L'eau semble abondante à l'échelle de la planète, mais son inégale répartition est à l'origine de situations de difficultés d'approvisionnement, voire de pénurie de plus en plus fréquentes à travers le monde. On songe au Moyen-Orient, où la question du partage des ressources en eau est un des chapitres majeurs des négociations entre l'autorité palestinienne et le gouvernement israélien ; mais la gestion de l'eau est problématique aussi dans certaines régions de l'Inde, de l'Asie du Sud-Est, des Etats-Unis et d'Europe. Certains analystes prédisent que les tensions associées à ces pénuries déboucheront sur des conflits.
[...] Pour prévenir les conflits, d'autres solutions moins onéreuses doivent être envisagées pour lutter contre le gaspillage, notamment pour l'irrigation ou le recyclage des eaux usées. En somme, la raréfaction de l'eau, son inégale répartition et une demande mondiale de plus en plus croissante ont fait de cette ressource vitale un enjeu stratégique de taille. Cependant, bien qu'elle soit un bien économique convoitée par les grandes multinationales à l'instar de l'or noir, il n'en demeure pas moins qu'elle est aussi un bien vital de l'humanité. [...]
[...] C'est lors de cette même conférence, que la communauté internationale a défini pour la première fois l'eau comme bien économique lui reconnaissant, à travers ce principe, une valeur marchande. Un postulat que certains libéraux ont, depuis lors, prolongé jusqu'à penser qu'il serait possible de fixer un prix mondial de l'eau, fonction de l'offre et de la demande, et reflet de la valeur de ce bien économique. Aux enjeux financiers que posait la raréfaction de cette ressource vitale, on a pensé apporter une réponse classique : celle du marché, les Etats, indigents et inefficaces, devant passer la main à la manne salvatrice des capitaux privés. [...]
[...] Confrontée à une baisse trop radicale du débit de l'Euphrate, Damas serait tentée d'augmenter ses prélèvements dans le Yarmouk, ce qui déclencherait une vive réaction de la Jordanie et d'Israël. En 1990, la Syrie et la Turquie ont menacé d'en venir aux armes pour régler leur profond différend. De même, l'Irak serait confronté à une situation agricole très difficile si la Turquie menait à bien l'ensemble de ses projets : avec le débit de l'Euphrate à sa sortie de Syrie réduit des trois- quarts, le pays ne pourrait alimenter que des surfaces irriguées en 1990. [...]
[...] Le Maroc, pays au long littoral, accuse ses dernières années un manque chronique en ressources hydriques suite aux précédentes années de sécheresse et au phénomène de désertification galopant. Il figure d'ailleurs parmi les pays les plus touchés. Malgré une politique de barrage entamée un peu plus tôt par feu SM Hassan II, le pays n'arrive plus à concrétiser l'irrigation du million d'hectares de terre initialement prévu. Pire encore, certaines grandes villes du royaume connaissent des pénuries d'eau potable pendant la saison d'été. Une première station de dessalement de l'eau de mer installée à TAN-TAN en appellera certainement une autre. [...]
[...] Certains analystes prédisent que les tensions associées à ces pénuries déboucheront sur des conflits. Si peu de conflits ont ouvertement débuté du fait de disputes sur l'appropriation de réserves d'eau, la raréfaction de cette ressource essentielle est à l'origine de nombreuses tensions entre voisins de par le monde. Dès 1985, les services de renseignements américains estimaient que l'eau pouvait être le catalyseur d'un conflit armé dans au moins 10 endroits différents, essentiellement au Moyen-Orient, mais aussi en Afrique et en Asie. [...]
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