Avec la modernité, l'Homme ne s'est plus soumis à la Nature, mais l'a dominé et a commencé à y puiser – comme le souligne le philosophe allemand Heidegger – comme dans un "fonds", considérant l'environnement comme une source infinie et gratuite de ressources naturelles et un vaste système d'absorption des déchets.
Dès la fin des années 1950, les limites de ce système ont commencé à apparaître à travers notamment la dénonciation d'une "économie destructrice", menaçant son capital écologique et donc intrinsèquement vulnérable. Depuis la fin des années 1980, les rapports scientifiques se sont multiplié, faisant le constat, comme le rapport Bruntland, de l'impact irréversible de nos modes de consommation et de production sur l'environnement, à travers les menaces actuelles que sont le réchauffement climatique, la déplétion des réserves en matières premières, la pollution de l'eau, du sol et de l'air, la menace de la biodiversité.
Dans le même temps, deux obstacles à la traduction dans nos modes de production, de transport, de société se sont maintenus, consistant d'une part, pour les ressources naturelles échangées sur les marchés, en des prix largement sous-évalués, d'autre part en la nature de « biens publics » des autres ressources.
[...] Roosevelt) permettant de créer des millions d'emplois grâce à des investissements de plusieurs milliards. Dans ce contexte, les investisseurs financiers - capital-risque, capitaux privés, marchés publics financiers et banques d'investissement - qui avaient jusqu'ici manifesté peu d'intérêt pour l'environnement, consacrent désormais une part croissante de leurs ressources aux technologies vertes, rassurés par un environnement institutionnel favorable et motivés par les perspectives de gain liées à une demande croissante des technologies propres. Ainsi, les investisseurs en capital-risque ont vu leurs investissements en faveur des technologies propres croître de en 2007 représentant désormais des investissements totaux aux États unis, Europe et Israël. [...]
[...] Bulle boursière Il existe en outre un réel risque de voir l'argent public et les marchés financiers s'engouffrer dans des secteurs ou des technologies non viables, parce qu'ils bénéficient d'un meilleur lobbying ou d'un effet de mode, comme le redoute l'économiste américain Robert Bell (City University of New York). De même, des incitations fiscales, couplées au comportement mimétique des marchés financiers, peuvent conduire à créer une nouvelle bulle financière sur la green tech de nature à déstabiliser le secteur pour plusieurs années. [...]
[...] Conclusion Avec la décennie actuelle, l'industrie telle que nous la connaissions entre dans une période de transition vers des pratiques réconciliant croissance économique et respect de l'environnement. Cette évolution est d'autant plus certaine qu'elle bénéficiera à tous, citoyens, gouvernements, et industrie. Il est désormais presque certain que les évolutions de nos modes de production, amorcées plus par contraintes économiques que par souci de protection de l'environnement, vont se transformer en une adoption généralisée de technologies plus respectueuses de l'environnement, par leurs procédés, produits ou consommations, et en retour transformer l'industrie en profondeur. Rouer M. et Gouyon A. [...]
[...] La mise en place de manière plus proactive de politique de protection de l'environnement, et la détention par l'entreprise de compétences vertes pourront aussi participer d'une stratégie de différenciation et conférant à l'entreprise un avantage concurrentiel monnayable. Exemple : La politique environnementale de L'Oréal (objectifs drastiques en terme de réduction de la consommation d'eau, d'énergie de et de progression du recyclage de 20 résulte du besoin de s'adapter à d'une demande plus exigeante en terme de comportement environnemental et de la réussite d'autres concurrents dans ce domaine. Une évolution des modes de production Les technologies vertes vont impacter l'industrie dans son fonctionnement même, participant à la transformation des stratégies industrielles ainsi que la conception des produits. [...]
[...] Des initiatives unilatérales ont pu se mettre en place assez rapidement. Or, pour l'instant, les systèmes unilatéraux mis en place sont souvent peu contraignants (comme les quotas ‘gratuits ' distribués par l'UE et la réticence à adopter une taxe carbone) afin de ne pas engendrer un surcoût trop important pour les entreprises et ainsi diminuer leur compétitivité (dilemme du prisonnier). La probabilité d'un marché mondial le seul vraiment efficace - est suspendue à un accord international qui sera long à venir. [...]
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