Avec la crise que connaissent actuellement les pays occidentaux, les pouvoirs publics de ces pays, et notamment de la France ont trouvé en la croissance « verte », c'est-à-dire, la croissance liée à la vague de développement durable que connaissent nos sociétés, une solution potentielle à la résolution de cette crise.
De par ses impacts majeurs sur le développement durable, le secteur de la construction, que l'on surnomme parfois l'industrie des 40 % car celui-ci représente 40 % de la consommation des ressources énergétiques, 40 % des émissions de CO2 et 40 % du total des déchets rejetés, le secteur de la construction est au cœur des problématiques du développement durable et des plans de relance des pays occidentaux.
Nous sommes alors en droit de nous demander si la construction durable ou l'éco-construction, qui constituent l'application directe du développement durable au secteur de la construction, représente de réelles opportunités pour le secteur de la construction, ou bien si ce nouveau type de construction représente un coût supplémentaire, qui plus est, imposé par l'état dans son plan de relance et le Grenelle de l'environnement.
Quelques quartiers modèles ont vu le jour en Europe, notamment, le quartier Bedzed au Royaume-Uni ainsi que le quartier Vauban, situé à Fribourg-en-Brisgau, en Allemagne. Ce dernier est le plus abouti en matière de construction durable. Il comprend 5 500 habitants et 600 emplois répartis sur 38 hectares. Ainsi, tout a été pensé pour respecter dans les moindres détails les critères du développement durable.
Les bâtiments sont alimentés par l'énergie solaire et produisent tous plus d'énergie qu'ils n'en consomment. Les autres bâtiments du quartier respectent également un grand nombre de principes issus des normes HQE (Haute Qualité Environnementale), telles les toitures végétalisées, une exposition vers le Sud afin d'utiliser la chaleur solaire, l'emploi de matériaux écologiques pour la construction…
Le coût de ce projet, qui aura nécessité dix années de réflexion et de construction entre 1996 et 2006, aura été de 500 millions d'euros, soit un coût par rapport à un projet traditionnel supérieur de 5% alors que ce projet a bénéficié de nombreuses aides (le terrain a ainsi été acheté 54 €/m² alors que le prix dans ce secteur était de 425 euros/m²) .
Nous voyons donc que ce type de construction entraîne un investissement bien supérieur à celui d'une construction traditionnelle. Nous sommes alors en droit de nous demander si la construction durable est réellement une opportunité pour les entreprises du secteur de la construction ou si, au contraire, cela représente un coût trop important pour que ce type de construction se généralise.
Le développement durable, et plus particulièrement la construction durable, est-il un coût ou une opportunité pour le secteur de la construction en France ?
[...] Ces constructions permettent donc à ces groupes, en plus d'outils pour tester leur savoir-faire, de support de communication afin de démontrer à tous les acteurs du secteur de la construction que l'entreprise est techniquement capable de construire de tel bâtiment. Comme nous l'avons vu dans ce premier chapitre, l'éco-construction est donc perçue comme une contrainte par les entreprises du secteur de la construction. En revanche, ce nouveau type de construction représente également une source de gains pour les entreprises. Pour ce lancer sur ce nouveau marché de la construction durable, les acteurs de la construction en France doivent donc accepter de se remettre en question et de se former aux nouvelles technologies et méthodes de construction. [...]
[...] En revanche, le nombre d'emplois en 2020 devrait, selon les projections du ministère de l'environnement, atteindre personnes[20] rien que pour le secteur de la construction. L'évolution de ce secteur sera donc très rapide puisqu'il devra créer tous ces emplois en une dizaine d'années seulement. Aujourd'hui, le manque de main d'œuvre est tel qu'il faut parfois attendre deux ans avant de pouvoir avoir accès à un artisan ayant les compétences requises dans le domaine de l'éco-construction, comme l'explique Mickael Micmacher. Le besoin est donc très important et les métiers, pleins d'avenir. [...]
[...] En plus de toutes ces contraintes directement perçues par les entreprises, les pouvoirs publics Français imposent désormais également leurs contraintes. En effet, il existe désormais des textes de lois imposant un certain niveau de performance énergétique à toutes constructions neuves. En outre, le secteur de la construction peut également tirer de grands bénéfices de l'éco-construction. En effet, la construction de bâtiments durables impose aux entreprises de revoir leurs systèmes de gestion et de management. Cela permet de réduire les risques financiers et sociaux par exemple. [...]
[...] La construction durable représente également de nombreuses opportunités financières. En effet, le Grenelle de l'environnement et son application prochaine dans les textes de lois promet au secteur de la construction un bel avenir. Comme nous avons pu le voir, le marché de la rénovation représente à lui seul un marché potentiel de 600 milliards d'euros, dont 300 milliards d'ici à 2020. Cette révolution verte du secteur de la construction va également permettre à ce secteur de créer près de emplois d'ici à 2020 tout en réinventant les métiers existants. [...]
[...] De plus, certains métiers propres à la construction durable apparaissent tels que les ingénieurs en génie thermique, garants de la performance énergétique des bâtiments. Ils doivent disposer d'une grande connaissance de l'édifice (structure, isolation et de ses équipements (système de chauffage, énergies renouvelables), afin de pouvoir choisir les meilleures solutions garantissant le meilleur confort. On voit également émerger d'une manière générale des postes d'ingénieurs spécialisés dans l'environnement et dédiés par exemple à la maîtrise des déchets, de l'énergie ou encore de l'acoustique des constructions Un autre point positif découlant de ces nouveaux métiers concerne l'attractivité du secteur de la construction. [...]
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