Sur le site internet de France écologie, l'association dit se donner pour objectif d'agir comme une interface entre les différents groupes d'intérêts en facilitant et harmonisant leurs relations avec les décideurs (entreprises, collectivités, élus, parlementaires, ministères…). Écologie politique et groupes d'intérêts sont donc visiblement liés. Il faut d'ores et déjà établir une distinction.
L'écologie se donne pour objectif d'étudier les rapports entre un organisme et le milieu naturel alors que l'écologie politique cherche à développer l'état de conscience de l'empreinte polluante de l'être humain sur son milieu de vie. Le passage de l'écologie à l'écologie politique a été progressif. En effet, l'après-guerre a vu naître dans la plupart des pays industrialisés des mouvements organisés de défense de l'environnement. En France, deux milieux se trouvent à l'origine de ces phénomènes de mobilisation.
Ce sont d'abord des professionnels de la nature, qui les premiers dénoncent dans des ouvrages les atteintes au milieu naturel. Par la suite, certains usagers du milieu naturel sont à l'origine dans les années 1950 des premières campagnes de presse de sensibilisation. En 1967 le naufrage du pétrolier Torrey Canon et la première grande marée noire créent l'amorce d'une réelle sensibilité environnementale.
Une multiplicité d'ouvrages d'économistes et de sociologues met en question les dangers du développement industriel peu respectueux des équilibres naturels et de la gestion des ressources rares. Une presse écologiste naît (Le sauvage, La gueule ouverte) et reprend ces thèmes.
[...] Il répond par ailleurs à des éléments stratégiques d'intégration au sein du champ politique propre aux spécificités du mouvement écologiste. Tant et si bien que l'influence réelle et la plus effective de ce mouvement tient non pas dans sa structure partisane tournée vers des enjeux électoraux mais dans ses divers groupes d'influence inscrits à différents échelons du champ politique. Cela génère le développement d'une nébuleuse efficace mais emprunte d'une certaine opacité qui tend à trouver des limites face au processus croissant de reconfiguration du mouvement d'écologie politique. [...]
[...] Il faut de ce fait s'interroger sur la pérennité de cette forme politique dans l'action politique du mouvement écologiste A. L'influence effective et le développement des groupes d'intérêts écologiques D'une manière générale il faut relever la multiplication en nombre et en influence de ces groupes d'intérêts. Les rivalités sont fréquentes, si bien que les analystes parlent plus souvent à propos de ce monde de nébuleuse ou de mouvements plutôt que de groupes d'intérêts environnementaux. S'il est difficile de reconnaître leur nature par leur seul profil, leur rôle est néanmoins reconnu autant dans les arènes de négociations internationales que par les institutions européennes. [...]
[...] Mais au lendemain des élections de 1986 a lieu l'accident de la centrale nucléaire de Tchernobyl, quelques mois plus tard les Verts font le choix d'une stratégie d'autonomie politique et de refus des alliances. Le passage à vide prend fin, l'écologie apparaît comme une force politique montante. Une nouvelle division apparaît pourtant en 1990 par la création d'une seconde organisation 'génération écologie' par le ministre de l'environnement Brice Lalonde. Aux élections régionales de 1992, le vote écologiste est éclaté, mais s'élève à 15% des voix. [...]
[...] Il s'agit là d'une définition fondée sur l'activité menée, influer sur l'élaboration des politiques et des processus décisionnels. Par conséquent, la qualité de l'acteur ou la cause défendue ne sont pas déterminantes pour l'inclusion d'un acteur dans le champ de la définition. Ainsi, cette définition large englobe l'ensemble des organismes, tels que des associations européennes, (inter)nationales dans tous les secteurs de la vie économique et sociale, des entreprises privées, des cabinets d'avocats, des consultants en affaires publiques, mais aussi des organisations non gouvernementales et des groupes de réflexion (think- tanks). [...]
[...] Une autre limite à la pérennité de ces formes dans le champ politique vient de leur multiplicité. Elle est en effet créatrice d'opacité et de concurrence. Pour illustrer ce propos, il semble utile de s'appuyer sur des constatations empiriques. Ainsi, le projet de règlement européen Reach sur les substances chimiques était en débat depuis 2001 au sein des instances européennes. Il constituait un champ de bataille capital pour les lobbies industriels, syndicaux et environnementalistes et divisait les institutions européennes en fonction des intérêts nationaux. [...]
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