En 1996 le premier sommet mondial de l'alimentation fixait un objectif ambitieux : diviser par deux le chiffre des 840 millions d'affamés d'ici 2015 ; mais en 2002 le nombre de personnes souffrant de faim dans le monde restait évalué à 800 millions. En effet, si pendant les 30 dernières années, les disponibilités alimentaires se sont accrues à l'échelle de la planète, de fortes disparités subsistent entre pays du Nord et pays du Sud.
De plus, la croissance démographique mondiale s'accentue: on estime à 9 milliards d'individus la population mondiale attendue en 2050. Sachant qu'environ 80% de cette population résidera dans des régions aujourd'hui en voie de développement, subvenir aux besoins de cette population future pose de nouveaux défis. Alors que l'exode rural vide les campagnes de ses agriculteurs, il semble vital d'accroître les rendements agricoles. Les OGM pourraient-ils être une solution au problème de la faim dans le monde ? C'est en tout cas l'un des arguments des compagnies de biotechnologies face au scepticisme des consommateurs européens. Mais cette solution ne va pas sans soulever des polémiques à la fois éthiques, économiques, sociales et environnementales, illustrées par l'affaire de la Zambie en 2003 (les Etats-Unis cherchant à résoudre la crise alimentaire en Zambie en écoulant leur maïs transgénique excédentaire rejeté par les consommateurs européens avaient accusé l'Union Européenne de faire obstacle à la liberté de commerce et d'adopter une attitude immorale conduisant à affamer les pays africains).
Ainsi s'il y a 20 ans, la seule solution envisageable pour réduire la faim dans le monde était l'accroissement de la productivité, l'idée d'un développement durable oblige aujourd'hui à prendre en compte un certain nombre de facteurs sociaux et environnementaux.
[...] En effet, ce système semble favoriser les grosses exploitations au détriment des petits paysans. Comme le montre Vandana Shiva, la révolution verte a eu des effets pervers en sélectionnant un nouveau profil d'agriculteurs s'adaptant aux échanges économiques de la mondialisation par l'adoption de la monoculture industrielle. Son effet a donc été de marginaliser en retour la polyculture traditionnelle globalement plus productive dans une logique vivrière. Autrement dit, l'émergence d'une population d'agriculteurs intégrés a eu pour contrepartie l'élimination et l'appauvrissement d'un nombre croissant de petits paysans qui ont rejoint le rang des exclus. [...]
[...] Ainsi s'il y a 20 ans, la seule solution envisageable pour réduire la faim dans le monde était l'accroissement de la productivité, l'idée d'un développement durable oblige aujourd'hui à prendre en compte un certain nombre de facteurs sociaux et environnementaux. I. Les OGM: une technologie au service de la faim dans le monde 1. Accroître les rendements: la révolution verte Au sortir des deux guerres mondiales, le boom démographique a exigé des solutions rapides pour subvenir aux besoins alimentaires de la population mondiale. Ainsi se sont développées les biotechnologies agricoles au cœur de ce qu'on a appelé la "révolution verte". [...]
[...] Cette limite fut fixée à 10000 Ainsi tant qu'un fermier ne gagnait pas plus de $ par an, aucune participation ne devait être payée à la Syngenta pour une utilisation commerciale de son riz. Il n'y avait pas de taxe prévue pour une utilisation du riz doré, ainsi les fermiers pouvaient conserver des graines et les replanter. Cependant bien que le riz doré fût développé comme outil humanitaire il rencontra une importante opposition de la part des écologistes et des altermondialistes, il n'est donc toujours pas disponible pour la consommation humaine. [...]
[...] Les OGM peuvent-ils apporter une réponse au problème de la faim dans le monde? En 1996 le premier sommet mondial de l'alimentation fixait un objectif ambitieux : diviser par deux le chiffre des 840 millions d'affamés d'ici 2015 ; mais en 2002 le nombre de personnes souffrant de faim dans le monde restait évalué à 800 millions. En effet, si pendant les 30 dernières années, les disponibilités alimentaires se sont accrues à l'échelle de la planète, de fortes disparités subsistent entre pays du Nord et pays du Sud. [...]
[...] En effet, les recherches effectuées dans le domaine des biotechnologies agricoles correspondent à un système agraire associé à un système agro- alimentaire industriel non adapté aux systèmes agraires des PVD. Enfin si les OGM sont une solution possible, ils ne sont qu'une solution partielle et non durable. Une analyse des problèmes de la faim dans le monde a depuis longtemps montré qu'ils ne sont pas tant liés à des problèmes de manque de nourriture dans le monde, qu'à des problèmes de stabilité politique et de redistribution des richesses. [...]
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