Les enjeux énergétiques aujourd’hui

Résumé du document

À partir du XVIIIe siècle, les sociétés industrielles ont pris appui sur les énergies fossiles, jugées abondantes, pour leur développement. Mais le Club de Rome (1968) a mis en exergue non seulement leur épuisement, mais aussi leur impact environnemental alors que les pays en développement revendiquent leur droit à utiliser ces mêmes énergies. Il est urgent d'opérer la transition énergétique, à savoir réussir le passage de l'utilisation des énergies fossiles à d'autres énergies. Les sociétés sont donc face à des choix : opérer en douceur cette mutation, tel est l'enjeu principal, la bataille à gagner pour éviter une déstabilisation majeure. Les états sont bien sûr des acteurs clés de la question, mais, qu'ils soient consommateurs et/ou producteurs, riches ou pauvres, leurs préoccupations diffèrent. Équilibrer les bilans énergétiques, limiter la dépendance vis-à-vis des zones instables politiquement, concilier besoins et respect de l'environnement, diversifier l'économie des pays producteurs d'hydrocarbures : tels sont les enjeux énergétiques aujourd'hui.

Extraits

[...] C'est le choix de l'UE compte tenu de la libéralisation des services à l'œuvre depuis la signature de l'Acte unique en 1986 en vue d'un marché unique. L'État ne doit-il pas garder des prérogatives ? Nous y reviendrons. L'énergie est un secteur hautement stratégique : relevant longtemps de la sphère publique, l'énergie est en voie de marchandisation et de financiarisation. La libéralisation du secteur énergétique pose question quant à l'intérêt du consommateur : vers la baisse des prix compte tenu de la concurrence ? Ça n'est pas prouvé dans ce secteur d'économie surtout lorsque les entreprises de l'énergie ne sont pas elles mêmes productrices. [...]

[...] Le marché pétrolier craint la rupture d'approvisionnement. Pour écarter le risque, les états se doivent de sécuriser les régions productrices et les routes maritimes : depuis longtemps l'armée américaine est présente en Arabie Saoudite complétée par les positions de l'US Navy en Méditerranée (6e flotte), à Djibouti (pour canal de Suez), dans le Golfe persique (5e flotte). La présence s'est renforcée face à la piraterie somalienne avec la mission européenne Atalante ou encore la base française à Abu Dhabi face à l'Iran qui contrôle le détroit d'Ormuz. [...]

[...] Le monde s'inquiète aussi du poids grandissant des pays gaziers : la Russie, Kazakhstan, le Qatar. Face au poids grandissant de Gazprom dans la fourniture de gaz naturel pour l'Europe : la crainte de voir un jour Gazprom s'immiscer dans le capital des entreprises européennes de l'énergie. Alors que la Russie détient du capital de Gazprom, est-il raisonnable de laisser opérer seul le secteur privé en Europe ? Enfin, face à la Russie, rappelons la victoire de la Chine sur l'Asie Centrale : les gazoducs depuis le Turkménistan, l'Ouzbékistan et le Kazakhstan alimentent désormais directement Shanghai des politiques volontaristes, voire coercitives Les politiques des états se doivent d'être volontaristes, voire coercitifs. [...]

[...] Jean Ziegler, rapporteur aux Nations unies sur ces questions, parle de crime contre l'humanité pour dénoncer ce problème et pour les pays en développement ? Enfin la réflexion sur l'énergie concerne aussi les sociétés des pays en développement. D'abord il faut distinguer les pays producteurs d'hydrocarbures : faire en sorte que les individus paient un prix juste de l'énergie. Ainsi au Nigéria, pays dans lequel la population se sent flouée faisant parler de malédiction pétrolière (combat du MEND dans le delta du Niger). [...]

[...] L'offre énergétique se doit d'être au meilleur prix dans les PDEM, gage de leur compétitivité. Depuis l'été 2008, le débat est récurrent dans nos sociétés concernant le prix de l'essence à la pompe comparée à la fluctuation des prix, comparée aussi aux chiffres d'affaires des Majors et à leurs bénéfices record, records qui ne laissent pas l'opinion publique indifférente. L'État intervient d'ailleurs dans la fixation des prix, et les taxes, on le sait, sont importantes dans un pays comme la France sur l'essence. [...]