La pollution, l'effet de serre et l'émission de dioxyde de carbone à l'origine d'évolutions climatiques, posent question. Une partie de la communauté scientifique considère ces phénomènes comme en partie responsables de cyclones, de la rareté de l'eau, de la désertification dans certaines régions de la planète ou bien, à l'inverse, d'inondations et de pluies torrentielles sur d'autres territoires. Notamment sujets à ces catastrophes naturelles du fait de leur faible résilience, les pays les moins avancés (PMA) font prévaloir la survie et le court terme par rapport à une gestion de l'environnement s'inscrivant dans une perspective intergénérationnelle. Sont impliqués dans la problématique du réchauffement climatique les pays industriels et les pays émergents, à l'instar de la Chine ou de l'Inde, pour leur responsabilité, mais davantage la planète entière, quant à ses répercussions. Le facteur démographique doit également être pris en compte, l'Organisation des Nations unies (ONU) prévoyant neuf milliards d'individus sur la Terre en 2050. Dans ce sens, la pérennité du modèle de développement des pays industriels et sa diffusion à l'échelle mondiale sont profondément remises en question. Le XXIe siècle se doit pour être vertueux d'être résolument respectueux de l'environnement. Le schéma du développement durable se situe désormais au point d'intersection entre l'économique, le social et l'écologique.
Il convient dès lors de se pencher plus précisément sur la notion de développement durable, qui demeure ambigüe. La définition apportée par le rapport dit Bruntland de 1987 s'apparente plutôt à un programme d'action : « Le développement durable, c'est s'efforcer de répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité de satisfaire ceux des générations futures ». La prise en compte du facteur écologique pour appréhender la croissance sous un nouvel angle, celui du développement durable, a largement été diffusée par les Organisations non gouvernementales (ONG). A tel point qu'états et entreprises invoquent désormais ce dernier pour mettre en œuvre de nouveaux modes de production et de consommation. Le développement durable est-il devenu pour autant une véritable composante des politiques publiques comme des actions privées ?
L'enjeu majeur ici est le suivant : Si nous manquons le virage malaisé qui conduit vers un accord, nous subirons à la fois l'épuisement des ressources, les conflits qu'il entraîne et un changement climatique quasi irréversible. Alors que les faisceaux de présomption scientifiques signalent une crise environnementale, comment construire un modèle de développement viable à l'échelle mondiale ?
[...] À ce titre, l'exemple de Bjorn Lomborg est révélateur : cet ennemi farouche de l'écologie que nous évoquions en introduction a changé de position. Il y a huit ans, ce professeur de statistiques était devenu la bête noire des écologistes, en publiant son livre L'Environnementaliste sceptique, où il niait la gravité du réchauffement planétaire. En 2007, il a publié Cool It, dans lequel il ne nie plus, mais remet plutôt en question la légitimité de nos efforts à lutter contre le réchauffement. [...]
[...] En effet, jusqu'à très récemment, les chercheurs pensaient que seule la péninsule antarctique était touchée. Elle s'est échauffée de 3 entre 1974 et 2000, et c'est de cette région que s'est détachée la vaste plateforme de Larsen en 2002. Si toute la glace de la péninsule fondait, le niveau de l'eau monterait de 45 cm supplémentaires. Toutefois, elle n'est pas reliée directement à la calotte polaire du continent, qui jusqu'à peu était considérée comme stable et non- influençable par le réchauffement pour au moins un siècle. [...]
[...] Enjeu climatique et perspectives écologiques Problématique : Alors que les faisceaux de présomption scientifiques signalent une crise environnementale, comment construire un modèle de développement viable à l'échelle mondiale ? Pourquoi attribuer un prix Nobel de la paix à l'Environnement ? questionnait publiquement le 10 décembre 2007 Ole Mjoes, président du comité Nobel, en remettant la distinction renommée conjointement au GIEC[1] et à Al Gore, ancien vice-président des États-Unis. Parce que nous avons une conception élargie de la paix. Auparavant, il s'agissait de récompenser les individus qui empêchaient les conflits, mais, en sciences politiques modernes, le maintien de la paix c'est aussi la préservation de la vie déclarait-il en décorant les deux colauréats élevés au rang d'avocats de la planète. [...]
[...] Pour l'éviter, il faudrait que la concentration en CO2 dans l'atmosphère n'excède pas 550, voire 400 ppm (partie par million). Or, celle-ci est passée de 270 ppm en 1850 à 380 ppm en 2005. Avec un rythme d'accroissement actuel supérieur à 2 ppm par an, un seuil critique pourrait être atteint d'ici dix à trente ans. Une majorité d'experts environnementaux s'accordent à préconiser une division des émissions de CO2 des pays industrialisés par quatre vers 2050. Bien que ces prévisions n'aient pas le caractère de certitudes, les signes de perturbation s'accumulent. [...]
[...] Nicolas Hulot conclut donc que des personnalités charismatiques peuvent éclairer la société. À ce titre, l'élection de Barack Obama pourrait bien faire figure d'exemple. De même, le contexte actuel est particulièrement propice à une modification des représentations sociales. La crise financière ayant désormais acquis un caractère économique est en effet l'occasion d'un changement. La récession frappe durement, mais elle peut s'avérer salutaire in fine. En donnant un coup d'arrêt à l'hyperconsommation, elle ouvre la voie, dans les pays industrialisés, à une ère nouvelle, celle de la frugalité, et peut-être même à un nouveau type de capitalisme. [...]
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