Les politiques de lutte contre les échouages de sargasses en Guadeloupe et dans la zone caraïbe

Thèmes abordés

Politiques publiques, lutte contre les échouages de sargasses, Guadeloupe, zone caraïbe, prolifération des algues, tourisme, pêche, invasions biologiques, agriculture industrielle, marées rouges, marées vertes, aquaculture, déforestation, pollution, courants marins, littoraux, émanations de gaz

Résumé du document

Dans la littérature économique, les échouages massifs de sargasses sont considérés comme des chocs exogènes. La parution du rapport s'intitulant "Halte à la croissance" rédigé par les époux MEADOWS, Jørgen RANDERS et William W. BEHRENS III en 1972 a permis aux sciences économiques de prendre pleinement place dans les diverses études menées sur les questions liées à l'environnement. Cette fameuse croissance dénoncée par les professeurs du MIT serait peut-être l'une des causes de la prolifération des algues sargasses sur le bassin caribéen. En effet, des études ont montré que l'expansion des algues brunes serait potentiellement due au développement et de l'agriculture intensive dans le bassin amazonien.

Des échouements d'algues avaient déjà été répertoriés sur d'autres territoires du monde. En France hexagonale par exemple, la région de la Bretagne est notamment connue pour ses marées vertes. D'autres échouements d'algues ont également été recensés tels que les algues bleues ou les algues rouges. Les échouements des sargasses ont eu un impact sur des secteurs économiques clés comme le tourisme ou encore la pêche. L'environnement a lui-même été modifié ou affecté par les sargasses. Par ailleurs, la population a elle-même été victime de perturbations sanitaires. À partir d'avril 2014 et jusqu'en octobre 2015 les échouages ont été discontinus sur la zone caribéenne, le sud-est des États-Unis et le golfe du Mexique. Dans les Antilles françaises, cela a eu pour conséquence une intervention de l'État auprès des collectivités territoriales à travers diverses dispositions de soutien.

Extraits

[...] Son débit moyen à l'estuaire de m3/s est de loin le plus élevé de celui de tous les fleuves de la planète et équivaut au volume cumulé des six fleuves qui le suivent immédiatement dans l'ordre des débits. Avec ses km, c'est le plus long fleuve de la Terre avec le Nil. Anaérobie : Un milieu anaérobie est un milieu où il n'y a pas de dioxygène. L'ensemble des conditions de vie des organismes vivants dans un milieu sans dioxygène est appelé anaérobiose. Un organisme vivant ou un mécanisme anaérobie n'a pas besoin d'air ou de dioxygène pour fonctionner. [...]

[...] L'origine de ces blooms de sargasses reste toujours sujette à débat auprès de la communauté scientifique. Les théories sont multiples, mais les scientifiques pointent principalement du doigt l'augmentation de l'agriculture intensive au Brésil avec une utilisation à grande échelle d'engrais se retrouvant ensuite dans l'océan, favorisant ainsi le développement d'expansions algales. Le même phénomène a été observé dans les pays africains traversés par le fleuve Congo où le niveau des nutriments est particulièrement élevé. Cette théorie montre que les activités anthropiques sont potentiellement à l'origine de ces échouages massifs. [...]

[...] Elles ont bouleversé les habitudes des populations et des industries côtières. Selon une étude réalisée en décembre 2015 par la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) de Guadeloupe, l'impact financier de ces nuisances s'établit à 5 millions d'euros de chiffre d'affaires perdus par près de 400 entreprises de tous secteurs confondus au cours du premier semestre 2015. De plus, les entreprises doivent faire face à une détérioration de leur image à cause des échouages de sargasses.[45] Les entreprises subissent un impact surtout financier à cause des échouages de sargasses, car ils provoquent : - Une hausse des coûts directs à cause du ramassage par leur propre moyen - Une baisse du chiffre d'affaires - Une hausse des coûts indirects à cause de dégradations[46] Parmi les entreprises touristiques touchées, on distingue des commerces, des gîtes, des hôtels, des restaurants, des entreprises d'activités nautiques ou encore des entreprises de location de véhicules de tourisme. [...]

[...] »[53] S'ajoutent à cela d'autres difficultés à ce problème d'assurances telles que l'évaluation des dégâts et l'étalement dans le temps du phénomène. Le matériel se dégradant dans le temps, à partir de quel échouage le préjudice a-t-il commencé ? Est-ce que ces dégradations sont dues uniquement aux sargasses ? Ces dégradations sont-elles dues aux échouages de 2011 ou de 2014 ? Cette même problématique s'applique pour la santé des salariés et des employeurs. Par ailleurs, pour bénéficier des dédommagements de l'État de catastrophe naturelle il faut être assuré, or seulement 17% des entreprises sont assurées. [...]

[...] Il faut également noter qu'il peut y avoir une quantité non négligeable de sable présent après le séchage compliquant le processus de pyrolyse. Il a été estimé que la pyrolyse à 800°C est le traitement permettant la valorisation la plus optimale des sargasses. Cependant, les sargasses doivent être co-valorisées avec d'autres déchets verts afin que la quantité de gaz obtenue permette la production d'énergie nécessaire au réacteur de pyrolyse. De plus, ce processus de pyrolyse permet de créer du charbon actif. [122] La méthanisation : il s'agit de fermenter la matière organique récoltée dans un digesteur. [...]