Environnement, développement : Une crise déjà là

Thèmes abordés

environnement, développement, crise, Rome, Nairobi, Rio, Johanesburg, Stockholm, sommet de la terre

Résumé du document

Depuis les années soixante, années qui ont connu la naissance des mouvements écologistes (dits mouvements des verts ou mouvements écologistes) en tant que courant de pensée, la relation "environnement-développement" n'a cessé et ne cesse de prendre de l'importance jusqu'à devenir une préoccupation récurrente qui anime les discussions et les analyses au sein des cercles scientifiques, écologistes, politiques et économiques. Elle a fait couler beaucoup d'encre spécialement depuis le fameux rapport du Club de Rome (1972) jusqu'aux déclarations des Sommets de la Terre (Stockholm, 1972 – Nairobi, 1982 - Rio, 1992 – Johannesburg, 2002 – Rio, 2012, etc.).

Extraits

[...] La relation environnement-développement Quelle que soient la nature, l'orientation et le but du développement et quelle que soit la région du monde où il s'opère, ce développement ne peut devenir une réalité que grâce aux ressources de l'environnement. Autrement dit, l'homme qui veut se développer s'érige en agent mobilisateur de ces ressources et crée ainsi un système de relations entre l'environnement et le développement. Il ressort de tout cela que le développement en général et le développement économique et social en particulier dépendent des ressources naturelles de l'environnement. Ainsi, la relation environnement-développement est évidente, mais il reste à savoir dans quel sens l'homme l'oriente pour satisfaire ses aspirations à ce développement. [...]

[...] Les exemples sont là, nombreux, pour le démontrer. Le développement qui est à l'origine d'une plus grande production, d'une plus grande consommation, donc d'une plus grande richesse dans les pays du nord, devient avec le temps un facteur de détérioration et de déséquilibre de l'environnement, lesquels se traduisent par des phénomènes de pollution de toutes sortes, de changements climatiques, d'effet de serre, de nuisances, de gaspillage, de surexploitation, etc. Dans la plupart des pays en développement et surtout ceux à revenus faibles, le développement, très lent, a des effets limités dans le temps et dans l'espace et n'arrive même pas à satisfaire les besoins les plus élémentaires et principalement en matière d'énergie et de nourriture. [...]

[...] Cette conception de l'environnement est fragmentaire et défectueuse, car elle ne rend pas compte de la réalité actuelle de ce dernier. C'est une conception qui est plutôt égocentrique ou anthropocentrique où l'environnement est entendu comme un simple réservoir de ressources et un milieu où l'homme exerce toutes sortes d'activités. En effet, il manque à cette conception de l'environnement une dimension fondamentale et déterminante, à savoir la dimension humaine (l'homme est le principal destructeur et prédateur au sein de l'environnement) qui englobe des considérations d'ordre économique, social, culturel, technologique, éthique, esthétique, etc. [...]

[...] Pour appréhender cette notion d'interaction, une clarification sur le plan conceptuel des termes environnement et développement s'impose. I. Le concept environnement D'une manière générale, un concept n'est pas compris de la même manière à la même époque au sein d'une même société et par les mêmes individus. Cela revient à dire qu'il n'est pas immuable et, par conséquent, il doit s'adapter et s'ajuster à l'évolution sociale des idées et des circonstances. Le concept environnement s'inscrit à juste titre dans cet ordre d'idées puisqu'il n'a pas cessé d'évoluer au fil du temps. [...]

[...] Alors aux problèmes déjà existants s'ajoutent quelques-uns parmi ceux que connaissent les pays du nord. L'environnement subit alors la pression des populations humaines et celle due à des processus de développement qui reproduisent fidèlement les erreurs commises il y a plusieurs années par les nations industrialisées. Et comme la destruction de l'environnement a des rapports étroits avec le phénomène démographique, c'est dans ces pays que l'on enregistre de surcroît les plus forts taux d'accroissement de la population. Cette situation paraît fortement paradoxale, car ni la richesse ni la pauvreté ne semblent ménager l'environnement. [...]