Le Grenelle de l'environnement, annoncé dès la campagne présidentielle par le futur président Sarkozy, constitue un des évènements majeurs de son début de mandat. Au-delà du débat sur les conséquences effectives du Grenelle sur l'environnement, il constitue un objet d'étude particulièrement intéressant en termes de communication. En effet, le gouvernement et l'Elysée ont énormément communiqué à propos de ce Grenelle, tentant de le présenter comme un tournant historique pour notre pays, et comme le fruit d'un consensus de la société française. En réponse à cette communication officielle, une réelle communication alternative s'est peu à peu développée, notamment sur internet. Le web a été le moyen d'action privilégié du développement d'une réelle contre-communication par des associations écologistes mais aussi des particulier anonymes. Après avoir étudié son mode d'organisation et de développement, nous verrons qu'elle s'est attachée à répondre directement à la communication gouvernementale, puis à orienter le débat vers d'autres enjeux.
[...] La communication alternative ne remet pas en cause la nécessité d'une action citoyenne commençant au niveau individuel. Cependant, elle dénonce le tour de passe- passe qui fait de cette évidence un prétexte pour éviter d'agir réellement au niveau global. Dans la même optique, la communication alternative a tenté d'orienter le débat vers une remise en cause de notre modèle de développement économique. Il s'agit en effet d'un point qu'elle estime écarté du débat par la communication gouvernementale et l'organisation du Grenelle. [...]
[...] L'article Contre un contre Grenelle de l'environnement publié sur le blog Ecopolit[9] le 16 juillet 2007 illustre cette volonté de ne pas sombrer dans le pessimisme écologique mais de saisir l'opportunité offerte par le Grenelle. Cependant, la communication alternative s'est ensuite rapidement orientée vers une posture beaucoup plus critique envers le Grenelle lorsque la phase de prise de décision concrète a commencé. S'est alors développée une optique de véritable contre-communication, cherchant à contredire à la communication gouvernementale. Cette dernière avait mis en avant deux idées majeures en présentant comme le Grenelle comme un tournant majeur et comme une initiative consensuelle. [...]
[...] La contre-communication sur le Grenelle de l'environnement : le web écolo face au gouvernement Le Grenelle de l'environnement, annoncé dès la campagne présidentielle par le futur président Sarkozy, constitue un des évènements majeurs de son début de mandat. Au-delà du débat sur les conséquences effectives du Grenelle sur l'environnement, il constitue un objet d'étude particulièrement intéressant en termes de communication. En effet, le gouvernement et l'Elysée ont énormément communiqué à propos de ce Grenelle, tentant de le présenter comme un tournant historique pour notre pays, et comme le fruit d'un consensus de la société française. [...]
[...] On peut le constater avec le blog de l'Alliance pour la planète, qui tout au long du processus en a critiqué certains aspects, mais qui restait assez optimiste : On craignait que la montagne accouche d'une souris mais il faut reconnaître que la France vient de s'engager sérieusement sur la voie de l'excellence environnementale déclare son porte-parole Daniel Richard lors de la conclusion de la négociation finale du Grenelle. Un mois plus tard, le 26 novembre 2007, l'Alliance publie un article intitulé Un mois après la conclusion du Grenelle, le flou règne ! Elle affirme son inquiétude: pas de dispositif global de suivi, aucune communication sur l'avancement des comités opérationnels, etc. [...]
[...] Au-delà de ces critiques, ce sont les suites législatives du Grenelle qui donneront le plus de munitions à la contre-communication dans son combat contre la communication officielle. En effet, l'immense majorité des blogueurs ou des associations dénoncent le manque d'ambition des mesures par rapport à ce que promettaient les dirigeants. A l'automne 2008 commence en effet la discussion du projet de loi sur le Grenelle, et la contre- communication va s'appliquer à mettre en avant le fait qu'elle ne traduit pas la rupture annoncée. L'Alliance pour la planète s'inquiète des désillusions du Grenelle dès le 19 septembre 2008. [...]
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