Si le risque est inhérent à toute société, la vulnérabilité des établissements humains semble aujourd'hui s'accentuer face aux risques tant naturels, que technologiques ou industriels. C'est le résultat inéluctable d'une concentration croissante d'hommes et de leurs activités sur des espaces restreints et souvent densement urbanisés, et d'un foisonnement de mutations et d'innovations, touchant tous les domaines économiques.
[...] Ainsi, de nombreux sites industriels originellement implantés dans des zones éloignées s'étaient vus peu à peu rattrapés par des formes d'urbanisation nouvelles souvent incontrôlées. Parmi les causes principales de cette situation, on peut noter : - la dispersion des compétences entre les communes dotées d'un Plan Local d'Urbanisme (PLU) et la police des installations classées, exercée par l'autorité préfectorale - la raréfaction de l'espace consacré à l'habitat social, qui a parfois incliné les élus, en l'absence d'identification claire des risques et de règles juridiques adaptées, à développer des programmes d'aménagement trop près de certains sites. [...]
[...] C'est une époque où la notion de risque industriel n'existe pas officiellement. La coexistence des lotissements, de cités et des usines est considérée comme positive, permettant notamment aux personnes d'aller à pied, ou à vélo au travail De même, comme le note Alain Richaud[13], la concentration des activités en un lieu, génère un ensemble d'externalités positives. Si les entreprises appartiennent à des secteurs d'activité différents, leur concentration peut s'avérer bénéfique car la proximité des fournisseurs et/ou clients permet de diminuer significativement les coûts de transports, ainsi que les coûts de certains équipements indivisibles (alimentation en eau, électricité Ensuite, les firmes qui appartiennent à un même secteur d'activité peuvent bénéficier d'un bassin d'emplois spécifiques. [...]
[...] La directive 82/501/CEE du 24juin 1982 dite SEVESO I en donne la définition suivante : événement tel qu'une émission, un incendie ou une explosion d'importance majeure, résultant de développements incontrôlés, survenus au cours de l'exploitation d'un établissement couvert par ladite directive, entraînant un danger grave, immédiat ou différé, pour l'homme à l'intérieur ou à l'extérieur de l'établissement et/ou pour l'environnement et faisant intervenir ou une plusieurs substances dangereuses Après des décennies de développement incontrôlé (1950 1970), nul ne songeait à la possibilité de ces risques, faisant confiance en la science et ses progrès. Cependant, plusieurs accidents graves liés à ces risques industriels ont changé la donne, provoquant à chaque fois plus de dégâts. [...]
[...] Ce changement de conception naît avec l'apparition de risque majeur né suite à certaines catastrophes inhérentes à la période. La loi du 19 juillet 1976, abandonne l'obligation d'éloignement, rendue facultative pour tous les établissements, il ne s'agit plus désormais d'éloigner les nuisances, mais si ce n'est de les supprimer, à tout le moins de les réduire La loi du 22 juillet 1987 consacrée aux risques majeurs[7], modifiant la loi du 19 juillet 1976, a ensuite apporté les compléments juridiques nécessaires à la définition d'une politique de contrôle de l'urbanisation autour des industries à risques. [...]
[...] François Grosrichard, Le Monde du 21 septembre 2001 François EWALD, Le risque dans la société contemporaine. Jacques THEYS, L'environnement et les ressources au XXIème siècle Ulrich BECK, La société du risque, sur la voie d'une autre modernité. (2001) J P BAUD, Le voisin protecteur de l'environnement M REMOND-GOUILLOUD, Du droit de détruire Loi 87-565 du 22 juillet 198è relative à l'organisation de la sécurité civile, à la protection de la for^tt contre l'incendie et à la prévention des risques majeurs. [...]
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