Le concept de développement durable est très consensuel au sein de la classe politique
et de l'opinion publique des pays européens. La notion est de plus en plus médiatisée :
aujourd'hui, seulement un tiers des français déclare « n'avoir aucune idée de ce que le
développement durable signifie » alors qu'ils étaient près de 90% il y a 5 ans.
Néanmoins, si tout le monde a une vague idée de ce à quoi renvoie le concept, il est difficile
d'en donner une définition exacte. On associe souvent développement durable et écologie
mais le concept inclut également une dimension sociale et économique.
Or, s'il est si difficile de donner une définition précise du développement durable, cela pose
des problèmes quant à l'application concrète de ses principes. On peut en effet tout justifier au
nom du développement durable, même des politiques contradictoires. Tout dépend de la
manière dont on définit la durabilité. Ainsi, la firme Total définit le développement durable
comme la valorisation des ressources d'hydrocarbure car selon l'entreprise « plus on met au
point des techniques qui permettent au monde de pomper du pétrole, plus on assure un
approvisionnement énergétique pour le futur ».
Les politiques de développement durable dépendent donc étroitement de la définition que l'on
veut bien en donner.
Cependant, si le concept est peu clair, on peut s'accorder à lui trouver une formule
universelle, celle énoncée dans le rapport Brundtland en 1987 : « le développement
durable, c'est s'efforcer de répondre aux besoins du présent sans compromettre la
capacité des générations futures de satisfaire les leurs. »
Cette définition implique l'égalité des populations dans l'accès aux besoins fondamentaux :
égalité dans l'espace (entre le Nord et le Sud) et égalité dans le temps (entre générations
présentes et générations futures). Mais cette formule reste très générale et le rapport
Brundtland, s'il attire l'attention sur les limites de la croissance et incite à faire des efforts
communs, n'a aucune valeur contraignante.
Aussi, l'émergence du concept de développement durable constitue-t-elle un changement
radical de nos modes de vie? Le concept n'est-il pas, comme le soutiennent ses détracteurs, un
simple alibi pour perpétuer notre système de production ?
Nous allons revenir sur la définition du concept de développement durable, identifier les
impacts de l'émergence de cette notion puis énoncer les différentes critiques émises à son
propos.
[...] Pour aller dans sons sens, on peut en effet évoquer le fait que les grandes entreprises qui adoptent des stratégies de développement durable ne modifient pas radicalement leur production. Se doter d'une telle stratégie n'est pour elles qu'un alibi afin de se donner bonne conscience, un outil marketing pour ne pas offenser une clientèle de plus en plus sensibilisée aux problèmes écologiques. Il faut de plus se méfier du label développement durable parfois récupéré pour appuyer des actes n'ayant aucun rapport avec la notion même, ou s'y rattachant d'une façon très superficielle. [...]
[...] Aussi, l'émergence du concept de développement durable constitue-t-elle un changement radical de nos modes de vie? Le concept n'est-il pas, comme le soutiennent ses détracteurs, un simple alibi pour perpétuer notre système de production ? Nous allons revenir sur la définition du concept de développement durable, identifier les impacts de l'émergence de cette notion puis énoncer les différentes critiques émises à son propos. I. Définitions La distinction développement –croissance La croissance est l'augmentation de la production des biens et des services tandis que le développement, concept plus qualitatif, inclut les modifications des structures sociales associées au progrès économique. [...]
[...] Le développement durable, changement radical ou alibi? Le Développement durable : changement radical ou alibi Le concept de développement durable est très consensuel au sein de la classe politique et de l'opinion publique des pays européens. La notion est de plus en plus médiatisée : aujourd'hui, seulement un tiers des français déclare n'avoir aucune idée de ce que le développement durable signifie alors qu'ils étaient près de 90% il y a 5 ans. Néanmoins, si tout le monde a une vague idée de ce à quoi renvoie le concept, il est difficile d'en donner une définition exacte. [...]
[...] On peut en effet tout justifier au nom du développement durable, même des politiques contradictoires. Tout dépend de la manière dont on définit la durabilité. Ainsi, la firme Total définit le développement durable comme la valorisation des ressources d'hydrocarbure car selon l'entreprise plus on met au point des techniques qui permettent au monde de pomper du pétrole, plus on assure un approvisionnement énergétique pour le futur Les politiques de développement durable dépendent donc étroitement de la définition que l'on veut bien en donner. [...]
[...] A l'échelle des Etats, rappelons que les Etats-Unis qui émettent environ 23% des gaz à effet de serre, n'ont toujours pas ratifié le protocole de Kyoto et que récemment le président russe a estimé que le réchauffement climatique ne pouvait être qu'une bonne chose pour la Sibérie A l'échelle de la France, on peut louer le bon bilan symbolique de Jacques Chirac en faveur du développement durable (au Sommet de Johannesburg il a déploré le fait que notre maison brûle et nous regardons ailleurs et en 2004 il a promulgué la Charte de l'environnement 5). Mais le ministère de l'Ecologie et du développement durable ne dispose encore que de trop peu de moyens financiers et d'autorité politique. [...]
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