socialisme, utopique, société
En 1832, le journal saint-simonien le Globe emploie pour la première fois le terme de socialiste. En effet, le courant socialiste apparaît au début du 19ème sous la plume d'intellectuels pour la plupart français qui réagissent à l'échec de la Révolution et à la Restauration. Ils envisagent l'établissement d'une nouvelle société plus égalitaire et basée sur des communautés de travailleurs. Dès lors, Marx et Engels ont employé en 1846 le terme de socialisme utopique pour définir ce courant de pensée qui croit en la création d'une société nouvelle ex-nihilo. On peut tout de même s'interroger sur l'emploi du terme d'utopique : désigne-t-il uniquement un projet de nouvelle société ou une pensée réformatrice reprenant les aspirations libérales de la révolution ?
[...] Les communautés socialistes que nous allons détailler plus tard ont un aspect semblable à celles des débuts du christianisme. Elles sont fondées autour d'un personnage ou sur ses écrits, regroupent un nombre réduit de personnes qui doivent être les pionniers d'un nouveau modèle. Cabet (1788/1856) dira même « Le communisme, c'est le christianisme ». B. Les prémisses d'une nouvelle société L'avènement de la société industrielle Le début du 19ème siècle voit les débuts de la révolution industrielle avec l'apparition de nouvelles classes sociales (patrons, ouvriers, ingénieurs). La jeune classe ouvrière se constitue dans la misère et l'exode rural. [...]
[...] On voit dans le nom même l'importance de la religion et d'une organisation scientifique. Le phalanstère de Fourier est censé pouvoir faire vivre 400 familles dans l'autarcie. Des expériences de phalanstères ont été effectuées au Brésil, au Texas ou encore avec une société agricole d'Algérie. Le seul subsistant encore est le familistère de Guise, dans l'Aisne. Il fut fondé en 1859 par Godin, un industriel. Il abrita jusqu'à 1750 personnes dans des conditions de vie plus qu'acceptables. Héritages et influences du socialisme utopique A. [...]
[...] Les femmes participent activement aux activités économiques. Les communautés socialistes sont organisées comme un corps où chacun occupe une fonction précise. On voit ici le rejet de l'individualisme des Lumières et de la Révolution. Les communautés socialistes voient les colonies comme un territoire idéal afin de bâtir une nouvelle société. Ainsi, les fouriéristes s'établissent dans des terres vierges d'Amérique du Nord ou du Sud où ils comptent établir leur « Royaume des cieux » selon l'expression employée dans Le nouveau monde industriel et sociétaire. [...]
[...] Cette période charnière est aussi celle des débuts de la révolution industrielle notamment en Angleterre avec l'industriel Owen qui prend conscience de l'irruption d'une classe ouvrière. Ainsi, on peut tenter de mettre en évidence les fondements historiques et idéologiques du socialisme utopique. Ensuite, il s'agira d'étudier les différents modèles de sociétés imaginés par les socialistes utopiques et leurs tentatives d'application dans le monde réel. Enfin, le socialisme utopique a côtoyé d'autres mouvements de son temps comme le romantisme, et a influencé les différents courants de pensée de gauche comme le socialisme, le communisme et l'anarchisme. Les fondements du socialisme utopique A. [...]
[...] Enfin, l'harmonie esthétique recherchée par les romantiques peut se retrouver dans l'harmonie des communautés socialistes comme celle que décrit minutieusement Fourier. La collaboration entre romantiques et socialistes se maintient après la dispersion des mouvements socialistes en dès 1830. Par exemple, Pierre Leroux fonde avec George Sand La revue indépendante. Cependant, on ne peut pas faire des socialistes utopiques des romantiques. Leur vision du monde est portée vers l'avenir alors que celle des romantiques s'attache à décrire les maux du présent. Les socialistes sont des hommes d'action mus par un désir de progrès scientifique. [...]
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