Il faut reconnaître avec l'économiste du développement P. Collier que si le chemin qu'il reste à parcourir est encore long, la prospérité permise par la mondialisation et le développement des échanges internationaux au cours de ces trente dernières années est sans précédent : la pauvreté extrême est réduite ou en voie de réduction pour 80% de la population mondiale. De même, la population totale de personnes vivant dans de bonnes conditions matérielles est aujourd'hui supérieure à ce qu'était la population totale de la planète il y a deux siècles.
Cette réussite historique qui a permis à des centaines de millions de gens de s'affranchir du simple horizon de la survie nourrit paradoxalement la crainte de l'existence d'une limite naturelle à notre enrichissement. La Terre peut-elle assouvir tous les désirs de richesse ? Un milliard et demi de Chinois peuvent-ils avoir le même niveau de vie que les Nord américains ?
Ainsi à mesure que l'humanité s'affranchit de la misère, elle semble se heurter à une nouvelle loi de Malthus. Le développement durable défini en 1987 par le Rapport Bruntland comme : « Un développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs » est devenu le mot d'ordre de toute conférence internationale.
Il est essentiel de rappeler que les débats autour du développement, de la croissance et de ses limites ont structuré l'histoire de la pensée économique dès son origine (I). Par ailleurs, la prise de conscience de l'existence de biens publics mondiaux et de la permanence de profondes inégalités de développement ont provoqué l'entrée du développement durable sur la scène mondiale (II). Le développement durable pousse à l'innovation, à l'expérience et à la négociation en même temps que se mettent en place des outils et des structures internationales à la mesure des enjeux (III).
[...] Les conclusions spectaculaires du rapport Stern sur l'économie du changement climatique viennent en partie de ce que le taux d'actualisation choisi est particulièrement bas, ce faisant il accorde une valeur très importante à l'avenir et donc à l'environnement en tant que legs aux générations futures. Cela est-il justifié ? Cette question est importante, car elle induit la question suivante posée par nombre de critiques du rapport Stern: est-ce que les bénéfices obtenus grâce à lutte contre le changement climatique en compensent les coûts ? Kenneth J. [...]
[...] Il s'agit de façon plus générale du principe de pollueur-payeur et donc de l'internationalisation des externalités. Le dispositif de permis d'émission négociables est une des mesures les plus innovantes et globales de la lutte contre le réchauffement climatique. C'est à la fois un mécanisme de marché et un mode de réglementation. Il permet aux autorités de déterminer en amont la quantité totale de polluant produite tout en laissant une libre allocation de cette pollution entre les acteurs. Le marché international de permis d'émission négociables (PEN) a été mis en place dans le cadre du Protocole de Kyoto et s'est régulièrement développé depuis. [...]
[...] Plus récemment, les économistes néoclassiques ont proposé des modèles de croissance durable, c'est en particulier le modèle de Solow amendé qui constitue l'élément central de ces propositions. L'objectif de durabilité se traduit par la transmission aux générations futures d'une capacité à produire du bien-être économique au moins égale à celle des générations présentes. Pour cela il importe que le stock de capital à disposition reste intact d'une génération à l'autre. Une hypothèse centrale est donc la substituabilité entre les différentes formes de capital : le capital crée par les hommes (stocks d'équipements, de connaissances, le niveau d'éducation) doit prendre le relais des quantités moindres de capital naturel. [...]
[...] Faut-il comme le pensent les classiques se résoudre à l'état stationnaire ? Faut-il freiner la croissance économique ? Le monde de l'économie finie se présente comme fermé sur lui-même, ainsi la consommation des ressources terrestres conduit fatalement à leur épuisement ou à une limite absolue à l'enrichissement. Il existe cependant un certain nombre de solutions pour éviter ces écueils Les solutions de l'économie finie La première solution consiste à retarder l'avènement de l'état stationnaire et l'épuisement des bonnes terres par la globalisation. [...]
[...] Elle débouche sur un plan d'action baptisée Agenda 21 Sans valeur juridique contraignante, ce plan recense cent mesures pour que le développement durable devienne une réalité au XXIe siècle. En 1997, la troisième conférence des parties à la Convention sur le climat marque l'adoption du protocole de Kyoto engageant 38 pays industrialisés (à l'exception notable des Etats-Unis) à réduire entre 2008 et 2012 leurs émissions de gaz à effet de serre de en moyenne par rapport au niveau de 1990. [...]
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