L’industrie automobile américaine peut-elle se mettre au vert ? Crise structurelle et adaptation aux nouveaux enjeux écologiques

Résumé du document

Au regard de ces 3 dernières années, l'industrie automobile américaine semble devoir faire face à une crise économique majeure (Hilary Clinton, sénatrice de l'État de New York a été une des premières personnalités politiques à demander « un sommet autour de cette crise qui doit interpeller l'ensemble des dirigeants du pays », le 23 octobre 2005). En effet, les 3 fers de lance que sont General Motors (GM), Ford et Chrysler (les « Big 3 ») rencontrent des pertes records. Pour information, la seule dette de GM atteignait pratiquement les 300 milliards de dollars en 2005 !
Plus qu'une crise industrielle, cette crise traversée par le secteur automobile américain a des racines et des incidences dans de nombreuses parties de la société outre-Atlantique. Ainsi, il est possible d'avancer comme explications aussi bien les problèmes de rentabilité, des retraites, de la concurrence japonaise notamment, que ceux liés à la culture américaine, à laquelle il faut rattacher la question de l'écologie.

La problématique que nous posons est donc la suivante : l'industrie américaine a-t-elle les capacités de « se mettre au vert » ?
Pour y répondre, nous aborderons dans un premier temps le côté structurel de la crise, puis nous élargirons l'étude à la concurrence et aux problèmes liés à l'écologie. Dans cette partie, il sera notamment question de la position américaine à l'égard de ce thème incontournable et des habitudes culturelles qui en découlent au niveau de l'automobile. Enfin, nous analyserons les possibilités d'évolution du secteur automobile aux États-Unis et ses perspectives d'avenir.

Extraits

[...] Ainsi, il semble que pour sortir de la crise, en plus de remédier à ses problèmes structurels et concurrentiels, l'industrie automobile américaine doive pousser les Américains à consommer ses voitures écologiques. Comment peut-elle réussir cela ? Elle doit convaincre les Américains que l'économie d'énergie est essentielle pour notre avenir Al Gore, Hilary Clinton, mais aussi dans un autre domaine, Léonardo DiCaprio, Cameron Diaz ou Julia Roberts luttent activement pour l'environnement et agissent afin d'essayer d'éduquer et de sensibiliser les Américains à cette cause si importante. [...]

[...] Ce concept pourrait rapidement, selon GM et les spécialistes de l'automobile, être produit en série et pourrait donc constituer une réelle révolution sur le marché de l'automobile. En effet, grâce à ce modèle, GM ne demande à son propriétaire aucune concession et rattrape alors son retard par rapport à la Prius de Toyota. La Volt met 8 secondes pour passer de 0 à 100km/h, a une consommation moyenne de 4,7 litre/100 km et a une batterie d'une autonomie de 67km. [...]

[...] Bush a appelé les Américains à réduire leur consommation de pétrole. Ils ont, sur l'année, acheté plus de vélos que d'automobiles. Plus significativement, la Californie a toujours été un état précurseur concernant la protection de l'environnement aux États-Unis. En 2004, une loi est créée pour contraindre les constructeurs automobiles à diminuer la pollution émise par leurs véhicules de 18% à 25%. L'état s'est de plus engagé à limiter sa production de gaz à effet de serre, conformément aux normes établies par le protocole de Kyoto, et prévoit des sanctions financières contre les industries qui ne le respecteront pas. [...]

[...] Or, le secteur automobile est très important avec un million d'employés. Ce sommet s'avère donc nécessaire pour Hilary Clinton afin de parler des différents problèmes à résoudre comme les coûts liés aux salariés (retraites ou couverture maladie), la prédominance de la concurrence étrangère et notamment japonaise ou encore l'alternative des voitures hybrides pour consommer moins d'essence au quotidien. Dans le cadre de ce sommet, il serait intéressant que les politiques commencent à aborder un thème qui risque d'être central pour l'avenir de l'économie automobile américaine : le probable soutien de l'État aux entreprises automobiles face aux syndicats et notamment à l'UAW. [...]

[...] Voyons l'exemple de l'armée américaine qui cherche à s'équiper en pickups et buggy Chevrolet entièrement écologiques. Ce pick-up à piles à combustible est très arrangeant pour l'armée américaine. En effet, il résoudrait les problèmes d'approvisionnement en essence que connaissent les véhicules normaux ; mais il a aussi des avantages purement militaires et stratégiques. Il dégage peu de chaleur à la différence de l'autre moteur écologique qu'est le moteur thermique et il fait très peu de bruit. Les soldats se déplaçant avec cette voiture en tant de guerre seraient donc beaucoup plus difficiles à repérer. [...]