L’éducation relative à l’environnement - Un tremplin vers une nouvelle vision humaniste de l’environnement et du développement

Thèmes abordés

Éducation relative à l'environnement, vision humaniste, environnement, développement, Nations-Unies, Conférence de Stockholm, concept d'éducation

Résumé du document

Depuis que le développement d'abord industriel et ensuite technologique ont pris des dimensions considérables allant jusqu'à menacer la stabilité des grands équilibres de la planète, l'environnement est devenu une préoccupation non seulement des spécialistes mais de toute la communauté internationale. Ce regain d'attention s'est concrétisé par l'organisation en 1972 sous l'égide des Nations-Unies de la Conférence de Stockholm qui fut la première de son genre à s'intéresser de plus près à l'environnement humain. Les recommandations issues de cette conférence montrent bien que, dorénavant, la protection et l'amélioration de l'environnement doivent constituer la priorité des priorités. L'une d'elles invite les états membres de l'Organisation des Nations Unies (ONU) à réfléchir sérieusement à l'élaboration de stratégies nationales visant à faire jouer à l'éducation un rôle primordial dans la compréhension et la résolution des problèmes de l'environnement.

Extraits

[...] Selon Wheeler, c'est Patrick Geddes[6] qui, en se consacrant à l'amélioration de la qualité de l'éducation en relation avec la qualité de l'environnement, fut le père fondateur de l'ÉRE. Durant la même période, d'autres personnes, institutions ou mouvements ont participé de près ou de loin à la germination et à la fermentation de l'idée de l'ÉRE soit en publiant des ouvrages ou en organisant des rencontres qui suscitaient de l'intérêt pour l'environnement et pour la conservation de la nature et de ses ressources. [...]

[...] Malgré tous ces signes avant-coureurs marquant une grande partie des 19es et 20e siècle, l'expression Éducation Relative à l'Environnement (Environmental Education) n'a jamais été utilisée littéralement. Ce n'est qu'en 1948 (Kirk, 1983) que l'expression fut utilisée pour la première fois par Thomas Pritchard[13] lors d'une conférence organisée à Paris par l'UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature et des ressources Naturelles), mais sans pouvoir l'éclaircir d'un point de vue conceptuel. Durant les années qui s'écoulèrent jusqu'à 1960, l'expression a été largement utilisée, mais souvent avec des connotations différentes (Disinger, 1984). [...]

[...] Le concept d'ÉRE véhicule donc deux tendances de changement, l'une touchant les nouvelles dimensions que doit prendre le concept même d'environnement et l'autre concernant les conséquences qu'implique l'introduction de ces nouvelles dimensions dans le champ de l'enseignement. En effet, ces deux tendances se reflètent dans de nombreux travaux de recherche qui ont porté sur la conceptualisation de l'ÉRE telle que ceux entrepris par Stapp (1969) ; Martin (1975) ; Archibald (1970) ; Wheeler (1970) ; Arnstein (1971) ; McInnis (1972,1973) ; Gladkov (1973) ; Tanner (1974) ; Harvey (1977) ; Disinger (1983), Hungerford (1975, 1983) ; etc. [...]

[...] Cette réduction, selon Holt, est due aux pratiques scolaires qui, entre autres, isolent l'apprentissage de la vie et le rendent passif en le ramenant à un simple processus d'ingurgitation et de régurgitation d'un savoir élaboré par les autres. Par ailleurs, McInnis (1973), en parlant des attitudes que l'enseignement suscite chez les apprenants vis-à-vis de l'environnement, insiste sur le fait que les méthodes éducatives actuelles ont tendance à favoriser une pensée qui fragmente cet environnement Pour lui, penser le monde d'une manière fragmentaire n'est que la moitié de la compréhension, car nos relations avec ce dernier ne peuvent être qu'à l'image de notre façon de le percevoir. [...]

[...] C'est ainsi qu'ont été débattus au cours de cette conférence, entre autres, ses objectifs, ses caractéristiques, la stratégie de son développement au niveau national et mondial. Si, dans un sens, ces deux conférences constituent l'aboutissement d'une prise de conscience par la communauté internationale de l'environnement et de ses problèmes, elles annoncent en réalité un profond changement au niveau des paradigmes qui étaient et sont encore à l'origine des représentations que se fait l'homme du milieu dans lequel il vit et exerce ses nombreuses activités. [...]