Traiter des bases sociales de l'environnement est à la fois répondre à un problème de société et revenir aux sources de la géographie qui s'est toujours intéressée à la fois à l'évolution des milieux « naturels » et aux sociétés qui y vivent. Les rapports des hommes à leur milieu ont même représenté un des champs privilégiés de la discipline dans les années d'entre-deux-guerres. Le concept de genre de vie en dérive en partie.
Mais, de nos jours, les choses ont évolué comme progressaient l'industrialisation puis la tertiairisation de nos sociétés, avec comme corollaires, exode rural et intensification de l'agriculture, explosion urbaine et métropolisation. Et, comme au moment de chaque période de mutation sociale, et de développement urbain, de la Chine des Song aux mégapoles américaines ou asiatiques, en passant par Rome, Alexandrie, Xi'an, Vijayangar, Bagdad ou Grenade, les sociétés s'interrogent sur leurs rapports à leurs milieux, et s'inquiètent de la pérennité de leur installation. L'inquiétude est d'autant plus grande que, maintenant, l'information circule en direct et que l'économie s'est une nouvelle fois mondialisée.
Dans ce contexte, l'individu se sent souvent perdu, qu'il réside dans un pays riche urbanisé où le guettent les délocalisations d'entreprises, dans un autre en plein essor économique, ou seulement émergent, mais aux sociétés déstructurées, ou bien dans les Pays les plus pauvres, atteints par radio et télévisions mais réduits à tenter de survivre au milieu des images de Santa Barbara et de Dallas. Partout, devant ces changements brutaux, la sensibilité aux repères de vie et la recherche de leur immuabilité, le repli réconfortant sur cette « Boule de Monde » que chaque individu porte en lui, le succès, dans les pays riches, des « Nouvelles campagnes », et l'engouement pour les « beaux » paysages – surtout ruraux - traduisent ce malaise social et ces interrogations existentielles. Michel Baridon (2006) a bien senti ce mouvement en écrivant que : « ...les souvenirs du pays natal sont le fonds premier à partir duquel chacun construit sa vision du paysage... », ce qui explique que les individus, dans un monde jugé dangereux et fou, en mutations quasi permanentes, manifestent ce besoin de se rassurer en revenant à ce qui paraît le plus solide, la nature, l'environnement.
[...] On était alors en droit de le déposer et de le tuer. L'empire khmer s'est effondré à partir du moment où à cause des invasions chams, les pouvoirs n'ont plus été capables d'entretenir le système de canaux qui autorisait la riziculture. La capitale Angkor fut abandonnée, et laissée à la forêt conquérante. Et lors de la guerre du Viêt Nam, les Américains avaient si bien compris la fragilité de ce système qu'ils l'attaquèrent à la base en bombardant les digues édifiées dans le delta du Mékong et du fleuve rouge. [...]
[...] Certains ont d'ailleurs disparu. Que sont devenus les genres de vie des pêcheurs hauturiers d'antan, baleiniers Cap-Horniers ou Terreneuvas des grands bancs Que sont devenus les genres de vie du bocage breton du Berry profond, de la Sologne ou du Rouergue. En fait cette notion est contemporaine de cette géographie régionale ou coloniale qui a porté son attention sur des pays ou sur des activités au particularisme marqué via des monographies détaillées. Son application aux mondes industriels et urbains, très uniformisateurs, a toujours été difficile, même si les anthropologues ont bien montré qu'il y avait des genres de vie particuliers dans les banlieues, dans les favelas de Rio ou dans certains quartiers comme dans certaines villes (on pense à Los Angeles) au-delà des catégories socioprofessionnelles et des modes de vie qui vont avec. [...]
[...] Les Somono utilisent de grands filets, les ségu buro, sorte de grandes sennes de 300 m de long et 4 de tombant qui exigent pour leur manœuvre deux pirogues et une dizaine de haleurs sur les rives. Ils manient également des filets de plus petite taille. Les Bozo pêchent avec des filets individuels et débusquent les poissons piégés dans les trous d'eau et dans les mouilles. Le déplacement rapide du ya ya ne permet pas l'édification de campements. Les participants dorment dans les pirogues ou sur les rives. La plupart des pêcheurs venus pour le ya ya continuent ensuite leur descente vers l'aval jusqu'aux grandes pêcheries de lacs à l'étiage, troisième grande période saisonnière de pêche. [...]
[...] Le déterminisme naturel n'est pas loin. On saisit bien ainsi que le paradigme dualiste ainsi que nous l'avons évoqué plus haut, empêche la compréhension, et même la simple appréhension ou reconnaissance, des formes vernaculaires de savoir et de savoir-faire, tant sociales qu'écologiques qui, selon nos critères, n'ont pas de valeur car dépourvues d'objectivité. Le problème est qu'à partir de ces constatations certains sont allés jusqu'à réifier certains domaines de connaissance vernaculaires, de savoirs indigènes de manière à en faire des exemples à suivre, à les rendre compatible avec la science occidentale, ou pire à vouloir les substituer à elle dans un idéaliste et contradictoire retour à la nature etc . [...]
[...] Ainsi sur trois jours le troupeau s'abreuve-t-il et pâture-t-il tout autour des points d'eau. Mais ceux-ci sont rares, et pour tenir pendant la saison sèche, des puits ont dû être creusés, parfois profonds ; ou alors il faut aller jusque dans les vallées où sévit la trypanosomiase. En saison des pluies, l'utilisation des mares temporaires permet d'éviter les déplacements et ainsi peuvent se reconstituer les pâturages autour des points d'eau permanents. Nomades, et chasseurs de buffle et d'éland, voire de lions, ne pratiquant ni collecte (le miel dont ils sont friands leur est fourni par leurs clients Dorobo), habiles forgerons, ils ont terrorisé leurs voisins, par l'ardeur rapidité, l'ardeur et la force de frappe de leurs groupes de jeunes guerriers, les Moran, classe d'âge soumise à un entraînement intensif au combat contre les hommes, mais aussi contre le lion. [...]
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