L'histoire commence en 2004 par un voyage du Premier Ministre français Jean-Pierre Raffarin au Brésil. Ce dernier ramène dans ses valises le projet de développer les biocarburants sur le territoire national. Très vite, une loi est votée pour porter à 10% la part des biocarburants dans les carburants d'ici à 2015. De régimes fiscaux allégés à la mise en place de cinq cents pompes à éthanol : les années 2004 à 2006 sont les années roses des carburants verts.
Puis vient l'année 2007. Successivement, l'OCDE et l'ONU mettent en garde le monde, des risques que le développement des biocarburants fera peser dans les années à venir sur la production agricole mondiale. Jean Ziegler, rapporteur spécial de l'ONU sur le droit à l'alimentation, a d'ailleurs proposé un moratoire de cinq ans sur les biocarburants pour suspendre la production et prendre le temps de rechercher des solutions alternatives.
Les biocarburants ne sont-ils donc qu'une mode ou peuvent-ils être une alternative crédible au pétrole ?
[...] Et pendant ce temps-là, l'ONU réfléchit à un moratoire sur le sujet tandis que la FAO et l'OCDE ne savent plus très bien quoi dire et quoi faire, rapports positifs et négatifs se succédant. Et fort heureusement, les pays pétroliers se tiennent pour le moment en retrait du dossier. Et si l'avenir de la Terre passait par la voiture électrique ? Jean-Noel Cuénod, 12/10/2007, pour La Tribune de Genève LSA, 30/11/2006, Les biocarburants bousculent l'alimentaire Challenges, 25/06/2008, Paul Loubière, Faut-il interdire les biocarburants ? Challenges du 29/05/2008 Plantes oléagineuse avec des propriétés comparable au colza et poussant sur des terres semi-arides. Pailles, tiges, feuilles, résidus de foresterie etc. [...]
[...] Il se base sur un argument-choc et très parlant : faire un plein de 50 litres de biocarburants représente la consommation de 226 kilos de maïs, soit de quoi nourrir un enfant mexicain un an durant. Que penser ? Les biocarburants ne sont-ils donc qu'une mode ou peuvent-ils être une alternative crédible au pétrole ? La réponse à cette question n'a pas encore été trouvée que déjà les premiers quotas sont là : les lois imposent déjà aux raffineries d'insérer, dans toute l'UE et aux USA, entre 2 et de biocarburants dans l'essence et le gasoil, avant de passer à 5 puis 10% dans les années à venir. [...]
[...] Peut-on faire machine arrière ? Si c'est le cas, le pétrole devra remplacer l'éthanol déjà présent dans les carburants. S'ensuivra une hausse subite de la demande de pétrole, pouvant porter le prix du baril à des niveaux insoupçonnés jusqu'alors. La réponse est donc négative[3]. Au Brésil les biocarburants proviennent de la production de cannes à sucre[4]. Plante à double récolte annuelle et non nécessaire à la nourriture humaine. En Europe, les biocarburants sont à base de colza, de maïs ou de blé, et ces plantes-là, qui ne sont récoltées qu'une seule fois par an, sont indispensables à la survie humaine ou à celle des animaux d'élevage. [...]
[...] Ainsi, il serait bon de n‘autoriser par exemple que la production de biocarburants n'ayant aucune influence sur le cours des produits agricoles vitaux. Dehors le blé, le colza, le soja et le maïs, bienvenue à la canne à sucre, le jatropha[5] et la biomasse lignocellulosique[6] ! Aujourd'hui le monde est partagé, même si son intérêt est de rester uni : des pays émergents se sont lancés dans la production de biocarburants y voyant un moyen de développer leur industrie agricole, alors que d'autres dans le même temps subissent la flambée du prix des céréales et voie des émeutes de la faim éclater. [...]
[...] Manger ou conduire, il va falloir choisir! Les biocarburants. Hier, remède miracle au réchauffement climatique et pilule magique allant permettre de remplacer le pétrole. Aujourd'hui, responsable des émeutes de la faim et de la hausse des prix des matières premières agricoles. Explorons les cinq dernières années pour comprendre ce revirement de jugement de la part de la communauté internationale. L'histoire commence en 2004 par un voyage du premier ministre français Jean-Pierre Raffarin au Brésil. Ce dernier ramène dans ses valises le projet de développer les biocarburants sur le territoire national. [...]
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