"A qui profite le développement durable ?" de Sylvie Brunel est un ouvrage incisif qui s'interroge sur la réelle motivation des institutions à promouvoir sur tous les fronts le développement durable. La problématique sous-jacente de cette question est de savoir si les pays pauvres, ceux du Sud, profitent eux aussi de cette "religion", ou s'ils sont tout simplement mis à l'écart par les Etats occidentaux.
Tout au long de son livre, l'auteur fonde son argumentaire sur ce problème : "Les riches mettent l'accent sur durable, mais les pauvres continuent à penser développement". Pour cela, elle revient très en amont du développement durable et traite de l'émergence du développement lui-même et en rappelle l'origine. Les formes successives de la conception du développement sont ensuite présentées.
Sylvie Brunel s'emploie alors à démontrer que le développement durable, bien que fondé en théorie sur le triptyque économie - social - environnement, s'avère rapidement un « trépied déséquilibré ».
[...] Comme l'auteure le fait si bien, il est très bien de vouloir dénoncer les dérives du développement durable, car elles sont belles et bien réelles ; mais à trop vouloir dénoncer, elle perd en crédibilité comme lorsqu'elle nous explique que la certitude scientifique de l'amplitude du réchauffement climatique n'est pas acquise, ou qu'elle décrit une vie quotidienne soumise aux diktats du développement durable, qu'en réalité personne n'applique à la lettre. Les ONG sont dénigrées, telles des organisations à but purement lucratif et non social. Aussi, les points positifs du développement durable sont largement oubliés dans cet ouvrage. Cependant, un ouvrage si acerbe soit-il nous fait réfléchir sur les réelles motivations de certaines institutions et les réelles avancées écologiques que ce battage médiatique a amenées, car il est vrai que nous nous laissons facilement endoctriner et que nous en venons à peu réfléchir sur la question. [...]
[...] En deuxième partie, elle affirme que le développement durable s'inscrit dans une logique capitaliste, où l'écologie fait recette. Les Etats du Nord y voient la justification d'une nouvelle guerre froide, contre un Sud pollueur et destructeur de forêts. Les Etats du Sud y voient l'occasion de dénoncer les vieux pays riches pour avoir pollué la planète. Les multinationales y voient l'aubaine de faire payer les consommateurs pour ce qu'eux payaient auparavant (sacs plastiques, factures à imprimer soi-même ) et se sont rendues compte que le vert faisait vendre d'avantage. [...]
[...] Cette comparaison n'est point flatteuse, cela se rapporte plus à une caricature du développement durable. Notre principal péché est d'avoir succombé à l'industrialisation 20 ans durant et d'être entré dans un mode de consommation de masse qui a abouti à la destruction certaine de notre planète. Cependant, notre âme peut être sauvée si l'on fait les actions que l'on nous martèle tous les jours, comme trier, couper l'eau en se brossant les dents, rouler à vélo afin de sauver notre planète et si l'on fait quelques dons à des ONG environnementales qui sont nouvelles lessiveuses de notre mauvaise conscience Les icônes de cette grande religion sont des personnalités telles que Nicolat Hulot, Yann Arthus-Bertrand et Al Gore. [...]
[...] qui profite le développement durable Sylvie Brunel (2008) A Qui profite le développement durable ? de Sylvie Brunel est un ouvrage incisif qui s'interroge sur la réelle motivation des institutions à promouvoir su tous les fronts le développement durable. La problématique sous-jacente de cette question est de savoir si les pays pauvres, ceux du sud, profitent eux aussi de cette religion ou si ils sont tout simplement mis à l'écart par les Etats occidentaux. Tout au long de son livre, l'auteure base son argumentaire sur ce problème : les riches mettent l'accent sur durable, mais les pauvres continuent à penser développement De là, deux hypothèses de travail en ressortent : Celle que le développement durable se substitue peu à peu au développement, mais qu'il existe un grand paradoxe car le développement durable ne peut être, s'il n'y a pas de développement. [...]
[...] Les diverses étapes de la diffusion de la notion du développement durable et de son appropriation institutionnelle sont, elles aussi, précisées. En revanche, un certain nombre de thèmes ou de principes, qui participent pourtant très directement de la problématique du développement durable, ne sont pas présentés. Rien sur la précaution, rien sur le principe d'intégration, rien sur le principe pollueur-payeur . Il faut aussi attendre la moitié du livre pour bénéficier de conseils sur les principaux axes d'action du développement durable Sylvie Brunel est une femme qui a fait beaucoup de recherches et qui en connaît beaucoup sur le sujet puisqu'elle est géographe et économiste spécialiste du développement avec à son actif une vingtaine d'ouvrages traitant de ce sujet. [...]
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