Les catastrophes écologiques qui ont frappé l'Europe, telles que le naufrage du pétrolier Erika au large des côtes bretonnes en 1999, qui a pollué 400 kilomètres de côtes et tué plus de 60 000 oiseaux de mer ou, quelques mois plus tard le déversement de 120 tonnes de cyanure dans une rivière en Roumanie, nous rappellent à quel point l'environnement naturel est vulnérable.
Les Alpes sont les montagnes les plus intensivement exploitées du monde entier. Pourtant, elles représentent toujours le plus grand réservoir de biodiversité d'Europe.
Depuis près de 30 ans, la politique de l'Union européenne accorde une place croissante aux actions visant à protéger notre patrimoine naturel. En effet, la tendance apparaît aujourd'hui davantage "verte" sous la pression des préoccupations environnementales. Le développement durable devrait jouer un rôle majeur depuis le Traité européen d'Amsterdam pour toutes les politiques sectorielles ainsi que pour les questions de l'environnement. Au regard des budgets, la politique de l'Union Européenne a des répercussions très importantes pour le développement du territoire et la protection de la nature alpine.
La Convention Alpine représente jusqu'à aujourd'hui le concept le plus avancé de mise en oeuvre de développement durable dans les Alpes. C'est également un concept séduisant pour un travail commun au sein d'une même région. Avec elle, l'idée d'une Europe des régions devient alors très concrète.
Mais aujourd'hui, peut-on entrevoir la réalité d'une « région Alpes » ? et ainsi d'une politique européenne de protection de la nature pour les Alpes ?
Dans une première partie, on verra que l'aspect de mosaïque prévaut largement dans l'arc alpin malgré l'unité souhaitée par la Convention Alpine. Le mythe d'un territoire alpin apparaît dans tous les projets de la Direction générale à la politique régionale de la Commission européenne. On verra que les Alpes peuvent fournir un espace d'expérimentation privilégié dans l'élaboration d'une politique européenne. C'est une région aux situations naturelles très diversifiées et riche en matière de patrimoine naturel et culturel. Peut-on à la fois percevoir les Alpes comme une entité et un comme un espace diversifié ? Le terme de « politique alpine » n'est pas encore entré dans le vocabulaire de la Commission européenne qui parle plutôt d'une politique des régions de montagne. Cependant, l'idée d'une région alpine est ainsi largement évoquée dans les programmes Interreg III. Quelles sont les lignes directrices et actions prévues par l'Union Européenne quant à mener au niveau alpin ?
Les espaces protégés alpins traduisent l'importance de la biodiversité de l'Arc Alpin. Ils protègent des paysages ainsi qu'une faune et une flore très spécifiques. Ils forment ensemble, un réseau représentatif de la richesse du milieu naturel européen. Les espaces protégés alpins se structurent et nombreux sont leurs objectifs qui concordent avec ceux de la Commission Européenne pour la protection de la nature. Les espaces protégés sont ainsi un moyen d'expression fort de réponse aux menaces de perte de biodiversité. On montrera que les espaces protégés sont un modèle d'application des principes de développement durable et l'on étudiera leurs relations avec l'Union Européenne.
Enfin, dans une troisième partie, nous essaierons de faire un bilan sur les relations entre l'Union Européenne et les Alpes pour la protection de la biodiversité. Pour beaucoup de sceptiques, si les Alpes sont d'un point de vue géographique clairement au centre de l'Europe, elles se situent très souvent en périphérie concernant les décisions politiques et économiques. Alors, si l'Union Européenne ne vient pas vers la montagne, la montagne doit-elle aller vers l'Union européenne ?
Vous pourrez lire dans le préambule du texte de la Convention Alpine « les Alpes sont au cœur de l'Europe ». La richesse de son patrimoine historique, naturel et culturel font des Alpes une région exceptionnelle au centre de l'Europe.
Malheureusement, une menace permanente pèse sur les derniers milieux naturels des Alpes et leurs espèces due à l'exploitation de l'Homme
L' Union européenne a commencé à s'occuper de la protection de l'environnement, il y a déjà de nombreuses années, au moment où l'attention internationale se concentrait sur les dommages croissants que notre style de vie infligeait au monde naturel et à ses ressources.
Depuis 1992, l'intégration de la problématique environnementale dans les autres politiques est devenue une obligation pour les institutions communautaires.
Plus de 95% des zones européennes de montagne reçoivent des aides au développement ou à la reconversion socioéconomique. Par ailleurs, des programmes de coopération transnationale sont mis en œuvre pour faciliter des échanges entre territoires et développer des actions communes, dans des domaines respectueux de l'environnement.
Un de ces programmes est justement Espace Alpin qui regroupe, aux côtés des régions Rhône-Alpes, PACA, Franche-Comté, toutes les régions alpines d'Allemagne, de Slovénie, d' Autriche, d' Italie, du Liechtenstein, ainsi que de la Suisse.
La biodiversité alpine bénéficie donc de la mise en oeuvre des politiques européennes « purement» environnementales ainsi que de sa politique régionale.
