=> Le seul clivage réellement pertinent se situerait entre la grande masse des inclus et une minorité d'exclus qui cumule tous les handicaps. Méthode du contrat et de la responsabilisation des publics en difficulté ; politiques ciblées ; stratégies décentralisées et contractuelles.
=> Echec à réduire la pauvreté et à infléchir les mouvements d'éloignement et de défiance entre groupes sociaux apparus à l'orée des années 1980. Naïveté de la logique contractuelle, car être exclu ne pas être en mesure de nouer un rapport cohérent à l'avenir et donc d'honorer un contrat. De plus, lecture simpliste de la société, les clivages sociaux sont plus complexes que : ghettos à la dérive / villes et banlieues interchangeables et métissées. (...)
[...] ) Le fait que certains enfants cumulent des facteurs d'échec tandis que d'autres cumulent des facteurs de réussite n'est pas une surprise. Ce qui en revanche n'avait jamais été quantifié et représente une nouveauté, c'est l'amplitude de ces inégalités. Le cumul de désavantages d'un côté et d'atouts de l'autre prend en France des proportions particulièrement aiguës, comparables à ce qu'on observe aux EU. Ainsi selon G. Borjas, l'amplitude du dégradé entre les quartiers où les immigrés sont les plus nombreux et ceux où ils le sont le moins est ainsi près de 2 fois plus importante en France qu'aux EU. [...]
[...] Identifier les clivages, projet de réforme et de transformation sociale cohérent . Comment définir le progrès social dans une société aussi fragmentée et intérieurement déchirée que la nôtre ? Pour répondre à cette question, il faut savoir si ces phénomènes de ségrégation ont en eux-mêmes un effet propre, durable, sur la distribution des destins scolaires et sociaux entre les enfants et partant sur la cohésion de la société. Reste à quantifier cette influence. [...]
[...] Les autres sont doublement relégués : classes de relégation au sein de quartiers de relégation. Que la ségrégation dont les jeunes font l'expérience en France atteigne des niveaux dignes des pays les plus ségrégationnistes, est en soi très éclairant pour qui cherche à comprendre les sources du malaise politique et social français. La société française n'est pas devenue un vaste marais d'individus équivalents les uns aux autres dont le seul problème serait une lointaine périphérie d'exclus. Elle n'est pas non plus restée le lieu d'un affrontement bloc contre bloc, au sein des entreprises, entre les grandes classes sociales de l'après-guerre. [...]
[...] Les quartiers de Paris et certaines communes de sa banlieue sont le lieu d'une surreprésentation des cadres et des PIS, sans équivalent ailleurs. Périubanisation des classes moyennes et concurrence entre les élites pour résider à Paris sont les figures centrales de ce mouvement de sécession des classes supérieures parisiennes. En outre, classes populaires et classes moyennes ne résident pas au mêmes endroits. Le clivage territorial entre la classe moyenne et la classe ouvrière aurait même plutôt tendance à se creuser dans certaines communes de la grande couronne. [...]
[...] Pas de lien entre profil sociologique et niveau d'équipements. Si l'enjeu du lieu de résidence se résumait au calme ou aux infrastructures, on ne constaterait pas ce mouvement de déchirement généralisé qui semble donner sa forme à l'ensemble de la société. On ne désamorcera pas le processus de séparation territoriale en augmentant le nombre d'îlotiers ou en réhabilitant plus fréquemment les logements sociaux. En effet, avec la dislocation du marché du travail, l'emploi et les relations d'emploi ont perdu de leur portée intégratrice tandis que le quartier redevenait l'un des principaux vecteurs de socialisation. [...]
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