environnement, enjeux environnementaux, écologie, réchauffement climatique, révolution industrielle, pollution, agriculture, déforestation, ressources naturelles, urbanisation
« Notre consommation n'étant jamais réglée sur nos produits, nous détruirons toujours plus de bois que la nature ne nous en accordera (...). Nous devons donc désirer, pour la génération future, que le Gouvernement prévoyant les malheurs avant qu'ils arrivent se charge de les prévenir, que le Père d'un peuple protège les semis et plantations, qu'il les encourage » (Armand Fougeroux de Blavau, « Mémoire sur les espèces de Pins qui sont à préférer pour réparer les parties de nos forêts dégarnies de chênes », Mémoires d'agriculture d'économie rurale et domestique, Automne, 1785, p. 57). Cette assertion d'Armand Fougeroux de Blavau démontre que la question environnementale est une problématique atemporelle et demeure intimement liée à l'évolution humaine. Certes, la préoccupation pour l'environnement au XVIIIe siècle n'était pas aussi répandue qu'aujourd'hui, mais on y décelait d'ores et déjà une prise de conscience sur les conséquences de certaines activités humaines sur l'environnement.
[...] La construction d'une réflexion scientifique autour de l'environnement va alors susciter l'intérêt de plusieurs intellectuels : les philosophes, les historiens, les juristes, les économistes, les météorologues etc. Tous s'emploient à mettre en perspective une problématique à la fois naissante et préoccupante. Le XVIIIe siècle aura donc suscité un enjeu réel sur plusieurs plans : social, économique, scientifique et politique. Dès lors, comment les sociétés humaines ont-elles progressivement pris conscience de la nécessité de protéger l'environnement ? Pour tenter de répondre à cette interrogation, il convient d'envisager d'une part l'émergence progressive de la préoccupation environnementale et d'autre part l'ambivalence de l'emprise de l'homme sur l'environnement (II). I. [...]
[...] Cette affirmation souligne d'emblée la capacité de l'homme à façonner l'environnement conformément à ses aspirations. Dans ce sens, l'on remarque qu'au XVIIIe siècle, le défrichement du bois constitue « une solution viable pour réguler la température dans les colonies » ((Marianne Volle « Défricher, féconder, acclimater - Enjeux idéologiques du discours sur la nature américaine dans les textes viatiques face au « sort qui menace la France de stérilité » » (p. 338). Dans son Mémoire sur les avantages et la Culture des Arbres étrangers, André Thouin démontre qu'acclimater les arbres américains « permettrait de reboiser la France, d'en refroidir le climat et de l'humidifier » (André Thouin, « Mémoire sur les avantages et la Culture des Arbres étrangers pour l'emploi de plusieurs terrains de différentes natures, abandonnés comme stériles », Mémoires d'agriculture d'économie rurale et domestique, Hiver, 1786). [...]
[...] Dans le sillage de sa pensée, on estime que les nations peuvent transformer rationnellement la planète en changeant judicieusement l'environnement et en fixant la température du climat qui leur semble acceptable et convenable. Cette vision utilitariste des transformations de la nature est appréhendée par Fressoz qui met en lumière la relation humaine avec la nature et l'impact de la technologie sur l'environnement. Cette perception du rapport de l'homme à son environnement soulève délicatement les problèmes liés à aux dérives des transformations incontrôlées de l'environnement, pour lui-même, mais aussi pour l'environnement. En clair, l'exploitation démesurée et incontrôlée de l'environnement risque d'engendrer des conséquences intenables. [...]
[...] La prise de conscience de l'influence humaine sur l'environnement Selon Jean-Baptiste Fressoz et Fabien Locher, « l'idée d'une dégradation climatique suscitée par l'action humaine peut-être identifié dès le 17e siècle sur le terrain de européens » (Jean-Baptiste Fressoz et Fabien Locher, « L'agir humain sur le climat et la naissance de la climatologie historique, XVIIe et XVIIIe siècle », Revue d'Histoire moderne contemporaine n° 62 p. 50). Ainsi, la prise de conscience des préoccupations environnementales au XVIIIe siècle, s'inscrit dans la continuité des idées amorcées et développées au XVIIe siècle. Cette prise de conscience de « l'agir humain sur le changement climatique » (Marianne Volle, Marianne Volle « Défricher, féconder, acclimater Enjeux idéologiques du discours sur la nature américaine dans les textes viatiques face au « sort qui menace la France de stérilité » », p. 335) se matérialise par des discours, des écrits, des avis et des mémoires scientifiques. [...]
[...] Les transformations de la nature par les activités humaines Suivant une conception née et véhiculée au XVIIIe siècle, la nature doit être « considérée pour ses richesses qu'il importe de connaître pour mieux les exploiter » (Marianne Volle, p. 344). Il apparaît ainsi que « la rhétorique d'une nature vierge qui aurait besoin d'être régulée et cultivée » (Marianne Volle, Marianne Volle « Défricher, féconder, acclimater Enjeux idéologiques du discours sur la nature américaine dans les textes viatiques face au « sort qui menace la France de stérilité » », p. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture