Dix jours après les attentats de New York, le 21 Septembre 2001, l'usine AZote Fertilisants (AZF) explosait à Toulouse (en France). Située au Sud de la ville, au cœur d'un complexe chimique, les installations contenaient un stock de 300 tonnes de nitrate d'ammonium, qui ont explosé, générant un séisme d'une magnitude de 3,4 degrés sur l'échelle de Richter, ainsi que de nombreux dégâts humains, matériels et environnementaux.
Une importante politique de gestion du site contaminé a alors été mise en œuvre, depuis l'analyse des sols pollués jusqu'à leur usage actuel.
Suite à une première phase de déconstruction dès la fin 2001, la dépollution du site s'est déroulée de mars 2005 jusqu'en 2007, incluant : la purge des remblais pollués, le traitement des hydrocarbures, l'enlèvement des spots résiduels de pollution, l'enlèvement de l'intégralité des réseaux et des ouvrages enterrés, le remblaiement des zones à traiter, etc.
L'usine de production de Toulouse permettait une intégration complète de la filière azote (ammoniac/urée/acide nitrique/nitrate d'ammonium/ammonitrates), mais également une intégration des dérivés de l'urée (mélamine/colles urée-formol/acide cyanurique) et des dérivés du chlore. Nous nous intéresserons ici particulièrement à la filière azote, car c'est l'explosion d'un stock de nitrate d'ammonium qui est la cause de l'accident.
L'azote est le premier gaz en importance dans l'atmosphère terrestre. Il y est présent à 78,03 % sous sa forme diatomique N2. Cette présence dans l'atmosphère est largement influencée par la vie sur Terre, comme en témoigne le cycle très complexe de l'azote.
Ce rapport s'attachera à présenter le contexte de l'accident plus en détail, en caractérisant notamment le produit ammoniacal qui fut à la source de l'explosion. Il décrira ensuite la procédure d'évaluation des risques appliquée à ce cas, ainsi que le suivi épidémiologique mis en œuvre.
Enfin, une dernière partie expliquera la définition du projet de réemploi du site et les diverses méthodes de dépollution des sols employées.
[...] Bien que l'agglomération soit aux portes d'un pôle chimique, composé entre autres de l'usine AZF, de la SNPE (Société National des Poudres et des Explosifs) et de Tolochimie (usine produisant des intermédiaires de chimie fine à usage agricole), sa dangerosité n'en est pas pour autant méconnue. Huit explosions meurtrières ont déjà eu lieu sur le site depuis 1966 (date de l'implantation d'une usine militarochimique sur la zone). L'ensemble du site est par ailleurs classé Seveso II. En date de 1982, il s'agit d'une directive européenne qui impose aux États membres de l'Union européenne d'identifier les sites industriels présentant des risques d'accident majeurs. Elle demande également aux industriels d'évaluer les risques de leurs installations et de les réduire par des mesures techniques et organisationnelles. [...]
[...] Ceci confirme donc la sélection de produits effectuée pour l'évaluation des risques. Surveillance sanitaire à moyen et long termes L'émission d'un polluant non identifié au départ ne pouvant être exclue, une surveillance à plus long terme a également été mise en œuvre. Une enquête a été menée auprès de travailleurs et sauveteurs intervenus sur les lieux de l'accident, constituée principalement d'un questionnaire, évaluant la santé physique et mentale des participants. Ce suivi a été prolongé pour de ces personnes avec des questionnaires, des bilans cliniques et paracliniques réguliers. [...]
[...] Les inquiétudes et risques sanitaires liés au Plomb reste donc limités. D'autre part mois après l'explosion l'ensemble des concentrations est bien inférieur aux valeurs limites réglementaires dans les sols agricoles, aucun risque lié à la consommation de produits agricoles issus de ces terres n'est donc envisagé. Les valeurs réglementaires concernant l'Arsenic ne sont pas disponibles, cependant, les concentrations moyennes observées sont du même ordre de grandeur que celles relevées sur des terrains ordinaires en France. Elles ne paraissent donc pas susceptibles de causer des risques sanitaires conséquents. [...]
[...] En fonction de ses usages, des modalités de traitement ont été définies et devront être intégrées lors du choix des techniques de dépollution : Tableau 8. Modalités de traitement des sols contaminés III.2 Démolition, estimation des volumes pollués et stratégie de réhabilitation du site Dans de brefs délais après l'accident, une première étape de gestion du site a consisté à évacuer l'ensemble des stocks de matières dangereuses en dehors de la zone, vers des centres de traitement adaptés. Suite à la décision de fermeture de l'usine au profit du projet de Cancéropôle évoqué ci-dessus, la démolition des structures a alors été entreprise, avec excavation des massifs en béton et infrastructures sur une profondeur d'au moins 50 cm. [...]
[...] Ainsi, aucune inquiétude n'a été prononcée quand à la contamination de l'eau par de l'azote ammoniacal. La population a simplement été avertie des teneurs anormales, mais aucun risque n'était à craindre. Nitrates (NO3) et nitrites (NO2) Contrairement aux nitrates dont la concentration maximale admissible de 50 mg/L n'a pas été dépassée, les nitrites ont atteint une concentration maximale de 0,25 mg/L, pour une CMA de 0,1 mg/L. La valeur toxicologique de référence RfD pour les nitrites est de 1L d'eau à une concentration de 1 mg/L. [...]
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