Air bottling : quand la vente d'air mis en bouteille s'envole - publié le 19/09/2023

Thèmes abordés

Air bottling, bouteilles d'air pur, enjeux environnementaux, air de meilleure qualité, air premium, santé, risques écologiques, écologie, Vitality Air, Chine, durée de vie, Etats-unis, Paris

Résumé du document

Pour certains, la pureté de l'air d'espaces protégés fait partie du patrimoine local. Et si celui-ci pouvait devenir un objet commercial, c'est-à-dire faire l'objet d'une transaction et être vendu ?
C'est notamment un défi qu'a relevé la start-up Air Vitality créée en 2014. L'objet social de l'entreprise consiste à vendre de l'air pur des Rocheuses canadiennes et son oxygène en bouteille. La cible de clients est constituée, d'une part, des personnes domiciliées dans des milieux pollués, d'autre part, des sportifs visant une meilleure récupération après l'effort.
Tout a commencé pour Air Vitality par une simple blague sur eBay, lorsque les deux membres fondateurs mettent aux enchères une poche d'air recueillie dans les Rocheuses. Contre toute attente, celle-ci est achetée pour un dollar. La deuxième poche d'air des Rocheuses canadiennes part elle pour 160 dollars. Un business model est né. Dès le lancement sur internet, la start-up trouve un socle de clients, présents en Turquie, de Taïwan, d'Israël et même d'Alberta, socle acquéreur de presque mille bouteilles en quelques semaines.

Extraits

[...] Bibliographie Claire Arsenault, L'air pur du Canada vendu en bouteille aux Chinois, RFI décembre 2015, http://www.rfi.fr/ameriques/20151225-air-pur-canada-vendu-bouteille-chinois-pollution-pekin-vitality-air Céline Guilleux, Entre expertise et contestation : la problématisation de l'air intérieur comme nouvelle menace environnementale et sanitaire, Sciences sociales et santé 2011/4 (Vol. pages 5 à 28 Benoît Vermander, Chine brune ou Chine verte ? (2007), pages 79 à 111, chapitre 3. La « société (dis)harmonieuse » Laëtitia Guilhot, André Meunié, Guillaume Pouyanne Les Villes chinoises, acteurs clés de la lutte contre la pollution atmosphérique ? ESKA « Monde chinois », 2018/4 N° 56 pages 51 à 58 Wang Shuxiao, Hao Jiming, "Air quality management in China: Issues, challenges and options", Journal of Environmental Sciences vol 24, n°1, p. [...]

[...] Il y a d'abord la proximité avec la matière première. Compte tenu du caractère limité des débouchés, la petite taille des acteurs est un atout, et en outre elles sont localisées proches des sources d'air marketé comme pur. Concrètement les cofondateurs de Vitality Air montent récupérer l'air dans les Rocheuses canadiennes, redescendent avec la matière première dans la vallée, transfèrent l'air dans des bonbonnes individuelles équipées d'un pulvérisateur, d'un masque et contenant à l'issue du processus entre 80 et 150 bouffées d'air. [...]

[...] A charge of one yuan per customer was added to the food bill, about 10p or $0.15. Customers complained to the local government, who ordered the restaurants owners to halt the illegal charge. A city official told Xinhua news agency that it was not the diners' choice to breathe filtered air and therefore it could not be sold as a commodity." L'initiative de Vitality Air n'est pas si éloignée de cette approche cynique, la seule différence étant que les clients finaux ont encore le choix de consommer cet air venu du Canada, ou non. [...]

[...] Il y a une « injustice climatique » et, plus généralement, une « injustice écologique ». En outre, la santé est en relation étroite avec les évolutions démographiques de l'état de santé des populations dépend la mortalité, et par conséquent la durée de vie. La commercialisation et la démocratisation de l'air pur L'initiative canadienne de Vitality Air n'a pas que fait des émules. A l'origine c'est en France qu'Antoine Deblay, étudiant en communication, s'est lancé dans le commerce fructueux de la vente d'air local. [...]

[...] Que cette qualification soit discutable, cela ne fait aucun doute. Il demeure cependant incontestable que cet air sera toujours plus pur que celui pollué des grandes villes congestionnées. Le client a même le luxe, lorsqu'il passe commande, de pouvoir cliquer entre deux options possibles, à savoir entre deux sites de prélèvement, Banff ou lac Louise, dont les deux dénominations véhiculent le rêve d'air pur, de forêt primaire et de glaciers. Toujours en ligne avec les attentes du consommateur final, ce dernier peut avoir le plaisir de savoir que le matériel qu'il achète est recyclable. [...]