Les plans de relance économique sont à l'ordre du jour. Les dirigeants doivent également agir en commun pour que le nouveau modèle économique qu'ils sont en train d'élaborer soit un modèle de développement durable, aussi bien pour la planète que pour notre avenir. Il en découle alors l'urgence de mettre en oeuvre une politique qui réponde aux besoins économiques et sociaux immédiats et qui soit en même temps une politique mondiale verte. Mais la croissance verte est-elle un mythe ou une réalité ?
Commençons cet essai par la vision la plus paradoxale a priori de la "croissance verte", celle du chef d'entreprise. Un véritable oxymore ! Croissance signifie croissance du chiffre d'affaires, il faut sans cesse produire plus. Le processus de production étant émetteur de GES, cette croissance ne peut donc se faire qu'au détriment de l'environnement.
Pour comprendre ce qui se cache derrière ce concept, il faut donc d'emblée rejeter la définition mot pour mot et comprendre dans ce slogan une « croissance plus verte », une croissance qui s'effectue toujours au détriment, mais avec une prise en compte de l'environnement. Nous étudierons séparément les entreprises appartenant au secteur dit « vert », celui des énergies renouvelables et des améliorations d'efficacité
énergétique ; du reste des activités.
Ce choix s'impose car pour ces entreprises la notion de croissance verte est le fondement même de leur activité, tandis que pour les autres il s'agit de responsabilité environnementale.
[...] Nous n'entrerons pas dans le débat (très riche) consistant à rechercher quelle valeur il faut attribuer à telle ou telle caractéristique de l'environnement. Nous présenterons simplement la grille de lecture utilisée habituellement pour analyser la valeur l'environnement : nous nous attarderons sur les méthodes de valorisation économique et de compensation les plus répandues. Plusieurs méthodes sont utilisées pour quantifier la valeur de l'environnement, et notamment des méthodes de préférences révélées et de préférences déclarées, conduisant à une compensation à hauteur de la valeur de l'écosystème détruit ou endommagé. [...]
[...] Les objectifs n'étant pas simplement économiques, les indicateurs utilisés habituellement pour mesurer la croissance d'un pays ne sont plus adaptés. Il est essentiel de redéfinir de nouveaux indicateurs, car ils constituent l'outil indispensable aux pouvoirs publics leur permettant d'évaluer l'efficacité des politiques. Jusqu'à présent, le PIB était très largement la référence lorsqu'il s'agissait de juger de la santé économique et du bien être des citoyens. Mais comme le souligne la commission Sen Stiglitz Fitoussi, cet indicateur est très imparfait. Il est calculé comme la somme des valeurs ajoutées du secteur marchand et des administrations publiques. [...]
[...] Les perspectives de croissance sont tout autant réjouissantes. Dans un 450 policy scenario1, on peut s'attendre à 15% par an pour le marché des énergies renouvelables et pour celui de l'efficacité énergétique. Les objectifs politiques de chaque pays viendront bien sûr moduler ces chiffres. Un classement unique en son genre établi par WWF nous donne à l'échelle planétaire le rang des pays sur l'échelle des transactions de ce marché. Danemark, Brésil et Allemagne en ressortent grands gagnants, profitant du boom de l'énergie éolienne, du biodiesel et du solaire. [...]
[...] Le directeur d'usine le plus altruiste et éco-responsable du monde ne saurait tenir longtemps à sa place si les résultats ne sont pas au rendez-vous ! Une étude a été menée sur ce sujet. Deux chercheurs du MIT, dans l'article Does it pay to be green ? tentent d'établir un lien entre rentabilité financière et performance environnementale pour les entreprises américaines. Les conclusions sont mitigées. Il est clair qu'il y a un lien positif, les deux aspects vont souvent de pair. Mais la causalité n'est pas établie. [...]
[...] En créant ces droits et en permettant leurs échanges l'incitation financière est retrouvée. Le système est plus souple, acceptable et flexible que celui des taxes : le jeu des offres et des demandes se charge de définir le prix optimal du droit à polluer. Il partage en outre avec les instruments réglementaires l'avantage d'une parfaite prévisibilité de l'effet sur l'environnement. Néamoins, les PEN posent la question délicate de la répartition initiale des droits, et de leur durée et impliquent des coûts de contrôle importants. [...]
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