écologie, organicisme, écologisme, analyse historique, origine
L'écologie, en tant que courant de pensée ayant pour objet principal l'étude de la relation des êtres vivants avec leur milieu, n'a pas toujours été ce qu'elle est aujourd'hui.
Son développement conceptuel est passé depuis le 19e siècle par des changements paradigmatiques où tantôt, elle puise sa raison d'être du modèle physique, tantôt, du modèle biologique.
A cet effet, elle a été conçue tout au long de son évolution sous l'angle du mécanisme, du positivisme, du scientisme, de l'économisme, du spiritualisme, de l'anthropocentrisme, du holisme, de l'animisme voire du panthéisme.
[...] En effet, elle n'est plus considérée comme un objet figé, mais comme un processus ordonné et prévisible dont l'évolution conduit au stade climax. Ainsi, le développement d'une forêt à partir d'une bruyère est facile à comprendre : la bruyère est assez dense pour empêcher l'érosion éolienne, mais pas assez pour empêcher les sauvageons de divers arbres de commencer à croître (Cowles, cité par Acot p. 1356). Toutefois, c'est sous l'impulsion du botaniste anglais Tansley que l'écologie accroîtra sa viabilité cognitive, si l'on peut dire. [...]
[...] Ainsi, l'écologie mécaniste répond bien aux critères d'efficacité et de pratique qui animent la science moderne (Thuillier, 1980) et que Tessier (1989) résume en disant que ce qui est premier (dans la production des connaissances), c'est l'intuition explicite ou implicite du chercheur : les structures cognitives que celui-ci élabore, ayant valeur de commodités périssables à évaluer en termes d'utilité pour tel projet bien précis (p. 283). Comme on le voit, l'écologie mécaniste, tout en ayant des effets sur la société, est à l'image de cette société où tout est quantifiable et monnayable (Waechter, 1990). Elle s'inscrit dans la vision positiviste de la science animée par le projet qui suppose que, grâce à celle-ci et à la technologie, l'être humain serait capable de dominer la nature. [...]
[...] un langage qualitatif serait plus flexible pour exprimer une image plus adéquate de l'écosphère que ne le pourrait le plus précis des langages mathématiques (p. 165). Mais si l'écologisme remet en question la conception anthropocentrique et mécaniste de l'écologie, en contrepartie, il en propose d'autres,[13] dont la Deep ecology de Naess (1973), The Way : an Ecological World-view de Goldsmith (1988) et l'hypothèse Gaïa de Lovelock (1979). Comme l'explique Foley (1988), Deep ecology est un mouvement écologiste que son auteur a fondé sur huit principes et qui annule toute frontière entre l'homme et la nature lesquels ne font qu'une seule et unique réalité et à tous les niveaux dont les suivants : tous les êtres et toutes les choses ont une valeur intrinsèque ; aucun être, aucune chose ne sont supérieurs à l'autre ; ils ont le même droit à la plénitude et à la self- réalisation ; on ne peut établir de hiérarchie entre les espèces, qu'elle soit basée sur les habiletés, l'intelligence ou sur la capacité de sentir ; l'humain ne peut dominer un lichen ou même une roche. [...]
[...] Et si certaines de ces interprétations sont dites plus valides ou plus viables que d'autres, c'est parce qu'elles font l'objet d'un consensus de la part de ces chercheurs à l'intérieur d'un même paradigme. De même, comme dans le cas de la science en général, le progrès de l'écologie n'est pas continu et linéaire. Bien au contraire, il est également socialement contingent. Les ruptures épistémologiques à l'intérieur d'un même paradigme et les conflits paradigmatiques entre l'écologie mécaniste et l'écologie organiciste sont autant de témoignages de cette contingence. [...]
[...] Grâce à la sagesse l'écosystème est en mesure de définir les limites absolues de l'expression et de la croissance de la vie. Ces limites sont automatiquement fixées par les conditions du milieu, et ce pour toutes les espèces, sauf pour l'être humain. Quant au principe de l'équité, il est mis en œuvre par l'écosystème dans la mesure où les luttes, les phagies les conflits, les égocentrismes, les prédations, inter et intraspécifiques dans les écosystèmes ont toutes pour objectif unique la survie des individus et des espèces, jamais l'accumulation ni la domination (Jurdant pp. [...]
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