La question est ici de savoir si l'Union Européenne prend en compte les spécificités du territoire alpin dans ses engagements contre la perte de la biodiversité ainsi que dans la définition de sa politique de régions. Le programme Espace Alpin ainsi que la signature de la Convention Alpine par l'Union Européenne sont ici une marque de reconnaissance. Mais est-ce suffisant ? Il semble que beaucoup de progrès ait été effectué dans le domaine politique et législatif, mais il reste encore difficile d'évaluer les résultats de la mise en oeuvre des initiatives communautaires et la situation de la nature alpine sur le terrain.
Les Alpes constituent un espace culturellement hétérogène mais ses sensibilités et problèmes environnementaux sont souvent semblables. Ainsi, les Alpes se structurent aujourd'hui de plus en plus pour protéger leur biodiversité : création du Réseau Alpin des Espaces Protégés, développement d'associations pour la montagne…
Les espaces protégés des Alpes comptent aujourd'hui parmi les éléments structurant des régions alpines par leur répartition sur tout l'Arc alpin et par leur rôle de sauvegarde des espèces alpines menacées. Ils participent activement au développement durable de leur territoire et peuvent exercer une influence au-delà de leurs limites juridiques. Ils servent ainsi d'exemple pour leur périphérie non protégée. C'est cette image qui les positionne au premier rang d'un développement régional parmi les régions alpines.
La protection de l'environnement ne connaît pas de frontières nationales. Ce n'est qu'en oeuvrant ensemble au niveau de l'Union européenne qu' une protection maximale des espèces et des habitats alpins sera assurée. Dans cette optique, les groupes de pressions peuvent avoir une certaine influence sur l'Union.
[...] Here, lobbying can influence the European Union. Table des matières REMERCIEMENTS . SOMMAIRE . INTRODUCTION . PREMIÈRE PARTIE : Les Alpes, un laboratoire pour l'Union Européenne 1.1 Les Alpes, une montagne riche au cœur de l'Europe Historique Un espace stratégique partagé en 8 unités géopolitiques Un patrimoine naturel et culturel exceptionnel Une mosaïque ethnolinguistique Un patrimoine naturel très diversifié Le tourisme alpin 1.2 Les Alpes, un enjeu pour l'Union Européenne Un objet politique Une ressource pour l'Union 1.3 Action de l'Union Européenne pour les Alpes Reconnaissance de la montagne Une conscience écologique tardive : la Convention Alpine Politique régionale et fonds structurels 1.4 Les Alpes en danger PARTIE II La protection de la biodiversité alpine en Europe : l'expérience du Réseau Alpin 2.1 Protection européenne de la biodiversité dans Alpes La Stratégie européenne LIFE : un programme spécifique à l'environnement Une protection renforcée de la région alpine 2. [...]
[...] Et ce d'autant plus si l'on intègre dans leur PIB régional les grandes agglomérations Pour autant, la réalité des problèmes et des enjeux est d'autant moins négligeable que la montagne est un milieu fragile, tant en terme environnemental que social. Les Alpes sont le château d'eau de l'Europe ; les Alpes sont les racines culturelles et intellectuelles dans un espace immense ; les Alpes sont le cœur de la biodiversité naturelle et humaine du centre de l'Europe. Que seraient Munich, Lyon ou Milan sans les Alpes ? [...]
[...] Puis le débat sur la gouvernance qui permit de plaider pour la diversité. Mais surtout c'est le deuxième Forum sur la cohésion qui ouvrit de nouvelles perspectives. Michel Barnier, au nom de la Direction Générale Région, annonçait une nouvelle stratégie, de nouvelles perspectives, de nouvelles ambitions. L'année 2002, Année Internationale de la montagne, fut un tournant : la Commission organisait une conférence sur les politiques européennes pour la montagne ! La montagne est devenue un enjeu politique européen dans le débat sur la cohésion économique, sociale et territoriale. [...]
[...] Ce retour aux origines est aussi devenu possible grâce à une plus grande complémentarité d'espaces protégés alpins qui se développa vers la fin du dernier siècle. Dès la fin des années 90, plusieurs parcs naturels conçus sur le concept de développement durable sont crées en Autriche. Parallèlement, les parcs nationaux recherchent un statut plus strict en matière de protection qui permette également d'être reconnu officiellement parc national de l'UICN jusqu'alors manquant. Le programme de l'UNESCO Man and Biosphere est à l'origine des réserves de biosphère qui se développent dès le début des années dans les Alpes. [...]
[...] En descendant jusqu'à m environ, on rencontre l'étage subalpin, avec des landes à myrtilles et à genévriers ainsi que de nombreux résineux. Au-dessous, dans l'étage montagnard apparaissent les forêts mixtes de conifères et de feuillus. La faune des Alpes est représentée par de nombreuses espèces, dont la plupart ne sont pas sans rappeler les espèces arctiques, tandis que d'autres proviendraient de populations au climat chaud et encore d'autres se seraient installées à la faveur de migrations (la marmotte, le hérisson, les chauves-souris, le lièvre alpin, l'hermine, le lagopède alpin, la salamandre noire À la zone des forêts correspond une faune typique. [...]
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