Avec la prise de conscience de la menace climatique, notamment sous l'impulsion des rapports rendus par les scientifiques du GIEC, groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, créé par l'ONU en 1988, la protection de l'environnement est devenue un véritable enjeu politique. En effet, il existe aujourd'hui un consensus à la fois sur l'origine anthropique du réchauffement climatique, et sur ses impacts (précipitations, sécheresse, épidémies tropicales, ou encore l'augmentation du nombre et de la force des cyclones tropicaux: cyclone Mitch au Guatemala en 98, cyclones Katrina et Rita en 2005).
Or le changement climatique a pour caractéristique d'être un bien public global, puisque ses effets sont indivisiblement répartis à la surface de la planète, et qu'aucun pays ne peut décider de s'isoler ou de protéger sa population de l'augmentation des émissions de GES, contrairement aux biens publics locaux, qui peuvent être traités au niveau national. La préservation du climat semble donc appeler une véritable coopération multilatérale.
Ainsi, en 1992, au sommet de la Terre de Rio, la convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques a été ratifiée par 190 pays, et les pays industrialisés se sont engagés à stabiliser leurs émissions à leur niveau de 1990 à l'horizon 2000. Puis à Kyoto en 1997, ils ont adopté des objectifs quantifiés légalement contraignants, en vue d'une réduction moyenne totale de 5,2 % de leurs émissions de GES par rapport à leur niveau de 1990 à l'horizon 2008-2012. L'objectif ultime de la Convention étant de « stabiliser les concentrations de GES dans l'atmosphère à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse du système climatique ».
Cependant, l'entrée en vigueur de Kyoto en février 2005, huit ans après le début des négociations, traduit la difficulté à coordonner de manière efficace les politiques climatiques. Et si la prise en charge du climat exige la participation de tous les pays du monde, la nécessité d'actions significatives pour sa protection fait encore débat et conduit donc à se demander si une gouvernance climatique à l'échelle mondiale s'impose réellement. De plus, ce problème d'environnement global pose un problème d'action collective d'autant plus complexe que les dommages encourus ne peuvent pas être estimés avec précision dans l'état actuel des connaissances scientifiques.
Les difficultés croissantes des Etats à accepter des compromis au nom de la stabilité climatique dans le cadre du Protocole de Kyoto, remettent en cause l'efficacité et donc la nécessité d'une gouvernance climatique mondiale. Mais sur la base du Protocole de Kyoto, une gouvernance climatique mondiale peut s'imposer à condition d'en renouveler le cadre et d'en améliorer les modalités d'action.
[...] Ainsi, les petits Etats insulaires ou les PMA d'Afrique subsaharienne ont de bas revenus, de faibles émissions et sont très vulnérables; la Chine, l'Inde ou l'Indonésie ont des revenus modestes avec de fortes émissions. Les membres de l'OPEP comme le Nigeria ou l'Arabie Saoudite ont un niveau de richesse plus important mais avec une économie tributaire des énergies fossiles. Enfin, des pays émergents comme le Brésil, l'Argentine ou la Thaïlande combinent un revenu moyen avec un total important d'émissions. Dans ce contexte, un même niveau d'engagement ne peut donc être attendu de la part d'un groupe de pays si hétérogène. [...]
[...] Ainsi, les Américains ont signé en juin 2005 un accord de partenariat Asie-Pacifique sur le climat avec l'Australie, la Chine, l'Inde, la Corée du Sud et le Japon, qui totalisent 47% des émissions mondiales de GES. Ce partenariat, fondé sur le volontariat et sans volet contraignant, vise à favoriser la diffusion et le transfert de technologies propres. Donc le refus des Etats-Unis, qui sont le plus gros émetteur mondial de GES des émissions), affaiblit considérablement le poids politique du Protocole et déséquilibre ses conditions de mise en œuvre, en soulevant notamment des inquiétudes sur la compétitivité des industries lourdes des pays qui ont des engagements et des doutes sur l'efficacité d'un approfondissement de l'effort de réduction. [...]
[...] Mais cette approche flexible a peu de chances de déboucher sur des efforts significatifs et sur des signaux économiques suffisamment stables et crédibles pour engager des actions dès aujourd'hui dans des grands secteurs d'infrastructures. Donc malgré ses difficultés, Kyoto reste la seule base envisageable aujourd'hui pour la construction d'un régime viable, garantissant un minimum d'efficacité économique et fournissant un cadre permettant de surmonter les divergences de point de vue sur la réalité des risques, sur le coût des politiques et sur leur équité. [...]
[...] Est-il vrai qu' une gouvernance climatique mondiale s'impose (Edouard Bard)? Avec la prise de conscience de la menace climatique, notamment sous l'impulsion des rapports rendus par les scientifiques du GIEC, groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, créé par l'ONU en 1988, la protection de l'environnement est devenue un véritable enjeu politique. En effet, il existe aujourd'hui un consensus à la fois sur l'origine anthropique du réchauffement climatique, et sur ses impacts (précipitations, sécheresse, épidémies tropicales, ou encore l'augmentation du nombre et de la force des cyclones tropicaux : cyclone Mitch au Guatemala en 98, cyclones Katrina et Rita en 2005). [...]
[...] Le système mis en place par Kyoto aboutit à un régime climatique fragmenté avec un noyau minoritaire de pays soumis à des engagements de réduction, les PED en attente, et l'absence des Etats-Unis. Dans un contexte peu propice au renforcement de la gouvernance climatique mondiale, l'avenir de la lutte concertée contre les changements climatiques, menée sous l'égide du protocole de Kyoto, reste incertain D'abord la poursuite du processus engagé à Kyoto nécessite d'élargir la participation internationale aux efforts de contrôle des émissions et dépend de l'attribution d'objectifs d'émission pour la période post-2012 pour tous les pays. [...]
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