« Le développement durable n'est ni une utopie, ni même une contestation, mais la condition de survie de l'économie de marché ». Cette déclaration de Louis Schweitzer, alors PDG de Renault, dans Les échos en 2004, souligne la prise de conscience croissante des interactions entre croissance et environnement, tant dans le monde de l'entreprise qu'au niveau politique. Pourtant, dans la théorie économique classique, les concepts de « croissance » et d' "environnement" sont considérés comme étrangers l'un à l'autre. Mais à partir des années 1970, la crainte d'une pénurie des ressources liée à une exploitation trop abusive conduit à une réflexion à l'échelle globale portant sur les rapports entre croissance et environnement.
Dans quelle mesure la croissance a-t-elle un impact sur l'environnement, et comment cet impact peut-il être mesuré? Inversement, dans quelle mesure l'environnement joue-t-il un rôle dans la croissance? Enfin, y a-t-il incompatibilité entre la logique de l'accumulation du capital et les préoccupations environnementales, ou bien peut-on définir une croissance économique durable, qui préserve l'environnement? Face aux différences de niveaux d'approche entre la globalité des problèmes environnementaux (pollution de l'eau, air , changement climatique) et celle de la microéconomie, quel dosage doit-on effectuer entre l'utilisation des mécanismes de marché et une régulation politique? L'intervention de l'État est-elle une nécessité?
[...] Dans l'état actuel du système économique, qui fonctionne essentiellement par l'information par les prix, un tel changement est peu probable, et l'on peut se demander s'il ne faudra pas mettre un prix à la nature pour décider de la protéger. [...]
[...] On peut à cette occasion citer la théorie de la tragédie des biens communs de Hardin. Enfin, le paradigme de la valeur marchande comme seul moteur des décisions individuelles conduit également à minimiser la prise en compte de l'environnement tant que les biens environnementaux restent gratuits et non- exclusifs. On peut supposer qu'avec la raréfaction possible dans le futur de biens publics comme l'eau ou l'air non-pollué (l'air dans certaines zones industrielles de Chine, par exemple, atteignant déjà des records en terme de pollution), ces biens deviendront également des marchandises, ce qui permettra d'intégrer complètement l'environnement dans le coût de la croissance. [...]
[...] Cette imposition va faire augmenter le coût marginal privé de l'entreprise qui deviendra égal au coût marginal social: l'optimum de Pareto sera ainsi respecté. L'État utilise la somme prélevée pour dédommager les victimes des effets externes négatifs (exemple: dommages et intérêts liés à la contraction d'un cancer en raison de la pollution de l'air, chargé en particules cancérigènes). De plus, l'augmentation du coût marginal de l'entreprise l'incitera à faire un choix rationnel entre le fait de payer plus d'impôts ou celui d'investir dans des techniques de production moins polluantes. [...]
[...] Ainsi,la question de la poursuite indéfinie de la croissance matérielle peut être posée par ces constats. La mise en place d'outils théoriques pour prendre en compte le coût environnemental de la croissance La prise de conscience récente de l'état de la dégradation environnementale par la croissance, avec des conséquences économiques parfois déjà perceptibles (cf. disparition du thon rouge) ou inscrites dans un horizon plus lointain, légitime un réexamen de certains outils d'analyse, comme le PIB, afin d'y intégrer de nouveaux critères qui prennent mieux en compte les contraintes environnementales. [...]
[...] Croissance et environnement: le rôle de l'État? Le développement durable n'est ni une utopie, ni même une contestation, mais la condition de survie de l'économie de marché Cette déclaration de Louis Schweitzer, alors PDG de Renault, dans Les échos en 2004, souligne la prise de conscience croissante des interactions entre croissance et environnement, tant dans le monde de l'entreprise qu'au niveau politique. Pourtant, dans la théorie économique classique, les concepts de croissance et »environnement sont considérés comme étrangers l'un à l'autre. [...]
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