L'objectif de cette étude est de vous montrer une stratégie de développement possible à Madagascar. Nous avons aujourd'hui choisi l'éco-tourisme, à mettre en opposition avec le « tourisme de masse » - 2 termes que nous expliciterons dans les pages suivantes - , une des formes de tourisme capable d'assurer un développement durable et donc soutenable du pays, défini par le désormais célèbre Rapport Bruntland « Notre avenir à tous » comme un développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs.
Les tendances et perspectives globales du tourisme ont été déterminantes dans notre choix : le tourisme est désormais présenté par les institutions internationales comme « la première industrie mondiale » (bien que ce terme soit discutable, le tourisme relevant du secteur tertiaire et non du secteur industriel). Il est défini par l'OMT (2001)
« comme les activités par les personnes au cours de leurs voyages et de leurs séjours dans des lieux situés en dehors de leur environnement habituel pour une période consécutive qui ne dépasse pas une année , à des fins de loisirs, pour affaires et autres motifs non liés à l'exercice d'une activité rémunérée dans le lieu visité. »
En voici quelques chiffres révélateurs :
- Le tourisme représente environ 35% des exportations de services de l'ensemble du monde et plus de 70% de celles des pays les pays les moins avancés (PMA)
- Le tourisme représente environ 35 % des exportations de services de l'ensemble du monde et plus de 70 % de celles des pays les moins avancés (PMA)
-846 millions d'arrivées de touristes internationaux en 2006 (croissance de 6,5 % par an entre 1950 et 2006)
- 1,6 milliard d'arrivées de touristes internationaux prévues pour le monde entier en 2020 au plus tard
Le dynamisme de ce secteur ne peut donc qu'être un atout pour le développement de Madagascar. Cependant, le tourisme est ambivalent : facteur de développement, il peut être aussi dangereux pour l'environnement, aussi bien naturel que culturel, dans lequel il s'implante.
C'est pour cela que nous avons choisi comme stratégie de développement pour Madagascar non pas le tourisme traditionnel mais l'écotourisme. Celui-ci est un sous-groupe du tourisme dit durable, il est donc lui-même un tourisme durable. Celui-ci est défini par l'OMT comme visant « « à répondre aux besoins des touristes et à ceux des communautés d'accueil tout en protégeant l'environnement et en développant des opportunités pour le futur et intégrant pleinement les populations locales». L'éco-tourisme a donc les mêmes buts et principes fondamentaux. C'est pour cela qu'au cours de notre étude, bien que notre choix se soit porté sur le sous-groupe bien précis de l'éco-tourisme , nous nous attarderons à définir les principes et défis du tourisme durable.
La particularité de l'éco-tourisme est qu'il est basé sur la préservation de l'environnement. Aujourd'hui, comme le rappelle Boiral (2004), le développement économique ne doit pas se faire au détriment de l'environnement :
« Longtemps subordonné aux besoins de l'activité économique et considérée comme un ensemble de ressources illimitées, l'environnement apparaît aujourd'hui comme une préoccupation collective qui doit être intégrée aux activités productives. Les pressions réglementaires et sociétales pour le respect des écosystèmes imposent des contraintes auxquelles les entreprises ne peuvent se soustraire sans compromettre la légitimité de leurs activités »
L'écotourisme doit être mettre mis en place dans des pays exceptionnellement riches en biodiversité. Les dotations dont jouit Madagascar, « île de méga-biodiversité », lui permettent de développer un avantage comparatif certain. Ceci a été primordial dans notre choix.
[...] Sa contribution économique, mesurée en apport de devises, est de l'ordre de 16% du PIB, et dépasse celle des autres secteurs d'exportation comme les zones franches (textile, agro-industrie et extraction minière), la crevette et la vanille ; à noter que la pêche et l'aquaculture ne sont qu'à (OCDE - 2005). Une demande majoritairement écotouristique: Selon le ministère de la culture et du tourisme, plus de 300000 touristes ont visité Madagascar en 2006. Leur nombre a augmenté de 95% en 6 ans, avec un taux annuel moyen de alors qu'il serait de au niveau mondial (ATW Consultants 2007). L'engouement pour la destination est donc bien réel. [...]
[...] Dynamisme économique Le tourisme fait entrer des devises dans le pays. Il contribue ainsi à l'amélioration de la balance des paiements, à l'augmentation de la capacité des investissements et donc à la croissance économique. Aménagement du territoire (infrastructures de base, de transports, de communication) Le développement du secteur touristiques offre les avantages nombreux d'une programme d'équipement de zones souvent délaissées jusque là et relancées dans le cadre de mesures d'aménagement du territoire, planifiant diverses opérations : aéroports et ports, voies routières et autoroutières, urbanisation nouvelle, distribution basique ( eau , énergie) , assainissement, mise en valeur patrimoniale, etc Chances d'amélioration sociale Celles-ci se concrétisent avec une création importante d'emplois spécifiques et connexes ( principal apport notable dans les cas nombreux de quasi-zone franches touristiques) et la relance démographique qui, généralement, en découle. [...]
[...] L'UNESCO a de même depuis longtemps envisagé le tourisme comme une politique culturelle pour le développement. Le programme actuel intitulé ST-EP ( Sustainable tourism- Eliminating Poverty) intégré dans les objectifs du millénaire et lancé en 2002 lors du sommet du développement durable à Johannesburg par l'OMT repose ainsi sur le développement et la réduction de la pauvreté au travers du tourisme. ST-EP will promote socially, economically and ecologically sustainable tourism, aimed at alleviating poverty and bringing jobs to people in developing countries . [...]
[...] Les Organisations Non Gouvernementales spécialisées dans le développement durable et intégré (telles que WWF, CARE, Conservation International ) qui apportent contribution financière et savoirs faire techniques dans la mise en oeuvre des stratégies de développement touristique. Les bailleurs de fonds (USAID, Banque Mondiale, Ambassades, etc.) et autres institutions financières comme les banques locales, le FIARO, la SONAPAR, SFI, Fonds de Relance de la PME ou FRPME, etc. qui octroient des financements aux Petites et Moyennes entreprises écotouristiques comme le FIEFE (Fonds d'Investissement pour les Entreprises Favorables à l'Environnement). Les communautés locales qui sont associées aux projets des entreprises, associations et voyagistes dits éthiques de manière à ce qu'ils se les approprient. [...]
[...] Partant du principe que le tourisme est une industrie transversale, presque tous les secteurs d'activité peuvent en tirer des avantages. Le tourisme équitable a en effet, pour fonction de générer d'autres revenus dans d'autres secteurs et peut donc créer une demande supplémentaire en matière de transport, de construction, de télécommunication, de services médicaux, de commerce de détail, d'artisanat, d'hôtellerie, ou encore de restauration qui eux mêmes, peuvent générer d'autres activités à travers des liens amont et aval tels que l'agriculture ou la pêche. [...]
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