L'appel d'Heidelberg, Michel Salomon, Sommet de la Terre, Rio, 1992, Vorsorgerprinzip, principe de précaution, Charte de l'environnement
Le « principe de précaution » a fait sujet de débat au début des années 2000, lorsque celui-ci fut intégré à la Charte de l'environnement.
Le Vorsorgerprinzip (principe de précaution) s'impose véritablement au cours des années 80 dans les débats sur l'environnement pour signifier qu'il n'est pas utile d'attendre le stade des certitudes scientifiques pour commencer à prévenir les risques menaçant l'environnement de manière irréversible (de l'émission de gaz à effet de serre aux attaques contre la biodiversité).
[...] L'appel d'Heidelberg a eu pour objectif de faire prendre conscience aux individus que la société de prudence dans laquelle nous vivons ménage les agents à porter des préjugés irrationnels sur les sciences. Le principe de précaution, devenu constitutionnel, a formé une société pusillanime désirant la sûreté, la protection. C'est pourquoi M. Salomon met en garde les autorités responsables du destin de notre planète contre toute décision qui s'appuierait sur des arguments pseudo-scientifiques ou des données fausses ou inappropriées. Ainsi il faut éviter que cette idéologie irrationnelle s'oppose au progrès scientifique et industriel. [...]
[...] Il n'est pas nécessaire d'opposer les notions d'écologie et de science. Les trois mille scientifiques et universitaires plaident pour une prise en compte des critères scientifiques (et non moraux) dans le domaine de l'écologie. Comme cela, le terme d'« écologie scientifique constitue la plaidoirie principale de cet Appel. L'écologie scientifique regroupe des universités et des organismes de recherche (CNRS, INRA). Il faut, effectivement, voir l'écologie comme une science. Enfin M. Salomon met en relief un dernier point, la nécessité d'aider les pays pauvres à atteindre un niveau de développement durable et en harmonie avec celui du reste de la planète Les pays pauvres doivent tout d'abord penser à un développement de leurs économies avant d'envisager les problématiques environnementales. [...]
[...] Cette nouvelle conception vient à l'encontre des anciennes pensées qui envisageaient que la science s'occupait d'un univers parfait où les réalités mathématiques sont rigoureuses. Les sciences ont été longtemps le reflet de la beauté du savoir, c'est la religion qui apportait aux hommes les réponses qu'ils attendaient. Puis les grandes découvertes, la révolution industrielle ont mis la recherche scientifique au cœur de l'évolution économique. Nous pouvons nous demander si la modernité a réconcilié la science et l'action. Le XXe siècle a remis en cause cet espoir. [...]
[...] Le développement techno-scientifique provoque de graves crises- la pollution, le danger atomique, l'exploitation sans prudence des ressources en matières premières La science devient donc le lieu de nouveaux problèmes, de nouvelles inquiétudes. Ainsi l'obscurantisme s'étend dans cette crise de la rationalité. Aucune réponse à ses problèmes fondamentaux, aucune voie simple ne sont ouvertes à l'homme, pas même par les sciences. [...]
[...] Les mouvements écologistes ne s'opposent ni au progrès ni au développement économique et social, ils proposent des alternatives aux modalités actuelles de développement. De plus, la Conférence de Rio était une grande réunion sur l'environnement et le développement : le clivage nord-sud, la nécessité d'associer environnement et développement dans une seule approche étaient à l'ordre du jour, ce qui ne laissait aucune place à une idéologie irrationnelle s'opposant au progrès. L'apport de cet Appel au Sommet de la Terre peut révéler un certain défi au sein du monde scientifique, en ce qui concerne l'enseignement et la recherche. [...]
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