« L'art d'être parasite ». En paraphrasant ce titre du livre de Claude Combes, il nous semble que l'on peut résumer une vision largement répandue aujourd'hui : celle de l'homme comme prédateur et exploiteur insouciant et arrogant, qui ne se soucie pas des dégâts causés à son environnement et des conséquences pour les générations futures. En ce sens, l'homme serait effectivement un ‘parasite', c'est-à-dire un organisme extérieur qui se nourrit de l'énergie d'un autre corps jusqu'à son épuisement. Ce corps est ici la Terre, que l'on perçoit de nos jours comme une victime qui souffre des actions inconsidérées de l'homme.
Or, cette image est récente, et à relier aux évolutions économiques et technologiques du XXe siècle. Ces dernières sont la source de discours alarmistes, parfois catastrophistes, prévoyant dérèglement climatique, montée des eaux, désastres humanitaires, conflits internationaux dus à la question de l'eau, etc. De cela, on peut déduire que l'homme ne se préoccupe pas de la Terre en elle-même. D'ailleurs, il n'est ‘là' que depuis 100 000 ans (pour sa version ‘Sapiens') : la Terre est plus ancienne, et lui survivra certainement. On estime que ‘notre' soleil continuera de briller pendant encore quatre milliards d'années, ce qui garantit de beaux jours à la biosphère, quelle qu'elle soit. Penser la Terre comme intrinsèquement liée à l'homme est purement nombriliste. C'est plutôt l'homme qui est fondamentalement dépendant de la planète, berceau de la vie. Aussi la question de savoir si l'homme est un parasite sur Terre est à mon avis une fausse question. En effet, l'homme se soucie avant tout de sa propre survie et les débats contemporains montrent bien que le but recherché est d'agir dans les intérêts de l'homme. Aussi vais-je orienter cet exposé selon la question : quelle est la relation à la Terre qui peut permettre la survie du monde humain tel que nous le connaissons ?
[...] Est en jeu la capacité de l'homme à être un bon ‘jardinier' de la Terre, à prendre soin de son environnement et donc de ses semblables. Il semble que le défi ultime pour l'homme soit de réaffirmer sa propre humanité. De nouveau, l'histoire nous enseigne que cela est possible. Grâce à une technologie appropriée et à une ferme détermination, les Israéliens ont fait fleurir le désert du Néguev, les Français ont dompté les dunes de sable qui envahissaient les Landes, les Arabes ont fait naître les vergers de Ghuta à Damas ou encore les palmeraies de Matmata à Tunis. [...]
[...] Mais il l'est pratiquement toujours quand celle-ci néglige sur le long terme la gestion de ses ressources naturelles, de son environnement et de la croissance de sa population. Certains voient donc dans des phénomènes contemporains tels que la déforestation ou la pénurie à venir de pétrole les prémices de l'effondrement. D'autant plus que le système économique néolibéral en vigueur semble accélérer le processus. La théorie de la main invisible de Smith devrait pourtant se préoccuper d'environnement, dans le sens où il sert les intérêts collectifs des agents économiques sur le long terme. [...]
[...] En cause, les progrès technologiques et la foi en la science qui émerge en Occident avec la révolution industrielle. Ainsi le président Théodore Roosevelt de prononcer, en 1908, les mots suivants : L'homme peut surpasser la nature en obligeant ses ressources à se recycler et même à se reconstituer afin de pouvoir les utiliser de façon toujours profitable Cette vanité trouve sa source dans la capacité de l'homme de percevoir les virtualités latentes et de les faire apparaître en modifiant l'environnement, en créant ainsi la diversité qui caractérise la planète et un environnement harmonieux à vivre. [...]
[...] Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie, Gallimard, coll. essais' pages Dubos, René Jules. Courtisons la Terre, Stock, Paris pages Hulot, Nicolas & Barbault, Robert & Bourg, Dominique. Pour que la Terre reste humaine, Le Seuil, Paris pages Lambin, Eric. La Terre sur un fil, Le Pommier, Paris pages Lamy, Michel. La biosphère, la biodiversité et l'homme, Ellipses-marketing, paris pages Reclus, Elisée. L'homme et la terre, Maspero, Paris vol + 222 pages Smouts, Marie-Claude et alii. [...]
[...] L'homme, parasite sur la peau de la Terre ? Introduction L'art d'être parasite En paraphrasant ce titre du livre de Claude Combes, il nous semble que l'on peut résumer une vision largement répandue aujourd'hui : celle de l'homme comme prédateur et exploiteur insouciant et arrogant, qui se fie des dégâts causés à son environnement et des conséquences pour les générations futures. En ce sens, l'homme serait effectivement un ‘parasite', c'est-à-dire un organisme extérieur qui se nourrit de l'énergie d'un autre corps jusqu'à son épuisement. [...]
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