« En conflit avec le peuple Mapuche, la chaîne de vêtements Benetton a décidé de lui octroyer 7500 hectares de terres »
Les Mapuches ont ainsi gagné le 16 juillet 2006 une bataille qui s'inscrit dans l'histoire d'une lutte qui commence à porter ses fruits.
Une multitude de peuples autochtones est aujourd'hui contrainte de lutter contre l'expropriation de leurs terres. Leur sagesse a su ne pas se laisser engloutir dans l'ornière étroite du profit et ils habitent toujours la rive des fleuves, des forêts et des montagnes avec tendresse.
Malheureusement ces peuples se trouvent confrontés à une ère dédiée à la production et la consommation au détriment de la préservation. En effet l'éthique environnementale ne figure pas encore à l'ordre du jour des « business plan » des multinationales.
Certes nous ne pouvons pas rejeter toute activité économique, celle-ci est par essence humaine. Seulement, l'économie de notre temps ne se préoccupe malheureusement guère du bien être de l'homme et de son environnement. Ces valeurs sont pourtant revendiquées par des populations adeptes d'un développement économique par et pour la nature.
Parmi ces peuples sages, le peuple mapuche (gens de la terre), vivant au Chili, persiste depuis cinq siècles à respecter et à faire respecter son existence et sa conscience. Ayant résisté à l'invasion colonialiste, à la conversion catholique, il se dresse aujourd'hui contre l'aliénation capitaliste qui exploite aveuglement la terre où est inscrite son histoire et soumet à son profit les forces vives. C'est parce que les Mapuches sont liés à la nature par des liens de réciprocité, d'amitié et de reconnaissance et qu'ils refusent d'habiter la terre en maître ou en esclave, c'est parce qu'ils ont gardé la claire conscience de leur appartenance au monde, que la destruction de leur environnement menace conséquemment leur culture et leur existence.
C'est l'histoire de relations contradictoires entre politiques publiques et groupes d'intérêts privés, respect de l'environnement et exigences économiques, identités ethniques locales et mondialisation.
La déforestation au Chili s'inscrit dans une brûlante actualité internationale et constitue un enjeu majeur tant sur le plan scientifique que sociétale : la gestion des forêts naturelles à forte biodiversité sur un territoire prisé par les multinationales et revendiqué par une population autochtone composée d'indiens Mapuche.
Quand libéralisme, profit, consommation de masse riment avec déforestation, déculturation, destruction, expropriation ; quand les puissants de ce monde œuvrent à l'élaboration de normes internationales espérant anesthésier les revendications environnementales grandissantes ; quand aucun compromis n'a encore permis de sortir de l'impasse sociétale posée par la question environnementale faisant l'objet de toutes les convoitises politiques et médiatiques…
Pouvons nous continuer à croire les promesses des tortionnaires environnementaux se réclamant, d'un comportement responsable paraissant pourtant incompatible avec les intérêts économiques privés qui gouvernent le monde ?
N'est-il pas possible d'envisager, à l'échelle planétaire, un modèle de développement économique honorant la diversité culturelle et le respect environnemental ?
L'idéologie économique dominant notre temps a provoqué d'innombrables catastrophes naturelles, il s'agit d'un phénomène physique et bien au delà d'une atteinte à la culture. Ce triste constat a provoqué des incertitudes et inquiétudes qui ont incité les puissants de ce monde à remettre en question le modèle existant et surtout à envisager des solutions. Des politiques environnementales ont été élaborées mais se voulant respectueuses d'une logique économique libéraliste. Face à l'échec d'une solution se voulant supranationale, les dirigeants politiques et la société civile ont choisi la voie de la proximité.
[...] La solution ne serait-elle pas de prendre le problème à sa plus petite échelle et ensuite de le faire entendre sur une plus longue distance ? B. Vers une politique environnementale de proximité Les conventions internationales ont comme principal objectif le soutien de la diversité biologique via la régulation des utilisations, une redistribution juste et équitable des bénéfices issus de l'utilisation de ressources génétiques En revanche, le gouvernement chilien, évoque comme inéluctable pour la réussite, la mise en place d'une stratégie nationale en matière de biodiversité (Cf Annexe : Plan de Acción de País para la Implementación de la Estrategia Nacional de Biodiversidad 2004- 2015 Propuestas de País para Avanzar Mancomunadamente en la Conservación y Uso Sostenible del Patrimonio Natural). [...]
[...] L'Etat, au détriment d'une solution viable, réprime la mobilisation par le recours aux tribunaux et à la force publique Cet abandon est profitable aux entreprises transnationales déclarant ne pouvoir maintenir un même niveau de qualité, d'activité du fait d' actes de vandalisme initiées par les indigènes. Ainsi, le peuple se sent à chaque fois plus persécuté au même titre que son territoire ancestral. Alors que les politiques gouvernementales internationales prônent la protection de l'environnement, le soutien du développement durable et la régulation de la biodiversité, les actions entreprises sur le terrain sont toutes autres. L'exploitation des sols à outrance entraîne des conséquences dramatiques. Les entreprises ont planté des pins et eucalyptus, arbres qui, à l'origine, ne poussent pas dans ces régions. [...]
[...] L'organisation politique et territoriale change d'échelle. C'est de ces restructurations qu'émergent, à la fin du XVIII siècle, une nouvelle et puissante ethnie, les Mapuches ou gens de la terre Les communautés Wenteche, Lafkenche (de la côte), Pehuende (de la cordillère), Huilliche (dans le sud) et Puelche composent le peuple mapuche qui vit essentiellement dans le Sud du Chili et de l'Argentine. Ces ethnies composent des 16 millions d'habitants peuplant le Chili. b. La nouvelle destinée des terres Mapuches : la préservation environnementale et le droit à la terre dominé par les intérêts économiques privés Malgré une résistance face aux Espagnols puis à l'état chilien, les Mapuches capitulent en 1883, après la guerre de pacification[2]. [...]
[...] En effet, en détruisant les forêts, en asséchant les sols et en attaquant l'environnement, on porte atteinte au bien-être des Mapuches. Mais certains nous dirons, la destruction laisse place à une reconstruction, oui mais quelle reconstruction ? Ne dit-on pas détruire pour mieux reconstruire ? Dans le cas qui nous intéresse. Les reconstructions aggravent la putréfaction des terres les rendant inhabitables par leurs habitants originels. L'ère est à l'exil des Mapuches vers des contrées basées sur la rentabilité, le progrès, la modernité. Les solutions proposées pour ces peuples apatrides ? [...]
[...] Le tout à l'exportation a bien d'autres conséquences. Les dirigeants des pays du Sud sont prêts à sacrifier l'intérêt de leurs populations pour se conformer aux goûts des investisseurs étrangers. Ainsi, les régions sont parfois profondément défigurées. Le tourisme et les élevages industriels sont montrés du doigt. Au-delà, de certains bienfaits pour la population locale, ces manufactures qui la remplacent en général profitent à des multinationales étrangères au détriment de l'environnement Chilien, et par conséquent à la planète entière. Des terres non durables Dans certains cas, la déforestation peut s'avérer bénéfique. [...]
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