A l'heure des bilans de l'année 2005, assureurs et réassureurs ne peuvent que former le vœu d'une année plus clémente. Les catastrophes naturelles de l'année passée sont toujours dans les mémoires et dans les statistiques. A tire d'exemple, le seul évènement Katrina (qui constitue à ce jour la plus lourde catastrophe pour le secteur de l'assurance) a atteint 50 milliards de dollars . Malheureusement, l'année 2006 ne laisse pas présager de répit. Un nouveau risque, la grippe aviaire, suscite aujourd'hui toutes les inquiétudes. Le scénario catastrophe évalué par l'Institut de veille sanitaire (France) évoque les chiffres suivants : 9 à 21 millions de malades et 91 000 à 212 000 décès uniquement pour la France en cas d'absence de mesure adaptées. Mais l'enjeu dépasse largement les frontières nationales : en effet, il pourrait s'agir de faire face à une pandémie planétaire si le virus mute et se propage à l'homme.
Face à ces scénarios catastrophes, les différents acteurs que sont les entreprises, les pouvoirs publics et les assureurs se préparent. Ainsi, quelles mesures une grande entreprise industrielle internationale peut-elle mettre en œuvre afin de réduire l'impact d'une catastrophe de ce type, pour elle-même, son personnel, ses clients ? Du côté des assureurs et des pouvoirs publics, quels sont leurs rôles respectifs pour traiter ces crises mais également les anticiper ?
Nous aborderons ce sujet dans sa dimension internationale. Cependant, la spécificité du cas français, notamment ses particularités réglementaires en matière de catastrophes naturelles, nous amènera à le développer plus largement.
Nous verrons ainsi que ces crises représentent des enjeux majeurs (première partie), contre lesquels les entreprises doivent se prémunir en adoptant des mesures de protection adaptées, notamment à travers leur couverture d'assurance (deuxième partie), mais que devant l'ampleur de ces risques, l'association entreprise - pouvoir public demeure une solution incontournable (troisième partie).
[...] Ainsi, une faute dans la gestion d'un de ces risques peut être sévèrement reprochée. George W. Bush en a d'ailleurs fait l'expérience lors de sa désastreuse gestion de l'épisode Katrina. Mais au- delà des conséquences politiciennes de la crise, une mauvaise gestion peut entraîner la mort de milliers d'hommes. Ainsi, l'ensemble de la communauté internationale pouvoirs publics, entreprises et particuliers doit peu à peu prendre conscience de la nécessité d'une action concertée en matière de gestion des risques catastrophiques : elle apparaît en effet comme la meilleure solution face à des risques par nature immaîtrisables. [...]
[...] Plusieurs organismes sont de nature à aider les entreprises dans cette tâche. Ainsi, par exemple, les entreprises peuvent trouver sur le site du Medef des fiches pratiques détaillant les mesures concrètes à prendre.[8] De même, les associations professionnelles nationales de Risk Management jouent également un rôle actif en apportant un soutien aux responsables concernés : à titre d'exemple, l'AMRAE a récemment mis en place un réseau d'information destiné à ses membres, ainsi qu'un espace Internet à accès réservé qui leur permet d'échanger sur la nature des risques et les bonnes pratiques à mettre en œuvre[9]. [...]
[...] Du côté des assureurs et des pouvoirs publics, quels sont leurs rôles respectifs pour traiter ces crises mais également les anticiper ? Nous aborderons ce sujet dans sa dimension internationale. Cependant, la spécificité du cas français, notamment ses particularités réglementaires en matière de catastrophes naturelles, nous amènera à le développer plus largement. Nous verrons ainsi que ces crises représentent des enjeux majeurs (première partie), contre lesquels les entreprises doivent se prémunir en adoptant des mesures de protection adaptées, notamment à travers leur couverture d'assurance (deuxième partie), mais que devant l'ampleur de ces risques, l'association entreprise - pouvoir public demeure une solution incontournable (troisième partie). [...]
[...] D'autre part, en termes de protection des salariés, les catastrophes naturelles et la grippe aviaire constituent des menaces réelles contre lesquelles il est important de réagir. Enfin, vis-à-vis des clients, les entreprises sont exposées à un double risque d'image et de responsabilité (surtout dans le cas de la grippe aviaire). Une étude récemment menée par la FERMA (Fédération Européenne de Risk Management) vient confirmer la pertinence de ces trois grands axes de préoccupation des entreprises en recensant les principales inquiétudes des risk managers vis-à-vis du risque de grippe aviaire : les questions les plus souvent évoquées par les responsables sont ainsi les restrictions pesant sur les déplacements ; les effets induits pour les fournisseurs étrangers ; l'impact potentiel d'une épidémie sur la capacité des entreprises à tenir leurs engagements contractuels et le risque de chute de la demande pour les sociétés vendant des biens et des services aux consommateurs.»[2]. [...]
[...] En effet, au-delà des mesures dites de bon sens (fermer les locaux, surélever le matériel etc.) les entreprises peuvent se protéger contre ce type de risque par leur couverture d'assurance. En France, la couverture contre les catastrophes naturelles est même obligatoire. Il s'agit du régime Cat'Nat instauré en 1982 : pour chaque police incendie souscrite, le régime prévoit 12% de la prime perçue pour couvrir le risque de catastrophe naturelle. Ces sommes réunies par l'ensemble des assureurs dommages constituent un fond qui sera utilisé en cas de catastrophe naturelle confirmée par arrêté interministériel. Les entreprises doivent cependant garder à l'esprit que ce fond ne résout pas tous les problèmes. [...]
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