Desertec est un concept visant produire un flux d'énergie électrique disponible « à la demande » (ce qui nécessite une production constante) grâce à la mise en réseau de différents systèmes de production d'énergie renouvelable au moyen de lignes à haute tension (SuperGrid), et dont l'un des éléments-clés est l'exploitation du puissant rayonnement solaire reçu par les déserts.
Cette énergie permettrait à terme non seulement d'alimenter « plus de 90% de la population mondiale en courant produit dans les déserts », mais également de produire de l'eau douce –utilisable par les ménages et l'agriculture– dans des régions ou cette ressource manque cruellement, tout en réduisant la dépendance aux énergies fossiles et minérales, limitant par conséquent la production de gaz à effet de serre.
Le projet Desertec a ainsi l'ambition (en toute modestie) de répondre à plusieurs défis cruciaux auxquels l'humanité sera confrontée dans les décennies à venir : pénurie d'énergie, pénurie d'eau, production agricole insuffisante et changement climatique. Pour autant que la « volonté politique » des pays potentiellement producteurs soutienne activement le concept, selon ses instigateurs.
[...] Si l'on prend en compte la durée de vie estimée d'une centrale (25 a plus de 40 ans selon les sources), cela paraît effectivement très avantageux. De plus, Desertec argumente que les composants sont en grande partie recyclables et réutilisables pour de nouvelles centrales Désalinisation et production d'eau douce Un autre aspect du projet à considérer est la désalinisation de l'eau de mer. Depuis une quarantaine d'années, le bassin méditerranéen accueille des centrales qui exploitent l'eau de mer pour produire de l'eau douce, une ressource très rare dans bien des pays de la région MENA. [...]
[...] Parallèlement, ce réseau a la prétention répondre au manque d'eau potable de cette région grâce à des centrales de désalinisation de l'eau de mer alimentées par l'énergie résiduelle du réseau (système de cogénération électricité-chaleur par exemple). Les instigateurs du projet vont jusqu'à envisager l'ouverture de nouvelles perspectives pour l'agriculture des pays producteurs d'énergie grâce à cette source d'eau douce. Dimension technique 1. Les centrales à concentration solaire Si le réseau final prévoit de connecter divers types de production d'énergie renouvelable –éolienne, photovoltaïque, hydraulique, biomasse, géothermique– c'est la chaleur du soleil qui constitue la pierre angulaire du système. [...]
[...] Mais le projet pilote de Desertec anticipe également la demande croissante en eau et en énergie de la région MENA. Il permettra de développer les énergies renouvelables au Sud et créera ainsi une nouvelle source de revenus pour la région. Desertec pourrait même constituer une solution à moyen terme pour les pays dont l'économie est basée essentiellement sur l'exportation de pétrole et qui verraient leur production baisser dans un futur proche. Il est en outre prévu que le projet engendre la création de plus de 2 millions d'emplois jusqu'en 2050. [...]
[...] Pour parer à cette situation, Desertec propose de produire de l'eau douce grâce à l'énergie produite par ses centrales solaires, par exemple en alimentant leurs circuits de refroidissement avec de l'eau de mer pour ensuite récupérer de l'eau douce par condensation. Le problème est que si l'eau de mer n'est pas totalement évaporée au cours du processus et est rejetée sous une forme concentrée dans la mer, il est à prévoir des impacts négatifs sur les écosystèmes marins, surtout en cas de production à grande échelle Autres aspects à prendre en considération Par ailleurs, on peut questionner l'impact écologique qu'auront ces installations sur la région MENA. [...]
[...] Ce sont donc a priori ces systèmes qui seront privilégiés dans le projet Desertec, l'objectif principal étant de produire du courant électrique. Des deux types de centrales à concentration ponctuelle existant actuellement, les collecteurs paraboliques ont l'avantage de pouvoir fonctionner sans eau (comme celles de type Dish-Stirling : un miroir parabolique concentre directement l'énergie solaire sur un moteur thermodynamique contenant un gaz, cf. figure mais sont pour l'instant plutôt destinés à de petites productions locales. En revanche, les centrales à tour permettent une production plus importante grâce à de nombreux miroirs dont les reflets convergent vers un point central, mais nécessitent également une surface très importante[8], ce qui rend les immenses étendues désertiques d'autant plus attrayantes. [...]
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