Adopté en 1997, le protocole de Kyoto a donné « une nouvelle impulsion à la prise de conscience de la communauté internationale » sur les changements climatiques, suite à un bilan alarmant de la communauté scientifique mondiale sur les effets défavorables qu'aurait l'augmentation des rejets de gaz à effet de serre (GES) sur l'environnement, la santé humaine et les ressources naturelles à l'échelle globale . Après sa ratification par la Russie, le protocole de Kyoto est entré en vigueur le 16 février 2006. Actuellement 156 pays l'ont ratifié, à l'exception des États-Unis qui se sont retirés du dispositif en 2001 . Le protocole engage les pays industrialisés et les pays en transition économique sur un objectif global de réduction des émissions de gaz à effet de serre dans la période 2008-2012, en prenant pour référence le niveau des émissions de 1990 . Seuls les pays en développement (PED) demeurent exempts de tout engagement quantifié en raison de leurs difficultés économiques. Or, la croissance économique soutenue de certains de ces États, comme la Chine et l'Inde, présage une forte hausse de leurs émissions de GES au cours des prochaines décennies. À l'instar de la conférence de Nairobi sur les changements climatiques , ce travail émet l'hypothèse qu'un élargissement du protocole de Kyoto aux PED doit être élaboré à l'horizon 2012, grâce à des actions différenciées, incitant les pays du Sud à s'engager davantage dans le combat contre le changement climatique. Un premier paragraphe expliquera l'application particulière du protocole de Kyoto, puis nous démontrerons en quoi l'élargissement des engagements à certains pays du Sud est inévitable. Un dernier paragraphe énumérera, enfin, certaines « actions différenciées » proposées aux PED en vue de les intégrer dans le futur régime climatique post-2012.
[...] Le parc national de voitures a doublé en quatre ans, passant de 8,5 millions de véhicules en 2000 à 17,4 millions en 2004. Cette rapide croissance du parc automobile s'est traduite par une hausse de la consommation d'essence de 22% en 2004, soit près de barils par jour et de celle de gazole de soit barils par jour[27]. L'augmentation de la consommation d'énergie pour les déplacements urbains est, également, accentuée par la faible efficacité énergétique des moteurs conjuguée à la saturation chronique des voies dans les grandes villes[28]. [...]
[...] Julien, ALLAIRE, L'intensité énergétique de la croissance chinoise, [en ligne], http://halshs.archives-ouvertes.fr/docs/00/05/53/61/PDF/JA_coll- Rennesdec2005.pdf, (page consultée le 7 mars 2008) Loc.cit. Julien, ALLAIRE, L'intensité énergétique de la croissance chinoise, op.cit. CNRS, Développement urbain chinois : Quelle contribution au réchauffement climatique [en ligne], http://upmf- grenoble.fr/iepe/textes/NT-lepii-10-2007_perspectives-chinoises.pdf, (page consultée le 7 mars 2008) FRANCE, SÉNAT, La hausse des prix du pétrole : une fatalité ou le retour du politique, [en ligne], http://www.senat.fr/rap/r05-105/r05- 1054.html, (page consultée le 8 mars 2008) Julien, ALLAIRE, L'intensité énergétique de la croissance chinoise, op.cit. [...]
[...] Estimant que la responsabilité historique de la maîtrise des émissions de GES incombe en priorité aux pays industrialisés, la part des énergies renouvelables dans la consommation énergétique chinoise reste modeste[14], or sa contribution s'avère essentielle pour atteindre les objectifs du protocole. De toute évidence, la différenciation des engagements c'est- à-dire la définition d'objectifs différenciés par pays et non d'un objectif uniforme pour tous, pourrait être la clé du succès de la période post- 2012[15]. Plusieurs options ont été avancées sur la forme possible que pourraient revêtir les actions différenciées des PED. [...]
[...] L'énergie est un enjeu de développement pour les pays du Sud. Le mode de croissance des grands pays émergents est très gourmands en énergie et leur développement dépendent d'une consommation toujours plus massive de matières énergétiques[39]. L'énergie leur est absolument nécessaire pour assurer la croissance de secteurs d'activités comme les transports et la construction d'infrastructures. Des secteurs, exerçant une forte pression sur la demande en énergie, mais dont les pays du Sud ne peuvent se passer pour assurer leur développement économique et social. [...]
[...] Dans les pays du Sud, les villes connaissent actuellement une urbanisation rapide. D'après le Ministère de la construction, le niveau d'urbanisation en Chine serait passé de 17,9% en 1978 à 39,1% en 2002[29]. Ce phénomène s'accompagne d'une hausse de la demande en énergie puisque la consommation énergétique par tête des citadins est supérieure de 250% à celle des ruraux En 2004, le secteur résidentiel (électricité, chauffage, production de matériaux de construction) représentait 41% de la consommation finale d'énergie en Chine[31]. [...]
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