Luc Ferry constate que, dans la société actuelle, l'écologie est devenue un problème de civilisation et un enjeu politique très important. L'auteur tente alors d'apporter un éclairage théorique, philosophique et historique sur les racines de la pensée écologiste. L'écologie est communément perçue comme une pensée et un mouvement positifs. Luc Ferry distingue trois formes d'écologie, dont les fondements et les implications diffèrent. Luc Ferry s'interroge sur ce qu'implique l'écologie, et notamment l'écologie profonde. L'auteur tente de montrer que cette pensée est difficilement conciliable avec l'humanisme et la démocratie. Quels sont donc les fondements de l'écologie ? Peuvent-ils être compatibles avec la société démocratique que les hommes ont construite?
[...] Ces lois, datant de 1933 à 1935, veulent protéger la nature, qui, par l'action humaine, devient artificielle (chapitre 2 : l'écologie nazie : les législations de novembre 1933, juillet 1934 et juin 1935). Le caractère anti-moderne de l'écologie profonde la plaçait politiquement à droite. Mais la décolonisation l'a fait percevoir comme une valeur de gauche. Cela s'accompagnait d'un éloge de la diversité, contre l'invasion de la civilisation occidentale. Ce raisonnement fait des cultures des phénomènes donnés et non acquis, ce qui va à l'encontre du modèle républicain d'intégration (chapitre 3 : l'éloge de la différence ou les avatars du gauchisme. [...]
[...] Enfin les réparations éventuelles au sortir d'un procès, doivent lui être directement bénéfiques. Stone démontre que, de la même manière, grâce à ses représentants, la nature peut bénéficier de ces réparations. Si l'on considère que la nature est un sujet de droit, au même titre que l'homme, il est alors possible de mettre en place des règles de vie commune. C'est ce que propose Michel Serres dans Le Contrat Naturel. Il faut passer du contrat social au contrat naturel, et du droit de propriété au droit de symbiose : la relation n'est plus univoque mais réciproque. [...]
[...] Or, le contrat naturel, en mettant sur le même plan homme et nature, fait perdre à l'homme sa spécificité, et donc sa capacité à appréhender la nature. Il y a donc affrontement entre humanisme et écologie, ce qui constitue l'enjeu central de ce thème, pour Luc Ferry (chapitre 1 : l'homme d'anti-nature) . Cet affrontement est présent dans le débat sur le droit des animaux. Descartes considère que tous les droits sont accordés à l'homme, et aucun à la nature. [...]
[...] Il peut sembler bizarre de vouloir faire des objets naturels des sujets de droit, mais il existe des précédents historiques : les femmes, les enfants ou les noirs américains n'étaient pas sujets de droit, et ils le sont devenus. Pour qu'un être soit porteur de droits légaux, trois conditions sont nécessaires, selon Stone. La première et que cet être puisse intenter des actions juridiques à son profit. Or, grâce à la médiation des associations, cela est possible. Ensuite, dans le cadre d'un procès, un dommage et un préjudice contre cet être doit pouvoir être pris en compte. Cela est également possible : la dégradation de la nature concerne en premier lieu la nature et ce qui la compose. [...]
[...] Ne peuvent-ils pas alors être considérés comme sujets de droit? Le refus de leur accorder des droits ne serait-il pas de l'anthropomorphisme? Pour l'auteur, ce raisonnement oublie un critère essentiel : la liberté. Elle permet à l'homme de poser des valeurs morales dépassant ses intérêts particuliers, ce qui n'est pas le cas des animaux (chapitre 2 : la libération animale ou le droit des bêtes). Cela dit, une position cartésienne stricte est difficilement tenable: l'animal est un être vivant et qui souffre. [...]
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