Dans un premier temps, il est essentiel de préciser le concept de ressource naturelle dans le domaine économique. Au sens courant, on entend par ressource naturelle des choses aussi diverses que le bois, le pétrole, le charbon ou les fruits sauvages... Le mot "ressource" désigne ce qui est utile à l'homme, le qualificatif "naturelle" renvoie au milieu dont elle provient, extérieur à l'activité humaine. Le concept économique de la ressource est plus rigoureux : elle doit être utilisable avec la technologie existante et exploitable avec des prix rentables.
De nombreux économistes, dès le début du 19eme siècle ont pris conscience du lien existant entre développement économique et ressources naturelles en tant que facteurs de production. Ricardo, par son étude sur la gestion des terres, estimait que l'économie se développerait jusqu'à un état stationnaire en raison de l'offre inélastique de terres cultivables et de la diminution progressive de leur fertilité; pour Malthus, la croissance de la population était incompatible avec cette même limitation des terres. Le rapport Meadows du Club de Rome, datant de 1972, encore plus alarmant, prévoyait un arrêt de la croissance dû au caractère limité des ressources naturelles.
Dans toutes ces analyses classiques, on retrouve un argument central: celui de la quantité limitée des ressources naturelles qui, à terme aboutit à un arrêt de la croissance économique. On parle d'une pensée classique environnementaliste.
De nos jours, le débat sur la gestion des ressources naturelles est plus que jamais au cœur de l'actualité, chez les politiques comme dans l'opinion publique. Les théories alarmistes resurgissent, fondées sur des rapports scientifiques multiples rapportant la diminution des réserves d'énergie, la mise en danger d'espèces animales et végétales, les dégâts causés par la pollution…
Il semble donc légitime de se demander, au regard des outils que nous offre analyse économique, si les ressources naturelles sont nécessairement vouées à l'épuisement.
[...] La gestion de telles ressources ne pose pas de problème. Cependant, la non-rivalité est une condition très difficile à remplir et de nombreux biens sont rivaux sans être excludables. Ce sont les biens communs, ou biens collectifs impurs, qui constituent une grande partie des ressources naturelles. Ainsi les réserves halieutiques sont par exemple menacées par leur accessibilité à tous, qui met en danger certaines espèces. D'autres biens, enfin, sont excludables et à accès limité. Ce sont les biens privés, généralement des biens communs privatisés dans le cas des ressources naturelles. [...]
[...] Quelle sera l'évolution du prix de vente ? Le propriétaire est confronté à une alternative : Il a la possibilité d'extraire la ressource et de la vendre d'une part, de ne pas l'extraire et de la conserver en terre pour l'exploiter plus tard, d'autre part. Dès lors, le propriétaire de la ressource compare ce que lui apporte l'extraction et la vente aujourd'hui, et l'extraction future (valeur actualisée). Il fonde son choix sur le taux d'intérêt (qui représente le rendement des autres actifs de l'économie) et le coût d'extraction (qui fait intervenir implicitement le progrès technique). [...]
[...] Les ressources naturelles sont-elles vouées à l'épuisement ? Introduction Dans un premier temps, il est essentiel de préciser le concept de ressource naturelle dans le domaine économique. Au sens courant, on entend par ressource naturelle des choses aussi diverses que le bois, le pétrole, le charbon ou les fruits sauvages . Le mot "ressource" désigne ce qui est utile à l'homme, le qualificatif "naturelle" renvoie au milieu dont elle provient, extérieur à l'activité humaine. Le concept économique de la ressource est plus rigoureux : elle doit être utilisable avec la technologie existante et exploitable avec des prix rentables. [...]
[...] Les apports du néoclassicisme. Selon la théorie néoclassique, l'utilité n'est pas retirée du bien "en soi" mais du service tiré de la consommation de ce bien (c'est-à-dire les caractéristiques du bien). C'est pourquoi il existe une forte propension à subtiliser une ressource naturelle par une autre, présentant les mêmes caractéristiques. Par exemple le charbon, qui était menacé de disparition au milieu de XIXe siècle, a été remplacé par le pétrole. Aujourd'hui, le pétrole est remplacé par d'autres ressources: éthanol, énergie solaire, énergie électrique. [...]
[...] Cette conception de la rareté est donc erronée. Pour déterminer la rareté d'un bien, il suffit pour les économistes de comparer l'évolution de la consommation et celle des prix de la ressource, et de constater que la consommation augmente quand les prix diminuent. Au fur et à mesure, que la ressource devient plus rare, son prix augmente, ce qui reflète sa rareté croissante. Son usage diminue. Cette réduction de l'usage et la hausse des prix permet à des substituts de remplacer la ressource en devenant plus compétitifs. [...]
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