La Syrie connaît un grave problème de sécurité alimentaire lié à la sécheresse qui dure depuis plusieurs années. Le Nord-Est du pays est dévasté, comme nous allons le voir plus tard, et les paysans fuient les régions les plus arides pour trouver de la nourriture, de l'eau et du travail dans les villes. C'est ainsi que de grandes villes fortement peuplées, telles que Alep ou Damas (la capitale et la plus ancienne ville du monde encore habitée) voient le population augmenter rapidement, alors que leurs ressources restent les mêmes. On assiste alors au phénomène bien connu de l'étalement urbain, souvent anarchique et Damas-ville s'agrandit, empiétant toujours plus sur Damas-campagne.
[...] Aujourd'hui la situation semble trop fortement dégradée et l'environnement trop abimé. L'absence de volonté politique de réformer le système de gestion du réseau de distribution et de la tarification contribue largement à la pénurie actuelle. L'absence de plan de gestion locale de l'eau, l'abus de puits privés et illégaux sont des causes indéniables de cette situation. Le cas d'étude, je pense, constitue une bonne illustration d'une politique nationale qui n'a pas pris en considération les besoins les plus vitaux de la population et s'est enfermée dans une lutte couteuse dont elle n'arrive plus à se sortir. [...]
[...] Ils recherchent alors de l'eau, de la nourriture et du travail. Cependant, comme nous l'avons vu, les villes telles que Damas n'ont pas des ressources illimitées et la pression démographique pose problème. En effet, l'agglomération de Damas comptait 3,5 millions d'habitants en 2004, la ville centre million) est entourée par une vaste banlieue de 2 millions d'habitants qui s'accroît rapidement. La croissance démographique en Syrie s'est certes ralentie par an depuis 2000 contre par an au début des années 1990), mais l'agglomération de Damas conserve un taux de croissance démographique supérieur à la moyenne : par an (soit un doublement de la population en vingt cinq ans)10. [...]
[...] Cette répression pourrait bien, encore une fois, se retourner contre le régime. «Syrie - Le carcan répressif continue à se resserrer sur les journalistes et personnalités d'opposition portail de la société civile du Maghreb [En ligne], http://www.e-joussour.net/fr/node/5149, consulté le 10 décembre Conclusion : Nous avons alors pu distinguer des causes d'origines naturelles exacerbées par des causes d'origines humaines. Le problème de l'eau à Damas-campagne pourrait d'emblée sembler lié aux changements climatiques et aux sécheresses. Mais si l'on se penche sur la situation de manière plus studieuse, on peut remarquer avec raison que malgré le facteur environnemental, l'homme a joué un rôle prépondérant dans la dégradation de la situation. [...]
[...] La tarification en vigueur à Damas-ville est également responsable de cette pénurie. La gestion de l'eau en Syrie est confiée à des sociétés publiques au fonctionnement très bureaucratique et très dépendantes de l'État pour leur budget. En outre, le prix de l'eau en Syrie est dérisoire comparé aux pays voisins (Liban) et même par rapport au niveau de vie de la population, si bas peut-il être, ce qui n'incite pas à économiser l'eau38. On a donc assisté à un gaspillage incroyable de la part des habitants, mais également à des fuites pouvant représenter jusqu'à 60% du débit d'eau dans les systèmes d'irrigation DAUBA Florent, l'eau en Syrie Situation générale Mission économique, 2003: [En ligne], www.dree.org/documents/57/62783.pdf consulté le 6 décembre 2010. [...]
[...] Ces missiles coutent plusieurs millions de dollars l'unité29. Nous pouvons alors nous interroger sur les priorités du gouvernement, surtout au regard de l'aide internationale que reçoit ce pays. En effet, en raison de la déficience des autorités syriennes, l'ONU a commencé à distribuer de la nourriture à 200.000 personnes. Aujourd'hui, avec la sécheresse terrible qui sévit millions de personnes, dont la moitié sont des agriculteurs, risquent de se trouver en situation d'insécurité alimentaire. En outre, la Syrie est devenue un important importateur de blé, ce qui la met dans une situation délicate d'autosuffisance alimentaire, au regard notamment des relations internationales qu'elle entretient. [...]
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