître au profit de l'épargne extérieure venant financer l'investissement intérieur. Au cours des 35 dernières années, c'est bien ce que l'on a observé : le «biais domestique» s'est réduit de façon plus ou moins importante selon les zones, ces différents rythmes de réduction traduisant notamment l'attrait exercé par leurs devises respectives. Cela devrait conduire dans certains pays à une hausse des déficits extérieurs soutenables. Cet argument a été avancé à plusieurs reprises par Alan Greenspan pour expliquer le niveau élevé du déficit courant américain : la mondialisation financière bénéficierait aux Etats-Unis, car les investisseurs dans les autres pays souhaiteraient détenir toujours davantage de titres étrangers, notamment américains, dans leurs portefeuilles, contribuant ainsi au financement d'un déficit courant croissant. [...]
[...] On en est donc assez loin, d'où la prégnance de la question de la solvabilité. - En pratique, la soutenabilité dépend de la capacité à attirer les capitaux étrangers. La balance courante est la somme du solde des échanges de biens, des échanges de services et des transactions liées aux revenus et aux transferts courants. Elle reflète l'écart entre l'épargne et l'investissement interne, c'est le biais domestique Un pays qui investit plus qu'il n'épargne connaît un déficit des transactions courantes et doit emprunter des fonds à l'étranger. [...]
[...] Ce déficit est de l'ordre de du PIB aujourd'hui, menaçant d'approcher les fin 2006. Cette dégradation du déséquilibre courant alimente donc celui de la dette extérieure, l'endettement extérieur approchant ainsi les 35% du PIB aujourd'hui. - Cette évolution s'explique par la conjonction de comportements de désépargne. Dans la seconde moitié des années 1990, la dégradation de la désépargne privée n'est pas compensée par l'amélioration de l'épargne publique. La notion de déficits jumeaux se ramène pour l'essentiel à une critique du keynésianisme standard conçu en économie fermée. [...]
[...] L'injection de consommation par le déficit public creuse ainsi le déséquilibre extérieur. L'expression de déficits jumeaux est enrichie aujourd'hui par la dimension de l'insuffisance de l'épargne. Longtemps stable, le taux d'épargne totale des ménages chute fortement depuis le début des années 1990 et est négatif depuis 2 ans. La capacité de financement des entreprises, stabilisée autour de du PIB jusqu'en 1997, chute en raison d'une augmentation de l'investissement. Les ménages américains deviennent emprunteurs nets à partir de 1997 en raison de la baisse de leur épargne dès les années 1980. [...]
[...] Une dépréciation réelle conduit à une hausse des exportations et une baisse des importations, cet effet volume est positif sur la balance commerciale, et à une revalorisation des produits importés, cet effet valeur est négatif sur la balance commerciale. Le solde commercial s'accroît si les effets volumes excèdent les effets valeurs. Mais lorsque l'on considère les élasticités-prix des exportations et des importations, une dépréciation du taux de change réel élève le solde commercial si et seulement si la somme des valeurs absolues des élasticités- prix des exportations et des importations excède 1. [...]
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