Les événements climatiques extrêmes se multiplient, les déchets s'amoncellent, les nappes phréatiques s'épuisent ou sont polluées, le pétrole va devenir rare et son contrôle fait l'objet de conflits de plus en plus violents, que ce soit en Irak ou en Tchétchénie. Dans le même temps, la capacité du système économique à répondre aux besoins sociaux est de plus en plus contestée. Les inégalités mondiales se creusent et si une partie de l'Asie est en train de sortir du sous-développement, c'est en adoptant un mode de vie dévoreur de ressources non renouvelables.
L'ensemble de ces problématiques qui placent le système économique fondé sur le libéralisme et le libre échange sur une perspective de long terme pose clairement la question du mode de développement qu'il doit emprunter : faut-il changer de mode de développement? Comment faire ? Est-il encore possible de concilier dynamique de croissance fondée sur la surexploitation des richesses naturelles, pour combien de temps et pour quel héritage laissé aux générations futures?
Un débat de plus en plus vif oppose les partisans du « développement durable » permettant de concilier croissance et écologie aux tenants d'une « décroissance soutenable », organisant le recul de l'économie monétaire.
[...] Les Etats-Unis sont également absents du Protocole de Kyoto et représentent l'un des acteurs internationaux les plus concernés. Surtout, la surexploitation des richesses naturelles nécessaire à la nutrition d'une population en constante augmentation jusqu'à 2050 impose l'usage de méthodes extensives, la poursuite de la déforestation (exemple de l'Amazonie au Brésil) une pression sur les richesses halieutiques ainsi que le développement contesté des organismes génétiquement modifiés pour faire face à la pression sur les matières premières végétales. II. S'il existe un débat entre tenants de l'éco-économie et partisans de la décroissance sur les moyens d'agir, la question centrale réside dans l'avenir du capitalisme et du rôle de la démocratie A. [...]
[...] Il faut attendre 1987 pour que le développement durable soit consacré et défini à l'échelle mondiale. Selon le rapport de la Commission des Nations unies sur le Commerce et le développement (CNUCED), dit ''rapport BRUNTLAND'', par développement durable, il faut entendre : un développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. Deux concepts sont inhérents à cette notion : le concept de " besoins et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d'accorder la plus grande priorité, et l'idée des limitations que l'état de nos techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité de l'environnement à répondre aux besoins actuels et à venir. [...]
[...] Or, les industries ont un besoin de voir leur production être toujours plus consommée, afin d'entrer dans une logique de croissance économique. A cela s'ajoute l'avènement de la vaccination et du progrès médical (et donc d'une baisse importante du taux de mortalité) ainsi qu'après la Seconde Guerre mondiale, une croissance drastique de la population mondiale. Dès lors, jamais dans l'histoire du monde une espèce n'avait dominé toutes les autres, au point de faire dépendre 'avenir de ces autres espèces à sa volonté ; ce n'est plus le cas, avec l'apogée de l'espèce humaine. [...]
[...] Ce qui leur manque, et ce que la croissance peut et surtout doit leur apporter, ce sont des services non marchands comme des systèmes de santé, d'éducation, d'assainissement Si on s'engageait sur la voie de la décroissance au Nord, il y a de fortes chances en revanche que ce soit cette partie mutualisée et non marchande de l'économie monétaire qui en fasse les frais la première. Les vingt dernières années de croissance faible en France et en Europe plaident plutôt en ce sens. [...]
[...] Cette indispensable extension de la sphère de l'économie monétaire est elle aussi porteuse d'une croissance de son volume. Les tenants de la décroissance dénoncent enfin les gaspillages qui caractérisent nos modes de vie par rapport à ce qui serait indispensable pour assurer nos besoins de base, se nourrir, se vêtir, se chauffer Ils pointent notamment la mode des marques et les dépenses publicitaires qui la nourrissent. Mesuré à l'aune de nos stricts besoins physiques, le gaspillage ne fait aucun doute. [...]
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