PARMENTIER (Bruno), Nourrir l'humanité, Les grands problèmes de l'agriculture mondiale au XXIe siècle, Paris, La découverte, 2007 (2009). - publié le 17/08/2014

Thèmes abordés

Bruno Parmentier, Nourrir l'humanité, Les grands problèmes de l'agriculture mondiale au XXIe siècle, agriculture, PAC, psychopathologies alimentaires, sécurité sanitaire, biocarburants, sous-alimentation, autonomie alimentaire

Résumé du document

L'agriculture a connu une révolution au milieu du XXe siècle, et s'apprête à connaître une nouvelle mutation. Les Occidentaux, conscients des questions qui se posent autour de l'avenir de l'alimentation, hésitent entre changement et habitudes.
D'abord, la peur de ne pas avoir à manger a disparu. Peu d'Occidentaux auraient l'idée de stocker des aliments à chaque crise internationale, comme le faisaient leurs grands-parents. Cette abondance est nouvelle pour l'humanité : se nourrir a toujours constitué un souci quotidien et l'agriculture fournissait du travail à la majorité de la population. La France a connu onze disettes au XVIIe siècle, seize au XVIIIe siècle, et dix encore au XIXe siècle. Au XXe siècle, les deux conflits mondiaux ont provoqué pénuries et rationnements

Extraits

[...] Nourrir un homme nécessite en moyenne près d'un kilo de céréales par jour : 330 kg/an dans les pays développés kg/an dans les pays en développement. Mais les céréales ne sont pas suffisantes. On ajoute donc des légumineuses (pois, haricots, lentilles, arachide, soja Elles fixent l'azote et n'ont donc pas besoin d'apport d'engrais. Mieux, elles en laissent dans le sol pour les prochaines cultures (céréales par exemple). Elles apportent des protéines même s'il leur manque des acides aminés (à l'exception du soja). [...]

[...] En Asie ou en Afrique, un paysan produit en moyenne 1,6 tonne par an. En France, un agriculteur produit en moyenne 800 t/an. En Europe cohabitent différentes agricultures : française, portugaise, britannique, polonaise, roumaine La France fournit de la production totale de l'ex-Europe des Quinze. Elle se situe au premier rang européen pour le blé, les oléagineux, les bœufs, la volaille, la betterave, le vin ; au deuxième pour le lait et au troisième pour les porcs. Mais elle ne parvient pas à produire l'alimentation animale. [...]

[...] Le blé est plus riche en protéines (14 contre pour le blé) et peut se garder toute l'année. A. Pays de riz, pays de blé, pays de maïs Les Nations Unies classent les pays du monde en six grands groupes alimentaires, en fonction de leur alimentation dominante : - Pays de riz : 16 pays, en majorité asiatique (Cambodge, Indonésie, Philippines, Inde mais aussi africaine (Sénégal). - Pays de blé : 25 pays, principalement en Eurasie et en Afrique (Algérie, Turquie, Iran, Pakistan - Pays de riz et de blé : Chine et Égypte - La civilisation du maïs : 25 pays, dont la majorité se situe en Amérique latine (Mexique, Pérou, Brésil, Vénézuéla - L'aire du mil, du millet et du sorgho : elle est restreinte et compte quelques pays et régions en Afrique (Mali, Soudan, Burkina Faso, Niger, Cameroun, Nord Bénin, Nord Nigéria - Pays de racines et de tubercules : 21 pays (comme le Nigéria, la République démocratique du Congo ou le Cameroun) ne consomment pas de céréales, mais des racines et des tubercules : manioc, igname, taro, patate douce, banane plantain. [...]

[...] Les causes sont multiples : pertes de grains avant ou pendant la récolte, pourrissement lors du stockage, attaque des oiseaux, des insectes ou des moisissures, envol pendant le transport ou le battage On peut également rationaliser la consommation dans les pays riches, en limitant les restes de nourritures jetés à la poubelle. En Europe, des systèmes de collecte des restes de nourriture ont été montés au profit de porcheries. - La pénurie d'énergie pourrait remettre en question le principe selon lequel les terres arables sont avant tout dévolues à l'alimentation. [...]

[...] Elle s'enrichit de recettes étrangères par le biais de l'immigration et du tourisme. L'agriculture au cœur même des problèmes vitaux du XXIe siècle L'abondance de denrées alimentaires en Occident ne doit pas faire oublier que 850 millions de personnes dans le monde (sur 6,4 milliards) souffrent de la faim. D'ici 2050, la Terre comptera 2 à 3 milliards d'hommes supplémentaires. L'Europe, dont la population va décroître s'approvisionnera sans problème. Mais l'Asie devra multiplier sa production par l'Afrique par 5 selon les normes occidentales. [...]