Intitulé « The limits to growth » (ou « Halte à la croissance ? Rapports sur les limites de la croissance » pour l'édition française), le rapport du Club de Rome ou rapport Meadows de 1972, partant d'un a priori qui est l'épuisement de ressources limitées ou le caractère ponctuel de certaines atteintes, affirme que la logique de la préservation des ressources est de tendre vers une croissance zéro. Ce rapport établit alors une véritable confrontation entre la croissance économique et l'environnement. La création de ce néologisme qu'est le terme « environnement » coïncide d'ailleurs avec l'apparition d'une inquiétude liée aux conséquences du développement de la société industrielle sur le milieu ambiant. Le Dictionnaire économique et financier, définit alors ce terme comme l' « ensemble des éléments constitutifs du milieu où vit l'homme ». Cette relation conflictuelle entre croissance économique et état de l'environnement résulte donc de la prise de conscience de la destruction et surexploitation des ressources renouvelables ou non par l'activité économique de l'homme, leur épuisement dans le second cas et une production considérable de déchets. Ainsi, dès les années 1920, Pigou, de l'école de Cambridge, ouvre la voie de l'analyse des problèmes de pollution et dans les années 1960 apparaît l'économie de l'environnement qui émerge comme un champ disciplinaire original : les économistes vont tenter d'apporter des réponses normatives aux problèmes de la gestion de l'environnement. Parallèlement, de nombreux sommets mondiaux, conférence et traités se sont penchés sur cette question de l'environnement tel que le protocole de Kyoto en 1997 ou le sommet mondial de Johannesburg en 2002 sur le développement durable. Cependant, l'argument économique est souvent mis en avant pour retarder ou pour remettre en cause l'opportunité des programmes de réduction de la pollution. Ainsi, l'absence de représentants américains à Johannesburg ou encore leur refus du protocole de Kyoto indique avant tout la crainte pour les Etats-Unis de perdre, à travers des mesures écologiques, leur superpuissance économique. De ce fait, croissance économique et environnement demeurent-ils définitivement deux concepts antagonistes et donc incompatibles ? Faut-il condamner la croissance au nom de la préservation environnementale comme l'énonce le Club de Rome, l'environnement constitue-t-il un frein réel à la croissance économique comme le pensent les Américains ou peut-on tenter de concilier efficacement ces deux concepts d'un point de vue économique ?
[...] Ces biens apparaissent donc comme gratuits et courent le risque d'être surexploité. Une réglementation va donc internaliser ces coûts en limitant l'action des agents économiques en leur donnant peu de flexibilité par le biais de normes ou leur faisant payer cette pollution par le biais de taxes pigouviennes (préconisées par Pigou en 1932) ou de permis à polluer selon le principe du pollueur-payeur. Des économistes, comme Beckermann, ont d'ailleurs, dans les années 1970, ramené la question de l'environnement à une question de correction d'un léger défaut d'allocation des ressources au moyen de redevances de pollution Cependant, en ajoutant des contraintes supplémentaires sur les actions possibles des entreprises, l'Etat ou un autre agent particulier augmente les coûts de production de ces dernières affectant négativement leur position concurrentielle sur les marchés internationaux. [...]
[...] La notion éco-développement Une croissance qui négligerait la gestion économe des ressources et la maîtrise des impacts des activités humaines sur les milieux ne peut être considérée comme durable. Ainsi, la notion éco-développement apparu au sommet de Kyoto, se veut un outil de prospective et d'exploration d'options de développement remettant en question les tendances lourdes qui prédominent actuellement Le but est d'établir un mode de croissance qui garantit à la fois et à long terme, le progrès économique, social et environnemental de la société. [...]
[...] Après un seuil, lorsque les besoins primaires sont pourvus, on se soucie plus d'un environnement propre ce qui renverse la tendance. La société a alors l'argent et la volonté pour dépenser pour réduire la pollution et l'utilisation de ressources pour créer une unité de PIB tend à baisser. Cette relation se révèle vrai pour certains polluants localisés comme le dioxyde de soufre ou le dioxyde d'azote, mais il y a moins de preuves pour d'autres polluants surtout pour ceux qui ont un effet plus global sur l'environnement. [...]
[...] Croissance économique et environnement Intitulé The limits to growth (ou Halte à la croissance ? Rapports sur les limites de la croissance pour l'édition française), le rapport du Club de Rome ou rapport Meadows de 1972, partant d'un a priori qui est l'épuisement de ressources limitées ou le caractère ponctuel de certaines atteintes affirme que la logique de la préservation des ressources est de tendre vers une croissance zéro. Ce rapport établit alors une véritable confrontation entre la croissance économique et l'environnement. [...]
[...] Longtemps, la croissance économique a paru contribuer activement à la dégradation de l'environnement et les politiques environnementales ont semblé constituer de véritables contraintes à cette même croissance. Cependant, cette interaction conflictuelle est désormais partiellement remise en cause et la protection de l'environnement apparaît davantage comme une opportunité économique et un des facteurs contribuant à la croissance. Cette nouvelle interaction entre les deux concepts est d'ailleurs illustrée par l'exemple de la Californie qui connaît une stabilisation, voire une quasi-décroissance de la pollution dans le temps alors que cet Etat n'a pas ralenti sa croissance économique. [...]
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