Les prédateurs ont un rôle irremplaçable dans l'équilibre naturel d'un écosystème. On a récemment observé que les réponses comportementales des proies aux prédateurs ont des effets importants dans les écosystèmes, ils permettent de conserver une certaine homogénéité des espèces, ce qui régule le taux de natalité et de mortalité des proies. Les scientifiques ont donc mis en place des méthodes pour mesurer la peur chez les animaux. Celles-ci permettent de mettre en évidence des mesures temporelles, le temps qu'une proie met avant de prendre la fuite et des mesures spatiales, la distance que le prédateur ne peut franchir avant que la proie réagisse. Il est également intéressant de prendre en compte l'instant où la proie est vigilante. Cependant dans tous les cas, la disponibilité, l'abondance et la localisation de la nourriture jouent un rôle important dans ce temps de vigilance. Nous étudierons les trois méthodes les plus couramment utilisées à savoir : la distance de fuite, la vigilance et le Giving-Up Density (GUD). Le matériel et le protocole expérimental, explicités dans chaque cas, mettent en évidence des problèmes méthodologiques tant techniques que conceptuels.
[...] De même, si l'observateur n'a pas conscience de l'existence des jeunes, il interprétera mal la vigilance extrême du groupe. De même, les réactions peuvent varier selon le tempérament propre de l'individu mais aussi selon la vitesse d'approche d'un éventuel prédateur. Dans l'étude sur les galahs, Cardenas et coll. mettent en évidence le fait que la distance de fuite varie selon la vitesse d'approche du prédateur : plus ils vont vite, plus les oiseaux fuient rapidement. (Fig. 17) En général, il serait intéressant de prendre en considération les caractéristiques propres de l'individu et du prédateur (vitesse, endurance) Fig 17 : Résultats de l'étude de Cardenas et coll B. [...]
[...] - De la présence d'individus particuliers qui modifient le comportement du groupe: guetteurs, femelles gestantes et/ou allaitantes, jeunes, individus plus âgés, mâle/femelle dominant(e), etc. Toute étude nécessitera une connaissance préalable de l'espèce étudiée afin d'éviter des interprétations fausses de comportements observés. Si on sait que l'espèce est plutôt grégaire alors on peut ajuster le protocole expérimental : on choisit un individu éloigné du groupe qui n'interagit pas avec les autres membres et on prend soin d'observer les interactions entre les individus afin de détecter la présence d'individus particuliers. Ainsi, on minimise les erreurs qui peuvent être commises dans l'interprétation des résultats. [...]
[...] 917–922 Lima S.L., Dill L.M Behavioral decisions made under the risk of predation : a review and prospectus canadian Journal of Zoology 68 : 619-640 Lima S.L, Zollner P.A et Bedneko P. A Predation, scramble competition, and the vigilance group size effect in dark-eyed juncos (Junco hyemalis) Behaviour Ecology Sociobiology 46: 110±116 Merckelbach H.,Van den hout M.A.,Van der molen G.M Fear of animals : correlations between fear ratings and perceived characteristics. Psychological reports 60, p 1203-1209 Oyugi, J. O., and Brown, J. S Giving-up densities and habitat preferences of European starlings and American robins. [...]
[...] Sur l'exemple d'une espèce craintive et discrète, seule la technique du GUD peut être appliquée. Si l'espèce est craintive mais se laisse observer, on peut utiliser la méthode de la distance de fuite. Si l'espèce est relativement sédentaire, elle permet une observation prolongée alors la méthode de vigilance est particulièrement favorisée. La sociabilité et les facteurs confondants peuvent fausser l'interprétation des résultats s'ils ne sont pas pris en compte. A ce jour, il existe deux types d'écologistes : ceux qui étudient le comportement et ceux qui étudient la dynamique des populations. [...]
[...] distance au couvert) Il procède par une approche focale où il est centré sur un individu et enregistre en continu ou par une approche plus vaste où il enregistre un groupe à intervalles réguliers Il recense les différents types de comportements et crée une échelle de vigilance caractéristique de l'espèce Il calcule la fréquence et la durée moyenne des évènements de vigilance et met en relation avec les facteurs explicatifs d'intérêt Fig.10 : Jinco ardoisé, Junco hyemalis Fig.11 : Le caméléon , nom venaculaire des chamaeleonidae peut se confondre dans son paysage. B.3) Résultats La plupart des espèces sont moins vigilantes lorsqu'elles sont à couvert. L'effet de groupe, permet d'être moins vigilant et ainsi de posséder plus de temps pour se nourrir. Cependant chez le kangourou gris Macropus giganteus, les femelles passent plus de temps à regarder les autres membres du groupe plutôt qu'être attentives à l'entrée éventuelle d'un prédateur. Dans ce cas, le temps de vigilance diminue quand la taille du groupe augmente (Favreau et coll. 2011), (Fig. [...]
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