L'effet de serre est un phénomène naturel qui retient la chaleur solaire et de la chaleur terrestre dans l'atmosphère. Cela a été décrit, dès 1827, par le physicien Jean-Baptiste Fourier. Il est maintenant prouvé que cet effet a été aggravé par l'activité de l'homme, qui, depuis la révolution industrielle, émet beaucoup de gaz dit « à effet de serre » (GES). Le devoir de lutte contre ces gaz, notamment le Carbone (responsable à 80% de ce phénomène), est rentré dans les consciences dans les années 80 avec la sonnette d'alarme qu'ont tirée de nombreux scientifiques dont certains, à la demande du G8, se sont réunis en créant le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat). Les Nations Unis ont alors abordé le problème en organisant des « Conférences des Nations unies sur les changements climatiques » dont la troisième a donné naissance aux accords de Kyoto signés en 1997 (Ratifié par la plupart des pays du monde sauf, comme nous le savons, par les Etats-Unis). Ce fut la première fois que des objectifs internationaux de réduction des GES furent établis.
C'est alors que l'Union Européenne, soucieuse des problèmes environnementaux et lieux de naissance de la révolution industrielle, a mis en place un certain nombre de mesures pour tenir ses objectifs de réduction de GES. Le marché du carbone européen en fait partie.
Le marché européen du carbone est-il efficace en matière de lutte contre le réchauffement climatique ?
[...] Cette conclusion pessimiste a été essentiellement médiatisée suite au sommet de Copenhague et surtout à son échec. Aujourd'hui principal accusateur, le climatologue américain James Hansen avait créé la polémique lors du sommet de Copenhague en déclarant qu'il serait préférable que le sommet soit un échec (il vaut mieux ne pas aboutir à un accord sur les marchés d'échange de CO2 qui ne servirait à rien). (James Hansen est un scientifique réputé qui mène depuis plus de trente ans un travail visant à analyser l'évolution des températures de la planète depuis 1880 jusqu'à aujourd'hui ; il est pour cela, aidé par la NASA.) Le bilan est clair : bien que l'Europe soit un acteur important dans l'émission de GES mondiale, il est encore loin d'être au niveau de la Chine ; qui plus est, la mise en place d'un marché du carbone en Europe n'a pas apporté une baisse d'émission de Co2 suffisamment importante pour avoir un réel impact sur le climat mondial. [...]
[...] Un marché qui favorise les entreprises propres ? Bien qu'issue d'une véritable envie de changement en mieux pour l'environnement, le marché du carbone n'affiche pas de résultats extraordinaires. Cependant, on observe dans le même temps une véritable réussite sur le plan économique pour certains pays et entreprises, révélant parfois de véritables paradoxes : Aujourd'hui le système des quotas permet à une entreprise de revendre ceux qu'elle n'a pas utilisés ; ce système paraît logique et juste sur le fond, mais possède une faille conséquente : plus une entreprise est polluante, plus son quota sera élevé, mais du coup sa marge de manoeuvre sera inévitablement plus grande et il lui sera bien plus facile d'avoir un nombre important de quotas à revendre. [...]
[...] etc., qui n'est pas handicapée par ces mêmes quotas. Des quotas peu ambitieux et mal attribués Le système d'allocation des quotas adoptés est moins ambitieux que prévu : des droits d'émission gratuits seront alloués aux industries énergivores exposées aux délocalisations, tant qu'un accord international satisfaisant n'est pas trouvé, seuls des quotas créés seront mis aux enchères (le reste étant gratuit), entre les autres industries à partir de 2013, puis 70% en 2020, et 100% en 2027. De plus, il existe un véritable problème d'attribution des quotas qui ont pour l'instant fortement favorisé les plus gros pollueurs tout en étant extrêmement ''économe'' quand il s'agit de nouvelles entreprises ou d'entreprises liées au secteur de l'énergie (notamment de l'électricité). [...]
[...] Aujourd'hui on estime le total des fraudes depuis 2005 à plus de 5 milliards Cette fraude ultrasimpliste et très rapidement réalisable a uniquement été enrayée courant 2009 en France et aux Pays-Bas (les deux pays les plus touchés). D'importantes conséquences à venir ou déjà avérées Un impact sur l'industrie Avec le mode de fonctionnement actuel du marché européen du carbone, l'Europe s'inflige elle-même des contraintes que des pays en développement n'ont pas ; de ce fait, les entreprises commencent à fermer certaines de leurs filiales et en profitent pour revendre les quotas carbone non utilisés (qui servent généralement à compenser les frais de fermetures et les indemnités de licenciement). [...]
[...] Planter des arbres ne résoudra pas le problème du climat. Si nous consommons tout le carbone qui se trouve dans les réserves de pétrole, de gaz et de charbon, nous allons plus que doubler la teneur en CO2 dans l'atmosphère. En plus de ne pas être suffisamment efficace, les climatologues comme James Hansen, doutent de la réussite d'un accord sur un marché du carbone mondial : la Chine et l'Inde, par exemple, n'accepteront pas ces limites alors qu'elles sont en plein développement. [...]
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