Filles d'Arès et de la nymphe Harmonie, les Amazones peuplent l'imaginaire occidental depuis l'Antiquité. Lorsqu'en 1541, l'expédition de Francisco de Orellana descend pour la première fois le grand fleuve joignant la cordillère des Andes à l'Atlantique, on pense avoir atteint le royaume des guerrières mythiques. Et leur nom sera donné au monde immense qui, déjà mystérieux pour les hommes du XVIème siècle, restera tel à bien des égards pour ceux du XXème.
Aujourd'hui pourtant la forêt est mieux connue. Depuis les années soixante-dix et le projet Radam, il existe une couverture aérienne complète de la région. Grâce à cela, et aux images de satellites, on dispose désormais d'une cartographie entière. Il reste que les lieux et les ressources de l'Amazonie sont encore largement à étudier.
L'Amazonie a donné lieu à l'édification de très nombreux mythes. Le plus conséquent est peut être celui de l'inépuisabilité des ses richesses. Depuis les années soixante-dix, en effet, on met en avant le fait que les ressources de la région sont facilement et irrémédiablement détruites. Le colosse amazonien est fragile.
La nécessité de concilier les impératifs de l'économie avec la préservation de l'environnement adonné lieu à la création de la notion de développement durable, traduction de l'anglais sustainable development. Un tel développement se caractérise par une gestion des espaces combinant une rationalité à la fois économique et écologique et accordant une importance primordiale à la ressource humaine et à ses savoir-faire. La complexité du milieu amazonien en fait un terrain unique d'expérimentation. Lors des débats du Sommet de la Terre de Rio en juin 1992, cette notion est devenue un des thèmes importants, non plus seulement pour les écologistes et les tiers-mondistes, mais pour tous les acteurs des relations internationales.
Une présentation des ressources de la région et des enjeux qui la caractérisent porte à étudier laquestion du développement durable et de ses conditions de possibilité.
[...] On peut supposer cependant que sa destruction aurait des conséquences considérables. Même si les hypothèses selon lesquelles l'Amazonie était le poumon de la planète, du fait de sa production d'oxygène, semblent aujourd'hui peu crédibles, il reste que la préservation du milieu amazonien est un enjeu écologique majeur. Cependant la destruction la plus grave demeure bien entendu celle de la population indienne. Avant la colonisation de la forêt, on estime que les indiens étaient à peu près un million sur le territoire. [...]
[...] L'immigration est fortement réduite et l'activité économique stagne ainsi que l'intégration de l'Amazonie au Brésil. Les gains pour la région et le pays sont faibles mais le patrimoine de la biodiversité est conservé, essentiellement au bénéfice de la recherche scientifique et technologique des pays industrialisés. Le troisième scénario, la nouvelle frontière, est le plus favorable à la région. L'Amazonie parvient à quitter son rôle de fournisseur de matières premières non renouvelables pour entrer dans une nouvelle phase économique centrée sur la production et l'exportation de ressources renouvelables à forte valeur ajoutée. [...]
[...] Le Brésil cherche par ces initiatives à rééquilibrer la densité de sa population en donnant de la terre amazonienne à une partie des habitants du Nordeste. Le surpeuplement de celui-ci serait ainsi résorbé par le sous peuplement de l'Amazonie. Cependant, ces objectifs ne peuvent être remplis. Le peuplement de la région, confié à l'Institut national de colonisation et de réforme agraire (INCRA), fut beaucoup moins important que prévu et malgré des investissements fédéraux importants les revenus par tête n'atteignaient en 1978 que les deux tiers du revenu national moyen. [...]
[...] L'agitation médiatique internationale qui a résulté de cette prise de conscience, autour du thème principal de la déforestation, a éveillé la conscience écologique de nombreux brésiliens. Mais c'est la conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement, qui a eu lieu en juin1992 à Rio qui a permis de faire le point sur la situation en éclaircissant et identifiant les principaux problèmes. Le problème principal qui a pu être identifié est celui du réchauffement du climat qu'entraîne la libération de gaz carbonique par les incendies de la forêt. [...]
[...] Les responsables brésiliens estiment entre cinq et dix-sept pour cent la part des incendies amazoniens dans les émissions de gaz carbonique. Ils rappellent par ailleurs que l'utilisation des combustibles fossiles dans les moteurs représente cinquante pour cent de ces émissions. Deux déclarations de principe sont issues de ce Sommet de la Terre. La première, dite Charte de la Terre, porte sur l'environnement et le développement. La deuxième concerne les forêts et, en insistant sur la souveraineté nationale, permet d'exploiter celles-ci conformément aux besoins de développement des différents pays. [...]
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