La signature du protocole de Kyoto - accord international négocié en 1997 sur la réduction des émissions de carbone - par la plupart des pays industrialisés, a été une étape importante dans la lutte de la protection du climat terrestre et dans la mise en place de pratiques plus respectueuses de l'environnement. Les spécialistes estiment que les objectifs stipulés dans le protocole restent insuffisants face à la gravité de la situation actuelle, mais ces objectifs semblent être déjà surréalistes pour les États-Unis qui, sous la présidence de George W. Bush, décident de ne pas ratifier le protocole prétextant que ce projet ne va pas dans le sens de leurs intérêts économiques. C'est tout le paradoxe du réchauffement climatique : même si les pays sont conscients du danger qui menace la vie humaine, aucun plan réaliste et coordonné entre les pays n'est prévu pour endiguer cette menace, chaque pays préférant faire passer ses intérêts individuels avant l'intérêt de la planète et des générations futures.
Nous pouvons même pousser ce paradoxe encore plus loin, en négligeant l'impact des changements climatiques, les pays s'exposent à des conséquences économiques indirectes importantes : chaque année dite de « calamité agricole », conséquence de la dérégulation climatique, l'Etat français verse plusieurs millions d'euros aux agriculteurs en guise d'indemnisation. Un autre chiffre, celui du coût de l'ouragan Katrina qui a frappé le sud des États-Unis en 2005, les assureurs ont estimés les dégâts matériels à plus de 30 milliards de dollars. Les dommages économiques liés aux catastrophes naturelles doublent tous les dix ans et ce chiffre croît de manière exponentielle avec le temps.
Il est donc crucial de parvenir à terme à un accord entre les pays sur une politique équitable et économiquement réaliste afin de prendre le problème plus au sérieux, un accord qui réussirait à impliquer tous les pays dans ce processus. Les économistes et scientifiques se sont penchés sur cette question et ont proposés plusieurs modèles réunissant ces deux conditions : le modèle historique - les futures quantités autorisées d'émission de GES d‟un pays seraient déterminées par les émissions historiques du pays en question -, le modèle PIB - les quotas d'émission seraient distribués en fonction du développement économique du pays - ou encore le modèle très controversé « Contraction and Convergence 2 » visant à donner les mêmes quotas par tête pour tous les pays à partir d'une date convenue. Si ces modèles peuvent être efficaces à long terme, la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (UNFCCC) s'est attardée ces dernières années à finaliser le protocole de Kyoto.
Le problème du changement climatique est donc plus que jamais d'actualité, depuis la finalisation du protocole de Kyoto, les émissions de GES ont augmenté de plus de 35%, un échec cuisant pour tous les défenseurs de l'environnement. Les pays ont choisi leurs camps entre faire des concessions pour l'environnement et l'optique d'un développement économique sans limite.
Alors que concilier développement économique et respect de l'environnement semble être une utopie, il apparaît qu'en intégrant ces facteurs climatiques dans l'économie de marché il est possible d'agir sur les changements climatiques sans bouleverser le cours de l'économie. Le 1er janvier 2005, l'Union européenne lance le marché du carbone censé permettre de réduire de 8% les émissions de CO2 d'ici à fin 2012 conformément au protocole de Kyoto.
La problématique de notre mémoire de recherche s'articule donc autour de deux axes : comment la finance et plus particulièrement le marché boursier peut-il permettre l'atténuation des changements climatiques tout en maintenant les mécanismes de marché moderne ? Comme nous l'avons présenté précédemment, dans un contexte de globalisation et d'économie libéralisée il est indispensable que les actions menées contre le réchauffement climatique n'influencent en rien les performances économiques des pays. Notre deuxième axe de recherche sera basé sur un point de vue éthique : L'avenir de la planète doit-il se « jouer » en Bourse ? Peut-on spéculer, comme l'on spécule avec tous les autres produits financiers, sur cet avenir ? La crise financière actuelle démontre les failles d'un système dérégulé, est-il raisonnable de mettre le futur de la planète entre les mains d'un tel système ? Quelles en seront les conséquences ?
[...] Puis nous nous attarderons sur le marché des droits à polluer qui nous parait la solution la plus efficace dans un système libéralisé afin de lutter contre les changements climatiques, nous en analyserons les limites afin de proposer des solutions réalistes Revue de littérature Afin réaliser ce mémoire nous nous sommes basés sur 3 articles divergents concernant le rapport entre la finance et les changements climatiques : 1er article : Climate change & Financial Sector : An agenda for action 2e article : Climat, otage de la finance Aurélien Bernier. Quand le changement climatique se joue en bourse. 3e extrait : Options, futures et autres actifs dérivés, John Hull A partir des années 1990, le climat a commencé à être une source de préoccupation à la fois pour les entreprises mais aussi pour les particuliers. Le climat a toujours subi des variations plus ou moins fortes en fonction des années, toutefois, dans une économie globalisée et libérale, les dégâts dus aux variations climatiques ont un coût. [...]
[...] La principale caractéristique du marché de l‟énergie est la grande volatilité des prix. Cela s‟explique pour différentes raisons, à la fois l‟influence des conditions climatiques qui impactent la demande et donc le prix du marché, les coûts d‟approvisionnement et de distribution qui sont fonction d‟une consommation erratique et les difficultés de stockage et l‟inhomogénéité géographique. Pour limiter ces effets, les pouvoirs publics ont pris un certain nombre de mesures visant à faciliter l‟acheminement et le stockage des énergies. Mais cela ne suffit pas à stabiliser le prix de l‟électricité, du gaz et du pétrole en raison d‟une variabilité de la demande quasi permanente. [...]
[...] Par exemple les crédits accumulés sur la première période d‟engagement (se terminant fin 2007) ne sont pas transférable sur la période suivante (2008-2012). Il n‟existe donc pas actuellement de marché de crédit du carbone car les crédits qui n‟ont pas été utilisés fin 2007 sont alors irrémédiablement perdus. La fougue pour le trading de carbone semble alors s‟estomper. Les résultats en étant la preuve concrète. Pourtant, ce n‟est pas faute des gouvernements d‟avoir tenté de créer un véritable engouement à destination des industriels. [...]
[...] A travers ce mémoire nous verrons comment et pourquoi la finance se doit d‟être le lien entre développement économique et sauvegarde de l‟environnement. Mais nous verrons aussi est moral de mettre l‟avenir de la planète entre les mains de la finance, un doute d‟autant plus légitime avec la grave crise financière que traversent nos économies. Afin de répondre à ces questions, nous nous sommes appuyés sur trois articles divergents concernant la place de la finance dans le rôle de gendarme écologique pour savoir si le système mis en place par le protocole de Kyoto est efficient. [...]
[...] Toutefois, ces mesures semblent illusoires dans une économie de marché. En assumant ses kilomètres en camion, ou en étant taxée à la frontière, la tomate espagnole ne serait que le produit retour à un protectionnisme camouflé sous l‟étiquette bio D‟autant que certains pays dont les conditions géographiques sont défavorables à la culture ou les pays qui ne disposent pas d‟une industrie agricole puissante ou encore les pays qui ne détiennent pas de technologies assez avancées pour la culture bio se retrouveraient pénalisés Développer une sorte de copyright pour les technologies d'intérêt gouvernemental Le transfert de technologies propres est un critère à satisfaire dans le Mécanisme de Développement Propre, mécanisme de la finance du carbone élaboré dans le cadre du protocole de Kyoto, qui permet à une entreprise pays développé qui investit en vue d‟une amélioration technologique de sa production dans un pays en voie de développement de rapatrier la valeur financière des réductions d‟émissions de CO2 qui en résultent. [...]
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