En avril 2007, le monde découvrait avec surprise que c´est à un groupe chinois, Lenovo, que Greenpeace décernait le titre d´entreprise technologique la plus respectueuse de l´environnement. Dans le même temps, alors que la montée en puissance de la Chine semble inexorable, l´inquiétude grandit face aux conséquences des méthodes de gestion obsolètes et de l´éthique économique pour le moins défaillante qui règnent dans la plus grande partie du secteur productif chinois. La pollution industrielle chinoise devient un véritable casse-tête mondial : certains jours déjà, jusqu´à 25% des particules en suspension au dessus de Los Angeles sont « made in China ». Et l´état des salaires et des conditions de travail en Chine, où vit plus du quart de la population active mondiale, tirent inexorablement vers le bas les salaires et les normes de travail dans le reste du monde. L´internationalisation des entreprises chinoises a déjà provoqué une série d´incidents plus ou moins graves qui ont opposé des employeurs chinois à leurs employés ou parties prenantes un peu partout dans le monde, du groupe sidérurgiste Shougang confronté en 2006 à la grève des 600 ouvriers péruviens de sa mine de fer de Hierro Peru, jusqu´aux protestations contre le géant pétrolier Sinopec, qui ouvre des routes à la dynamite dans un parc naturel gabonais, en passant par l´incendie en 2004 d´entrepôts de chaussures chinois à Elche en Espagne, et les violentes protestations dans une mine de cuivre en Zambie en 2006 contre les firmes chinoises accusées d'exploiter les travailleurs locaux, de ne pas respecter le droit social et de piller les minerais.
[...] Les principes de la responsabilité d´entreprise font en effet de plus en plus partie des exigences minimales des consommateurs vis à vis des marques, et les secteurs manufacturiers ne sont désormais plus les seuls à devoir rendre des comptes. Le premier problème auquel doit faire face l´investisseur étranger qui fait le choix stratégique de la responsabilité sociale en Chine est très prosaïque : faire respecter les lois. Les dispositifs chinois en matière de droit du travail et de la protection de l´environnement, quoique souvent confus et peu opératoires, sont en effet bien plus ambitieux qu´on ne l´admet généralement. [...]
[...] & Zhao Wei (2003) Les performances chinoises reposent sur une main d'oeuvre bon marché et non sur une productivité élevée du travail ou sur de meilleures méthodes de management. Voir à ce sujet les conclusions du projet de réduction des heures supplémentaires mené par le cabinet Impactt "Tackling Supply Chain Labour Issues Through Business Practice" Impactt, octobre 2005 C´est l´une des observations du rapport «Tackling supply chain labour issues through business practice» L´étude du cabinet britannique Impactt en octobre 2005, qui encourage les investisseurs à s´engager activement sur le lieu de travail en Chine et conclut que la productivité peut être augmentée sans pour autant négliger le droit du travail. [...]
[...] Car dans la toute nouvelle culture d´entreprise chinoise, toute limitation compris par le droit du travail ou de l´environnement) est perçue comme une intrusion inacceptable dans les affaires privées. Dans les échanges entre acteurs économiques prévalent la recherche de profits à court terme, la concurrence féroce, loyale ou pas, et l´absence fondamentale de confiance dans les relations économiques, tandis que les modes de gestion restent inadaptés, inefficients[3] et sans transparence. Une situation d´autant plus grave socialement que le syndicat unique (All China Federation of Trade Unions, ACFTU) s´est jusqu´à présent montré peu enclin à la protestation. [...]
[...] Responsabilité sociale des entreprises en Chine : l´entreprise au coeur des enjeux du développement durable en Chine En avril 2007, le monde découvrait avec surprise que c´est à un groupe chinois, Lenovo, que Greenpeace décernait le titre d´entreprise technologique la plus respectueuse de l´environnement. Dans le même temps, alors que la montée en puissance de la Chine semble inexorable, l´inquiétude grandit face aux conséquences des méthodes de gestion obsolètes et de l´éthique économique pour le moins défaillante qui règnent dans la plus grande partie du secteur productif chinois. [...]
[...] Dans le même temps, plus question de quitter un fournisseur dont les audits auraient révélé des manquements graves. C´est ce que Disney a découvert à ses dépends en février dernier lors des manifestations de 800 ouvriers licenciés après que la multinationale ait annulé ses commandes à un fournisseur chinois accusé de mauvaises pratiques sociales. Les démarches de simple vérification de l´application des codes de conduite ayant montré leurs limites, l´entreprise qui se veut responsable est contrainte à sortir de la logique défensive de gestion des risques pour entrer dans une démarche proactive de long-terme. [...]
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