La menace du réchauffement climatique et de nouveaux risques écologiques est aujourd'hui admise non seulement par les scientifiques mais aussi par les politiques et la population. Cette prise de conscience n'est cependant pas la même dans tous les pays : elle est surtout très forte dans les pays développés, car en plus d'être touchés par les premières conséquences du réchauffement climatique, ils voient enfin les conséquences de leurs propres activités. Ainsi, cette prise de conscience a eu pour aboutissant la signature du traité de Kyoto, en 1998. A ce jour, 156 pays ont ratifié ce traité, s'engageant ainsi à réduire significativement leurs émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2012 et s'engageant dans la voie des énergies renouvelables. Or, parmi les 156 pays qui ont ratifié le traité de Kyoto, un pays de taille est absent : les Etats-Unis.
En termes d'émissions de gaz à effet de serre, les Etats-Unis se situent à la septième place d'après le classement réalisé par l'ONU dans le cadre des objectifs du Millénaire. Et pourtant, le Président américain Georges W. Bush a refusé et refuse toujours de ratifier le traité de Kyoto. Les Etats-Unis mais aussi l'Australie sont les deux seuls pays riches qui ont refusé la ratification alors qu'ils font partie des dix pays les plus émetteurs de CO2. La Chine et l'Inde font aussi partie des dix pays qui émettent le plus de CO2 dans l'atmosphère. Mais si eux ont ratifié le traité de Kyoto, ils ne s'y engagent pas, prenant exemple sur l'attitude attentiste des Etats-Unis.
Un paradoxe se pose quand l'un des pays les plus riches du monde et les plus impliqués dans la politique internationale refuse de signer un protocole qui leur imposerait une réduction des émissions des gaz à effet de serre. Mais plus grave, un problème se pose quand cette attitude entraine d'autres pays, tels que la Chine et l'Inde, qui se développent à toute vitesse, oubliant les conséquences d'une telle croissance effrénée. Il est donc intéressant d'étudier dans un premier temps la situation environnementale monde et en particulier celle des Etats-Unis, de la Chine et de l'Inde. Puis, dans un deuxième temps, de la mettre en parallèle avec les arguments qui ont poussé ces pays à ne pas ratifier le traité et avec les arguments qui montrent qu'il faut agir maintenant. Enfin, on peut se demander quelle est la réflexion autour du débat entre monétisation de l'environnement et responsabilité des pays à travers l'étude des marchés à polluer.
[...] On assiste à une opposition entre individualisme et altruisme : alors que le droit de respirer de l'air pur est un droit universel, les pays notamment les pays qui se disent des droits de l'Homme privilégient un droit individuel, égoïste, celui de protéger leurs industries et leur économie. Il est vrai qu'il ne faut pas tomber dans un écologisme extrémiste, selon lequel il faut une décroissance à tout prix. La réalité est que l'environnement a besoin du soutien de l'économie, pour financer ses efforts, ses projets. A quoi cela servirait-il d'être riche si l'air est irrespirable ? Et à quoi cela servirait-il si on avait un environnement sain si on n'avait pas l'argent pour en profiter ? [...]
[...] C'est donc eux qui doivent fournir le plus d'efforts étant donné qu'un traité trop contraignant pour les pays en développement serait un frein à leur croissance comme le décrit l'article paragraphe 3 du traité de Kyoto : Les Parties visées à l'annexe I s'efforcent d'appliquer les politiques et les mesures prévues dans le présent article de manière à réduire au minimum les effets négatifs, notamment les effets néfastes des changements climatiques, les répercussions sur le commerce international et les conséquences sociales, environnementales et économiques pour les autres Parties, surtout les pays en développement Parties C'est dans ce sens que la Chine et l'Inde, bien qu'ayant ratifié le traité de Kyoto, ne s'engagent pas dans de réelles mesures de réduction des gaz à effet de serre. Le premier argument est que les deux pays n'ont aucune obligation de résultat, aucune limitation d'émissions de gaz à effet de serre. [...]
[...] Qu'en est-il de la consommation des énergies fossiles responsables d'une partie de ces émissions ? Existe-t-il des différences selon les régions, selon les pays ? Pour répondre à ces questions, voici un petit descriptif de la situation environnementale mondiale. I La situation environnementale dans le monde A Les émissions de gaz à effet de serre Concentration de CO2 dans l'atmosphère depuis les 400 dernières années. PREMIERE PARTIE : LA SITUATION ENVIRONNEMENTALE MONDIALE Sur le graphique ci-dessus, nous voyons que la concentration de carbone dans l'atmosphère variait selon les périodes glacières : après une forte augmentation, cette concentration diminuait et ainsi de suite. [...]
[...] En milliers de tonnes de CO2 ont été émises dans le monde entier et les Etats-Unis arrivent en première place avec des émissions, soit milliers de tonnes de CO2. Dernier chiffre frappant concernant la situation environnementale des EtatsUnis : leur empreinte écologique. L'empreinte écologique est un outil pédagogique pour connaître les impacts d'un individu ou d'un pays sur la santé de la planète, ces impacts étant traduits en termes de planètes ou d'hectares. L'empreinte écologique d'un individu moyen est de 2,23 hectares ; celle d'un américain est de 9,4. [...]
[...] Les pays en développement ne TROISIEME PARTIE : LA MONETISATION DE L'ENVIRONNEMENT A TRAVERS LE MARCHE DES DROITS A POLLUER : UN RECUL FACE A SES RESPONSABILITES ? peuvent pas se permettre financièrement de mettre en place des politiques visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Et dans des pays où une majorité des habitants est pauvre, peut-on leur demander de choisir entre croissance et environnement ? Ainsi, l'Inde et la Chine ont suivi le même chemin que les pays développés et sont en passe de dépasser les Etats-Unis en termes d'émissions. [...]
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