Les changements mondiaux qui sont appelés à se produire ne seront pas le fait d'une force unique aux contours mal définis ; la mondialisation. Ils sont générés par deux forces distinctes : la poussée démographique et l'affirmation d'une nouvelle économie mondiale. Notre planète compte aujourd'hui 6 milliards d'habitants. Elle en comptait 5 milliards 10 ans auparavant. Elle en comptera 8 dans une génération. Cette poussée inévitable n'ira pas sans générer des tensions. Notre planète est déjà à la limite de ses capacités, et sera à l'avenir soumise à rude épreuve. Comment gérer l'extension des zones urbaines ? Comment répondre aux besoins alimentaires des 2 milliards d'individus venant grossir la population mondiale au cours des 20 ou 25 ans à venir ? Il faudra augmenter de 40% la production alimentaire mondiale, alors même que l'agriculture intensive a d'ores et déjà démontré ses limites (pollution aux nitrates, baisse des nappes phréatiques). Se posera également le problème de l'augmentation de la consommation énergétique et celle de son corollaire : la pollution et la destruction de la biosphère. Et ce n'est pas tout. La liste des déséquilibres engendrés par l'augmentation de la population mondiale est encore longue : les maladies infectieuses, la disparition des forêts tropicales, l'épuisement des ressources de la pêche, l'appauvrissement de la biodiversité, la pollution des mers et la raréfaction de l'eau douce ne sont que quelques autres exemples des défis qui attendent la planète.
[...] Et si par bonheur la croissance est assez soutenue, encore faut-il qu'elle soit mieux répartie. A cela s'ajoutent un grand nombre de facteurs aggravant tels que les problèmes environnementaux, les ravages du sida, les conflits ethniques La situation est donc épineuse et il sera impossible de régler le problème si la communauté internationale n'est pas mobilisée. Or les pays développés ont décidés de réduire la part de leur PIB consacré à l'aide au développement. Troisième partie : penser tout haut : de nouvelles pistes pour la résolution des problèmes au niveau planétaire La liste des 20 problèmes n'est que partielle. [...]
[...] L'Etat nation est lui aussi malmené par une autre réalité. Lorsque la souveraineté de l'Etat nation est maximale celui ci contrôle le système politique, le système économique et le système écologique qui coexistent à l'intérieur du cadre national. Mais sous l'effet des deux grandes forces le système écologique et la sphère économique déborde du cadre national. Le système politique perd alors de son influence, et l'Etat nation perd de sa souveraineté. Cet essoufflement est accentué par les nouveaux défis lancés à la politique traditionnelle. [...]
[...] Il ne sera plus nécessaire de faire remonter l'information de la base vers le sommet. L'information circulera de manière horizontale. Les salariés de ces organisations ne seront plus de simple relais. Ils jouiront d'autonomie et de responsabilités, mais resteront encadrés par des dirigeants dont le rôle consistera à donner des objectifs, à préciser une vision d'ensemble. La motivation gagnera les salariés de base, alors que les dirigeant seront à même de jouer effectivement un rôle moteur. Le passage d'un modèle d'organisation à l'autre ne se fera pas sans difficulté. Mais c'est un passage obligé. [...]
[...] La réduction de la pauvreté est l'un de ces défis. La situation actuelle où 20% de la population mondiale consomme 80% de la production n'est plus tenable et le sera d'autant moins à l'avenir. L'urgence tient aussi au fait que la pauvreté génère ou catalyse d'autres problèmes mondiaux. Par exemple elle offre un substrat favorable à la dégradation de l'environnement. Le recul de l'extrême pauvreté constaté entre 1990 et 1999 peut faire penser à un début de résolution du problème. [...]
[...] Ces nouvelles tensions ne sont pas contrebalancées par une méfiance et une prudence vis-à-vis du marché. Au contraire, les agents économiques font aveuglément confiance au marché. Les deux grandes forces que sont l'augmentation de la population et l'émergence d'une nouvelle économie mondiale ont induis un niveau de complexité jamais atteint dans les questions économiques, sociales, politiques et environnementales. La vitesse des changements et l'urgence ainsi que la globalité des problèmes engendrés par ces deux forces tranchent avec la quasi paralysie des institutions humaines. [...]
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